Un garçon envahissant ! | KiriBaku

IX. Tout s'arrange ?

– Dépêche, putain !

Face à face, les deux garçons se regardaient droit dans les yeux. Le regard fuyant de Kirishima déplaisait fortement à Katsuki qui attendait encore des explications que son élève n'était apparemment pas prêt à lui fournir. Le blond perdait peu à peu patience devant l'air hésitant de Kirishima, comme s'il cherchait une excuse pour ne pas lui donner de vrais raisons. Le roux semblait réunir tout ses neurones dans un mensonge parfait. Il se tirait les cheveux, mâchouiller ses lèvres et faisait traîner son pied par terre, de la poussière s'envoler à chaque frottement qu'exerçait la chaussure de Kirishima contre le sol.

Plus tôt dans la journée, Katsuki n'avait pas eu l'envie de chercher le roux dans le bahut, ce dernier le trouverait aisément dans tout les cas, du moins, c'est qu'il pensait. Kirishima l'avait évité toutes les fois où ils auraient pu discuter. Ils se croisaient toujours dans les couloirs, et son élève trouvait toujours un prétexte auprès de ses amis pour changer de direction. À en déduire par les regards noirs que se prenait Katsuki de la part du blondinet de Kirishima, ce dernier comprenait sûrement qu'il était la cause du comportement étrange du roux. Pour une fois, Katsuki n'avait rien fait de mal.

Marre d'attendre, il se décida à envoyer un message de menace et le roux avait accouru jusqu'à l'endroit fétiche de Katsuki, le banc sous l'arbre mort, le plus éloigné du bâtiment. Et maintenant il continuer d'attendre, il ne savait faire que ça avec lui.

Kirishima continuait de chercher une excuse, creusant dans sa boîte crânienne. Le blond en avait assez de le voir se torturer l'esprit, il lui faisait perdre son temps. Katsuki fit craquer ses doigts, et s'appuya sur le banc pour se redresser d'un coup, faisant sursauter Kirishima. Il s'appropria la cravate rouge du garçon en face de lui, il enroula le bout de tissu autour de son poing pour la maintenir en place et pour avoir une meilleure prise. Sans vraiment s'en rendre compte, Kirishima se retrouva balancé contre un arbre, son dos entra violemment en contact avec l'écorce du tronc ce qui l'obligea à arqué le dos dans un grognement de douleur.

Katsuki ne plaisantait plus. Le voir aussi colérique fit déglutir Kirishima de stress. Est-ce qu'il allait le frapper ? Les deux garçons se posaient cette même question. Le blond avait souvent eu un comportement verbale violent, il lui était aussi arrivé plus jeune de s'en prendre à d'autres enfants comme avec Deku. Mais Katsuki avait grandi, et le simple fait le lever la main sur Kirishima lui donnait d'horribles sensations qu'il ne saurait décrire. Ça lui rappeler son passé de sale gosse qui s'en prend au plus faible. Cette partie de lui le... dégoutait ?

Il laissa la cravate glisser entre ses doigts, permettant à Kirishima de la renouer comme il fallait sans l'étrangler. Katsuki se demanda brièvement si son élève lui en voudrait pour cet excès de violence.

Le blond aurait cru pendant un instant apercevoir un sentiment de peur dans les yeux rubis de Kirishima. C'est qu'il voulait depuis le début, voir ce même regard qu'affiche la plupart des gens en face de lui sur le visage de son abruti d'élève. Mais, bizarrement il n'en tirait pas une grande fierté. Ça ne lui fit ni chaud ni froid.

Kirishima ouvrit enfin ses lèvres pour dire, le souffle court :

– C'est bon, j'vais te le dire.

Katsuki prit ses distances, prêt à écouter.

– J'suis allé rendre visite à mon père... à... à l'hôpital, bégaya-t-il.

Un silence s'installa couvert par le bruit du vent et des feuilles mortes qui l'accompagnaient dans une danse hivernale. Kirishima avait fermé les yeux.

– OK.

Kirishima ne s'attendait sûrement pas à une réaction comme celle-ci : Katsuki restait neutre à cette révélation et il commençait déjà à traîné les pieds jusqu'à la gare pour rentrer chez lui. Le roux le rattrapa par sa manche, maintenant c'était lui qui voulait comprendre un truc :