Un garçon envahissant ! | KiriBaku

XXII. Jouer au héro

Attendre. Attendre. Attendre.

Il le savait mais, qu'est-ce que Katsuki devait faire en attendant que Kirishima prenne sa décision ? Agir comme à son habitude et faire comme si de rien était ?

Après leur discussion, les deux jeunes hommes avaient fini dans le canapé du blond devant une partie de Gran Turismo dans une ambiance beaucoup plus tranquille, mais toujours avec cette pointe de gêne du début. Aucun geste, ni regard appuyé ne fut échangé le reste de la soirée, seuls leurs genoux se touchaient. Et en partant, Kirishima ne fit aucun pas vers lui. Katsuki espérait beaucoup trop de la part de quelqu'un qui devait réfléchir, alors lui non plus ne fit rien.

Alors le lundi, en arrivant devant la fac, au lieu de s'approcher de Kirishima et de l'embrasser à pleine bouche, il le salua d'un simple signe de main avec un regard neutre pour ne pas laisser voir que ça le rendait heureux de pouvoir enfin se remettre à trainer avec Kirishima et ses amis. En vérité, il n'aurait pas embrassé le roux devant eux, les démonstrations d'affection en public, très peu pour lui. Les autres furent d'ailleurs satisfait de voir que les deux hommes s'étaient finalement réconciliés, même Denki semblait soulagé malgré ses yeux qui disaient clairement : « Ne t'avises pas de recommencer » et Katsuki en réponse lui fit un discret doigt d'honneur, arrachant sourire amusé au blondinet.

Pourtant, parmi toute cette joie, Katsuki sentait la jeune femme du groupe loin d'être en accord avec tout le monde. Elle avait remarqué les discrets coups d'œil que se lançaient ses deux amis masculins, Ashido était loin d'être stupide. Le blond aurait sans doute le droit à un interrogatoire de cette meilleure amie.

Pour l'instant il voulait juste profiter de la présence de Kirishima avant d'être séparé dans des bâtiments différents, que ça plaise ou non à l'alien rose. Son ami regarda son téléphone avant d'afficher un regard paniqué, Katsuki haussa un sourcil d'étonnement à ce changement d'émotions.

– Mon cour commence dans une minute ! Katsuki, dépêche ! s'alarma le roux.
– T'es con ou quoi ? On a pas les mêmes ho...
– Dépêches !

Sans plus attendre, Kirishima saisit le bras de Katsuki pour l'entraîner dans une course effrénée loin des trois autres et en direction du bâtiment où se rendait le plus souvent son crétin d'élève. Le blond se dégagea de l'emprise sur son poignet pendant que Kirishima explosait de rire à côté, ils se trouvaient tout les deux devant l'entrée du bâtiment où d'autres étudiants les dévisageaient sans comprendre l'hilarité de l'un.

– Je peux savoir ce qui te prend pauvre abrutis ? râla Katsuki en massant son poignet maltraité – c'est que le roux avait une sacrée poigne et, contre toute attente, beaucoup de force.
– Mon cour commence que dans vingt minutes !
– T'es sérieux ?! Tu m'as broyé le bras pour vingt minutes d'avance, enfoiré ?
– Pourquoi tout de suite t'énerver ? C'était pour passer du temps ensemble mais si tu veux te passer de ma présence, très bien !

Kirishima siffla en s'éloignant, levant très haut les jambes sans jamais avancer bien loin et lançant quelques regards en coin au blond ronchon. Katsuki savait ce qu'il faisait et jamais il ne se ferait avoir avec ce genre de techniques enfantines.

– T'es vraiment crédule pour croire que je vais te retenir, clarifia-t-il froidement.
– Rooooh, t'es nul, Katsuki.

Son ami fit sa petite tête de chien battu en gonflant les joues. Quel gosse celui-là. Katsuki pinça ses deux joues assez fort pour faire grimacer le roux qui recula en massant son visage. Ces moments là, le blond les appréciait tellement sans jamais oser l'avouer, son sourire franc parlait pour lui quand sa fierté l'en empêchait.

– Tête d'ortie.
– Tiens, ça fait longtemps, souligna la Tête d'ortie à l'entente de ce surnom.
– T'as réfléchi ?

Merde, pourquoi a-t-il fallut que Katsuki en parle maintenant ? C'était sorti tout seul sans qu'il s'en rende compte.