V. Papa et Maman

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Une fois dans le mois, les parents de Katsuki lui rendaient visite pour s'assurer que tout se passer bien et pour prendre de ses nouvelles. Pour Mitsuki Bakugo, ces visites étaient surtout là pour pouvoir taquiner son fils sur tout et rien. En ce moment, elle lui rabâchait souvent qu'avec son caractère il n'attirerait aucune fille, ce qui pour Katsuki voulait clairement dire : « je veux une belle-fille ».

Un garçon lambda d'une vingtaine d'années devait déjà avoir trouvé chaussure à son pied. Mais Katsuki était loin d'être un garçon comme les autres, ce qui l'intéressait pour le moment était d'obtenir sa maîtrise de droit et continuer ses études. Alors avoir une petite amie casse couille qui lui reprochera de ne pas faire assez attention à elle, non merci !

Et puis, le blond n'avait pas besoin de ça et ce n'était pas sa sorcière de mère qui allait lui dicter sa vie comme elle l'entendait.

Le plus horrible dans l'histoire, c'est qu'il avait pensé à elle devant un distributeur de capote à l'entrée de sa pharmacie. Un frisson d'horreur parcourut tout son corps.

Il reprit la route jusqu'à son appartement. Katsuki avait fait les courses pour le soir où ses parents venaient, et accessoirement pour le reste de la semaine. Ce n'était pas comme si le blond manger énormément, il pourrait survivre au moins trois semaines avec ce que ses placards et son frigo contenaient, sans compter tout ce que sa mère lui ramener à chaque visite. Katsuki n'arrêtait pas de lui rappeler qu'il n'avait besoin de l'aide de personnes, même si en ce moment c'était le cas, mais ça il ne l'annoncerait jamais à ses parents.

C'est vers dix-neuf heures que Masaru et Mitsuki Bakugo arrivèrent chez leur unique enfant. Katsuki hésitait toujours entre leur ouvrir la porte ou les ignorer, mais comme dit le dicton : telle mère, tel fils. Sa folle de mère serait capable de défoncer la porte à coup de talon si elle le pouvait, et ensuite s'attaquer à lui pour finir sur des cris et des claques perdues. Le blond baissa la poignée et ouvrit lentement la porte, ne laissant que son visage apparaître par l'embrasure.

Il les salua et s'écarta afin de les laisser entrer dans son chez-lui. Sa mère fit une remarque plutôt positive en admettant que c'était moins en bazar que la dernière fois qu'elle était venue. Elle faisait exprès de mentir pour le taquiner, l'appartement du blond était toujours impeccable. Katsuki ne répondit rien, ça finirait en dialogue de sourds.

C'est à table que Mitsuki se mit à parler des sujets qui fâchent.

– J'ai appris que le café dans lequel tu travaillais avait pris feu.
– Et ? maugréa Katsuki
– Je me disais que tu aurais besoin d'aide pour les mois à venir.

Voilà l'événement qu'attendait madame Bakugo pour faire craquer son fils et l'inciter à s'aider de ses parents, malheureusement pour elle Katsuki avait vu clair dans son jeu. Au début, il s'était posé la question de pourquoi sa mère faisait ça, et le blond en déduisit qu'elle voulait juste que son fils laisse sa fierté de côté et ose s'appuyer sur son entourage. Mais encore une fois son égo surdimensionné prenait le poids sur tout le reste.

Katsuki l'envoya paître quand il fit allusion à son nouveau travail, sans entrer dans les détails, bien évidemment. Il lui faisait juste part de combien il était payé. L'expression qu'affichait le visage de sa mère eu un effet satisfaisant, elle était clairement embêter d'entendre ça. Le blond ne put s'empêcher un sourire triomphant au coin des lèvres, ne le cachant même pas à sa mère qui crevait d'envie de le remettre à sa place.

