Chapitre 16

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Le dos appuyé au mur, Castiel fixait son gobelet en carton, le café toujours fumant, puis tapota sur son téléphone après la réception d'un message du même numéro inconnu. Le message ne contenait qu'une phrase ainsi qu'une adresse internet.

« À Castiel : Ce n'est que le commencement. http://click.swa/gtK8CA2*! »

Il cliqua sur le lien l'amenant sur une page qu'il qualifierait de glauque. Le liquide brûlant se déversa sur le sol et sur sa main quand il serra le carton de toutes ses forces. La mâchoire serrée, il regardait la vidéo qui jouait en boucle l'accident dont les jumeaux avaient été victime. Diane marchait avec hâte jusqu'à sa voiture passablement énervée, un bruit de moteur et de crissements de pneu s'ajouta, puis le hurlement d'Alan avant de le voir se précipiter sur Diane. Le rebelle coupa la vidéo à ce moment ne pouvant supporter de voir un de ses amis valdinguer comme une poupée de chiffon.

Un nouveau message avec un nouveau lien le ramenait à une vidéo, encore une et celle-ci ne s'avérait pas différente de la précédente à quelque chose près. Ce n'était plus la rue qui était filmée mais une chambre d'hôpital et pas n'importe laquelle, c'était celle de la brune. Le cameraman avançait lentement pour se trouver à sa hauteur tandis que Diane était assoupie, branchée et soignée, il décala une mèche de cheveux à l'aide d'une lame en acier.

Castiel se précipita jusqu'à la chambre sans faire attention aux patients et aux personnels, il entra avec fracas dans la pièce, mais ne vit personne puis jeta un œil dans le couloir, mais rien. Il vint s'installer au côté du lit après avoir effleuré la mèche de cheveux et soupirer.

Un gémissement le sortit de la contemplation de son écran de téléphone et leva les yeux vers la jeune femme à demi consciente.

— Cam !

Castiel se mit à sourire sous l'évocation de son second prénom. Il s'approcha et glissa une main sur son visage tandis qu'elle savourait ce contact en refermant les yeux. Des larmes glissèrent sur ses joues alors qu'elle se sentait coupable de tout ce qui venait d'arriver. À cause d'elle, Alan venait de perdre la chance de devenir champion d'Europe de boxe. Elle détourna le regard ne pouvant supporter les yeux gris de Castiel.

Une seconde personne fit son apparition sur le pas de la porte, son regard bleu électrique parcourut la pièce avant qu'il ne s'avance vers la jeune femme. Le regard que Yann lui lançait ne lui disait rien qui vaille.

— Mon meilleur pote est entre la vie et la mort pour avoir essayé de te protéger d'un fils de pute qui a voulu te tuer en te renversant alors j'espère que tu as une bonne explication et surtout qu'elle soit crédible.

— C'est aussi une victime, connard ! vociféra Castiel.

— Quand je t'aurai sonné, tu pourras ouvrir ta gueule, là non.

Castiel se releva d'un bon prêt à en découdre avec Yann, mais un râle plaintif les stoppa dans leurs disputes. Diane tentait désespérément de se relever de son lit de fortune, mais la douleur intercostale la fit grimacer. Le rebelle voulut l'aider, mais elle hurla de la laisser tranquille avant de fondre en larmes incapables de faire abstraction des premiers mots de Yann.

— Entre la vie et la mort, entre la vie et la mort, murmura-t-elle tel un mantra. Entre la vie et la mort, ...

Ces mots résonnaient dans sa tête, jusqu'à ce que le punk l'arrête en la saisissant par les épaules. Elle leva la tête ancra ses yeux marron dans ceux de son ami.

— C'est moi qui aurais dû mourir, pas lui, il ne devait pas mou ...

— Il n'est pas mort, hurla Yann pour qu'elle se taise, resserrant ses épaules un peu plus fort. Alan est un battant, un putain de boxeur bourré de talents, il ne va pas mourir, tu m'entends.

Elle céda sous le poids de la culpabilité éclatant en sanglots, se dégageant violemment de l'étau de Yann, et ôta le drap blanc, tentant de se relever. En vain, Diane retomba sur le lit. Une infirmière entra dans la chambre, les sourcils froncés.

