Une amitié chamboulée *DRAXEMBE*

CHAPITRE 9

Le métisse le rattrapa au dernier moment, glissant un bras derrière son dos pour l'aider à marcher. Sans regarder où était les autres gars, Presko se dirigea vers la sortie, sachant que la limousine était toujours stationnée en bas et qu'ils n'auraient pas à attendre un taxi.

Les portes de l'ascenseur se fermèrent enfin et le bruit de la musique se fit de plus en plus lointain à mesure qu'ils s'éloignaient de la soirée.

-T'es totalement dingue Presnel !

-Et toi totalement inconscient ! Maintenant on rentre quoi que tu dises.

-Pourquoi t'as fais ça ?

-Fais quoi ? Je ne l'ai pas tué ou frappé à ce que je sache ?

Le métisse vit Julian s'éloigner de lui, comme s'il en avait peur.

-Je te ferai pas de mal Jule. Je veux juste pas qu'il t'arrive quoi que ce soit, c'est pour ça que je fais tout ça. C'est pour toi.

-Arrête de me traiter comme un gosse, je peux très bien m'occuper de moi !

-Visiblement pas.

-Tu crois qu'il m'a forcé ? Que j'en avais pas envie ?

Presnel tentait déjà d'effacer cette scène de sa tête mais imaginer que son Julian puisse aimer ça était beaucoup trop pour lui.

-Ne continue pas avec tes questions débiles. Tu crois savoir ce que tu veux mais c'est faux, t'es bourré Julian et tu sais pas ce que tu raconte. Tu sais pas ce que tu raconte... Murmura le défenseur pour se rassurer.

-T'es qu'un égoïste Presnel Kimpembe... Dit-il avant de s'endormir contre le métisse qui le rattrapa à nouveau de justesse.

Le Français passa un bras sous ses jambes et l'autre dans son dos afin de l'emmener jusque dans la limousine. Il le déposa délicatement sur la banquette et cala la tête de l'Allemand sur ses genoux.

Presnel était devenu tout ce qu'il ne voulait pas. En s'en prenant à Kehrer, c'est comme s'il avait de nouveau ouvert la porte à ses sentiments. Il avait été terriblement jaloux de les voir aussi bien ensemble et cela l'insupportait. Il aurait voulu être ce corps contre lequel Julian se collait.

En y réfléchissant, Draxler avait raison. Presnel n'était qu'un putain d'égoïste qui voulait le garder rien que pour lui...

Il observa tristement son meilleur ami endormi jusqu'à ce que ce dernier pose sa main sur sa cuisse, comme s'il avait entendu son appel à l'aide.

20 août

Au petit déjeuner, les «fêtards de la veille», comme les avait surnommé Kylian, étaient plutôt mal en point.

-Quelqu'un peut éteindre la musique maintenant ? Demanda Christo en plissant les yeux de fatigue.

-Tu peux parler normalement au lieu de crier ? S'énervait Rabiot derrière ses lunettes de soleil.

Cette scène provoqua le rire de leur coéquipiers qui en profitèrent pour les prendre en photo dans le but de se moquer d'eux plus tard.

Néanmoins, trois d'entre eux restaient silencieux, ce qui n'avait pas échappé au fouineur Neymar.

-Alors Thilo, tu t'es éclaté ?

Le regard du jeune défenseur allemand balayait alors la table pour se poser sur Julian.

-Ouais, c'était cool. Avoua-t-il en souriant légèrement.

Puis Presnel serra les poings sous la table pour éviter que quelqu'un ne le surprenne. Dès que ses yeux se posaient sur Kehrer, il était assailli par les images de la veille. Malgré toutes ses tentatives pour essayer d'oublier, l'image de Julian s'imprimait derrière ses paupières sans qu'il ne puisse rien y faire.

-Et toi Drax ?

-J'en ai des vagues souvenirs... Il baissa la tête vers son assiette et continua de manger l'air de rien, comme il faisait toujours.

-J'en ai marre de vous interroger un à un, on croirait que vous avez quelque chose à cacher ! Presnel...

-Quoi ? Fit le métisse en mordant sur les dents pour ne pas exploser de rage.

-Toi tu ne sais pas mentir, alors dis-moi, qu'est-ce qu'il s'est passé hier soir ?

-Si t'étais venu, t'aurais su. Lui répondit-il froidement.

La réponse du Français choqua la plupart de ses coéquipiers qui commencèrent à se poser des questions, y compris ceux qui avaient été à la soirée et n'avaient rien vu d'anormal. Mais ils furent interrompu dans leur songe par l'entrée du coach qui semblait plutôt énervé.

-Donc je vous laisse quartier libre et c'est comme ça que vous me remerciez ? En buvant de l'alcool jusqu'à être totalement bourré ? En rentrant à 6h du matin ? Et en s'écroulant dans les couloirs en criant pour réveiller tout le monde ? Vous n'avez donc aucun respect ou quoi ?!

-Pour ma défense, j'étais pas avec eux. Se justifia Presnel, ce qui ne manqua pas d'éveiller la colère de Kurzawa.

-Évidemment que t'étais pas là, tu nous as abandonné et t'as pris la limousine !

-J'ai appelé un taxi pour vous ! J'appelle pas ça de l'abandon... Avoua Presnel d'un air nonchalant.

-Excuse nous de ne pas nous appeler « Julian Draxler » !

Le regard de Thilo changea de couleur comme si c'était lui qu'on avait insulté, ce qui surpris Presnel. Il avait relevé la tête si rapidement que chacun des joueurs présent autour de la table semblaient s'interroger.

Mais Tuchel reprit là où il s'était arrêté.

-Je sais qui sont les coupables mais si je vous reprend à boire à nouveau en pleine compétition, vous aurez à faire à moi !

Sur ce, il reparti aussi vite qu'il était arrivé et laissa un froid monumental derrière lui. Seul le capitaine prit la parole pour sermonner une dernière fois les fautifs. Et durant les deux discours, aussi ennuyant l'un que l'autre pour Presnel, le Français n'avait pu détacher son regard de Kehrer qui semblait hypnotisé par son meilleur ami.