Soudain, Kylian entra dans la chambre du métisse sans frapper, semblant un peu pressé.
-Bouge-toi, le bus est en bas et il nous attend !
Puis il s'arrêta en voyant le visage de son coéquipier et reprit.
-Pourquoi tu souris comme un idiot ?
-Putain Kyky regarde !
Presnel lui montra l'écran de son téléphone et l'attaquant finit par sourire à son tour de la même manière enfantine.
"Rejoins moi dans le couloir après le match. Faut qu'on parle"
Voilà ce que disais le message provenant de Julian...
Une fois arrivé à l'aéroport, Presnel fut le premier à entrer dans l'avion, surexcité à l'idée de revoir celui qui lui manquait tant. Kylian le rejoigna quelque minutes après, plutôt essoufflé.
-Euh Presko ? Tu sais qu'il t'a dit «après le match», donc t'es pas obligé de courir !
Presnel qui ne l'avait pas écouté, avait toujours les yeux rivés sur l'écran de son téléphone, relisant les mêmes mots des dizaines de fois comme s'il espérait y trouver un sens caché. Il n'avait pas encore répondu, ne sachant pas trop comment lui dire oui sans que l'Allemand ne sache qu'il était chamboulé par son message.
Le plus jeune soupira face à l'ignorance de son ami mais était heureux de le revoir sourire. Depuis qu'il s'était fait frapper à plusieurs reprises, c'est comme si chaque coup lui avait enlevé un peu de sa joie. Surtout celui de Julian. Presnel lui avait confié qu'il s'était sentit vide après ça. Il ne savait pas trop quoi ressentir mais était sûr de quelques trucs: d'abord, il n'en voulait ni à Julian, ni même à Thilo car les deux Allemands avaient chacun eu de bonnes raisons de le détester au vu de son attitude excessive et irréfléchie. Mais surtout, il s'en voulait à lui-même d'avoir agit comme un con.
Et depuis cette phase de remise en question, il avait été très rare de voir le défenseur sourire, jusqu'à maintenant. Kylian espérait seulement que Julian avait ouvert les yeux et que ce qu'il lui dirait arrangerait leur situation car voir le cœur de Presnel se briser une énième fois serait trop douloureux pour lui.
-Tu t'es déjà demandé si ce qu'il allait te dire n'allait pas te faire du mal ?
Presnel le dévisagea n'ayant même pas pensé à cette possibilité, avant de lui sourire tendrement mais plus pour se rassurer lui-même plutôt que pour convaincre Kylian.
-C'est mignon que tu t'inquiètes pour moi mais je pense que ça ne pourrait pas être pire que ce que j'ai déjà vécu. Dit-il en posant sa main sur l'épaule du numéro 10.
En arrivant, Presnel inspira profondément l'air du pays d'où venait son Julian, ne pouvant s'empêcher de penser à lui et il se réjouissait déjà de voir les minutes s'écouler. C'était le signe que le match approchait et que peut-être il pourrait jouait face à Julian.
Pendant toute la première période le métisse avait essayé de se concentrer sur le match mais la perspective de se retrouver face à Julian l'obsédait. Il se demandait comment est-ce qu'il allait réagir, ce qu'il allait lui dire et si l'amitié était toujours envisageable malgré les événements.
Même lorsque la caméra s'était braquée sur le banc allemand, le Français n'avait pu détacher son regard du visage parfait de celui qu'il aimait. Cela faisait tellement longtemps qu'il ne l'avait pas vu... Il lui manquait terriblement et les photos qu'il avait regardé de son Allemand souffrant à l'entraînement ne l'avait pas aidé à aller mieux. C'était d'ailleurs ce jour-là qu'il avait faillit craquer en lui envoyant un message pour prendre de ses nouvelles. Finalement, il avait préféré jeter son téléphone loin de lui avant de se maudire intérieurement.
À la fin de la première mi-temps, le coup de sifflet de l'arbitre le sortit de ses pensées et il s'empressa de rejoindre le vestiaire. Il vit Rami assez proche de Benjamin et les rejoigna à son tour.
-T'es mon guerrier ! S'exclama Adil qui passa sa main dans la nuque du défenseur en veillant à ne pas toucher sa blessure.
Presnel qui n'avait pas vraiment prêté attention au match, fut surpris de voir des marques rouges dans le cou de son coéquipier.
-Mais qu'est-ce que t'as fais Ben ?!
-C'est à cause de Rüdiger. T'es sûr que t'étais là ? Le questionna le numéro 2.
-Je vais me le faire d'ailleurs ce mec ! S'énerva le Marseillais avant que son petit ami ne lui cours après.
Cette situation provoqua les rires des joueurs français mais Presnel, lui, ne les entendait déjà plus. Il fut pris d'une sorte de nostalgie, se remémorant les jours où lui aussi avait couru après Julian en riant. Ces jours où il n'avait pas besoin d'excuse pour lui parler. Ces jours où son seul sourire pouvait tout arranger.
La tristesse s'empara de lui lorsqu'il se rendit compte que ce que vivait Benjamin et Adil ne serait jamais possible pour son Allemand et lui. Et à cause de cela, l'idée d'officialiser une relation avec un autre homme que Julian lui paraissait impossible.
Durant toute la deuxième période, Presnel s'était demandé si un jour il lui serait possible de passer à autre chose, d'aimer quelqu'un d'autre que Julian, de l'aimer encore plus fort et de se donner entièrement sans penser à ce qu'il avait laissé derrière lui. Mais le constat était sans appel: il appartenait à Julian. Depuis le début et pour toujours. Il ne pouvait rien faire contre ça et d'ailleurs il ne voulait rien faire contre ça. Ce sentiment était la seule chose qui le définissait et son amour pour Julian était tout ce qu'il restait de lui.
Le coup de sifflet final parvint jusqu'à ses oreilles et le score, les joueurs, le match, les supporters, n'étaient déjà plus qu'un vague souvenir.
Il arriva, haletant, dans un couloir où personne ne viendrait les déranger et vit Julian adossé contre le mur. Il regardait ses pieds comme concentré sur ce qu'il allait dire et jouait nerveusement avec ses mains, une vieille habitude qu'il avait lorsque le stresse s'emparait de lui.
Le métisse s'avança et le bruit de ses crampons sur le sol attira l'attention du brun qui releva immédiatement la tête. Sa respiration à lui aussi s'était accélérée et le Français cru que son cœur allait sortir de sa poitrine.
-Presnel...
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Une amitié chamboulée *DRAXEMBE*
Fiksi PenggemarMeilleurs amis depuis ce qui leur semblait des années, tout allait pour le mieux entre Presnel et Julian. Du moins jusqu'à l'arrivée du nouveau défenseur Parisien, Thilo Kehrer, qui allait éveiller la jalousie ainsi que certains sentiments enfouis.