Mais Katsuki n'était plus un enfant. Il aurait vingt-trois ans dans quelques mois et sa mère s'en rendait compte jour après jour. Ses yeux s'abaissèrent dans un mine nostalgique qui ne passa pas inaperçu au près des deux hommes présent dans la pièce.

– Tout va bien Mitsuki ? demanda tendrement Masaru à sa femme.

Un vrai paradoxe entre elle et lui.

Le blond regardait ses parents se sourire amoureusement. Il se posa la question : est-ce que lui pourrait aimer une personne aussi longtemps que ses vieux ? Katsuki ne s'y connaissait pas en sentiment amoureux ou amicaux, sa seule façon de s'exprimer était en criant ou en rabaissant. Ça l'emmerder ce genre de questionnement, surtout quand la réponse ne se trouvait pas dans les bouquins ou écrit en gros sur un mur. Était-ce vraiment quelque chose d'incroyables d'être amoureux ? Katsuki pensait ça futile et encombrant, et ce n'était pas avec les remarques de sa mère qu'il allait changer d'avis. Sa vrai question était plutôt : pourquoi les gens sont si obnubilés par l'amour ? Encore une fois, toutes ces conneries étaient des pertes de temps.

Les questions de ses deux parents réunis servirent de discussion pendant le repas. Son père s'intéressait plus à ses études qu'à sa vie sentimentale, alors ils en parlèrent pendant une bonne demi-heure. Katsuki répondait toujours à la manière de quelqu'un d'inintéressé, mais son immense modestie aimait recevoir les compliments de son paternel, ça faisait toujours du bien à l'égo de se dire qu'on était incroyable.

Le sifflement de son portable interpela le blond, quittant un instant ses parents des yeux pour les poser sur l'écran. C'était un message de Kirishima. Quelle surprise ! Se disait intérieurement Katsuki. Le roux lui passait le bonjour, toujours accompagné d'un petit emoji content.

– Pas de portable à table, sale gosse ! s'écria Mitsuki.

Il devait admettre que pour une fois, sa folle de mère lui rendait un grand service en le reprenant sa conduite impolie.

– Et à qui tu envoies des textos ?
– De quoi j'me mêle, la vielle ? Rétorqua-t-il. Et puis ici c'est chez moi, bordel ! J'ai le droit de foutre ce que je veux !

C'était reparti pour une joute verbale. Pendant que les deux blonds se lançaient des piques, Masaru tentait de terminer son assiette en essayant d'ignorer les deux furies à côté. Pourquoi les discussions entre son fils et sa femme devaient toujours se finir ainsi ? Un soupir éreinté s'échappa de ses lèvres un peu trop brusquement pour attirer l'attention des deux autres qui se mirent en s'en prendre à lui. Démuni, il se laissa engueuler, la main sur les yeux et son poing retenant sa tête. Le brun n'avais qu'une seule envie : retrouver son lit et dormir dans le calme et la sérénité.

Quand ce fut enfin l'heure pour les parents Bakugo de rentrer, Mitsuki passa sa main dans la tignasse ébouriffée de Katsuki en guise d'au-revoir sous les râles de ce dernier qui détesté quand sa mère faisait ça. Il referma alors vite la porte pour retrouver enfin le silence d'un appartement vide.

Quand le blond se dirigea vers la cuisine pour faire la vaisselle, un sac plastique éventré se trouvait sur la table. Il en sortait différents paquet de gâteaux et autres conneries, c'était définitivement un coup de sa mère qui lui avait encore laissé des trucs qui ne consommerait probablement pas. Malgré ça, un étrange sentiment le prenait chaque fois. Ça l'énervait de ne pas savoir ce qu'était cette sensation.

Et puis merde, hein !

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Ce chapitre devait sortir plus tôt mais j'ai choppé une vilaine insolation  (fuck l'été). Le prochain chapitre mettra un peu de temps à arriver. Désolé d'avance.

Un garçon envahissant ! | KiriBaku Où les histoires vivent. Découvrez maintenant