— Je peux savoir ce qu'il se passe ici ! lança la dame.

Diane refit, une nouvelle tentative pour se maintenir debout seulement l'infirmière appela de l'aide pour la remettre dans son lit alors qu'elle se débattait.

— Ne me touchez pas avec vos sales pattes ... vous êtes avec lui, hein ! Dites-lui bien, qu'il a déjà gâché dix ans de ma vie, alors me l'ôter, il n'est pas à ça prêt.

— Sortez ! Ordonna l'infirmière.

L'infirmière appuya sur le bouton d'appel tandis que Castiel et Yann furent obligés de quitter la chambre. Des hommes défilèrent devant eux pour pénétrer dans la pièce alors que des cris s'élevèrent de ce même endroit. Jamais ils ne l'avaient vue dans cet état, aux portes de l'hystérie.

— T'es content ! balança Castiel.

La porte s'ouvrit de nouveau lançant sortir les aides-soignants ainsi que l'infirmière. Cette dernière fut vite prise en grippe par Castiel essayant de glaner des informations capitales.

— Nous l'avons placée sous un léger sédatif afin qu'elle puisse dormir. Je ne peux rien dire de plus hormis à la famille proche, mais elle a beaucoup de chance d'être encore en vie.

— J'ai besoin d'air ! répondit enfin Castiel.

Il partit en serrant les poings, incapables de décrire ce qui s'était passé. Les mains tremblotantes, il sortit son paquet de cigarettes de sa poche et s'en grilla une clope après l'autre. Son téléphone se mit à vibrer, en l'extirpant il vit que Rosalya l'appelait, s'ensuivit de nombreuses questions de sa part alors qu'il avait à peine mis le portable à l'oreille.

— Stop Rosalya ! ordonna Castiel pour s'entendre penser. En ce moment, elle dort.

[Et pour Alan !]

— Alan, il est dans le coma entre la vie et la mort, c'est tout ce que je sais.

[Pourquoi !] Demanda la victorienne.

— J'sais pas, hurla-t-il ; j'aimerais le savoir, moi aussi.

Il raccrocha au nez de Rosalya qui s'empressa de lui envoyer un message, mais il ne répondit bien trop occuper par sa cigarette fumante et ses pensées.

Une main le fit sursauter, en se retournant, il croisa le regard vert de Caroline qui sortait de l'hôpital. Castiel leva un sourcil avant de tomber sur un dossier médical.

— Pourquoi t'as rien dit ! cria Castiel. J'aurais peut-être eu envie de voir à quoi ressemble mon enfant, non !

— Inutile que tu viennes, il n'y a rien à signaler. Lança Caroline.

Castiel grogna voulant s'emparer du dossier, mais Caroline l'en empêcha et s'éloigna du rebelle qui ne comprit pas pourquoi elle ne voulait pas qu'il voie l'échographie. La blonde s'en alla sans laisser le temps au rebelle de parler, ce qui le fit se renfrogner un peu plus. Il sortit une nouvelle cigarette frustrée par tout ça, mais une nouvelle visite l'empêcha de se calmer correctement. Il serra les poings en voyant son regard froid, elle le toisait de haut.

— T'as façon d'être affecté à l'air ... commença cette personne ; si vrai !

— Évite les sarcasmes Léa, c'est pas le moment !

— Je me demande ce qu'elle peut te trouver.

Il grogna en écrasant sa cigarette violemment avant de se tourner vers la petite sœur de Diane, qui la regardait de haut. Les cheveux noirs de la jeune femme de vingt-sept ans tombaient sûrs sous ses épaules et son regard perçant fixait Castiel avec dédain. Elle avait encore du mal à considérer Castiel, comme un homme normal et non comme un voyou, mais sa sœur était amoureuse de lui et Léa ne pouvait rien y faire.

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* Le lien est fictif, il ne fonctionne pas. 

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Bonjour, 

Voilà le nouveau chapitre en espérant que cela vous plait. 

PS :  J'ai un nouvel ordinateur portable 😂😋

Diane. ❣️

(Amour sucré) Le Poids des Secrets - Tome 2 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant