Depuis quelques semaines, les arbres ont enfilé leurs manteaux blancs. La neige s'est déposée en fine couche sur les champs et les plaines paisibles de Kasba. Les flocons virevoltent dans le ciel gris d'hiver avant d'atterrir sur les toits des maisons du village.
Vêtu de ma veste en laine et enroulant mon écharpe autour du cou, je sors de chez moi afin de rejoindre mon père à la salle de soins.
Avec le froid qui s'est installé, de nombreux habitants ont attrapé un rhume. Je vais donc lui donner un coup de main.
Poussant la porte, je pénètre dans la pièce où se tiennent déjà une vingtaine de patients.
-"Niall te voilà enfin ! Tu peux t'occuper des enfants, s'il te plait ?"
-"Oui, bien sûr."
Je me débarrasse de mes couches de tissus avant d'aménager une table où je peux accueillir mes jeunes malades.
Une petite fille, aux cheveux châtains, s'avance, accompagnée de sa maman.
-"Salut ma belle. Comment tu t'appelles ?" je demande avec douceur.
-"Milla." dit-elle avant d'avoir une quinte de toux.
Sa mère prit la parole.
-"Elle tousse depuis trois jours et elle a du mal à dormir la nuit."
Je soulève Milla et la dépose sur la table.
-"Tu as du mal à respirer, parfois ?" je demande.
-"Oui. Mais des fois, ça va." Dit-elle d'une petite voix.
Je me retourne et attrape les médicaments pouvant soulager ses voies respiratoires.
-"Voici," je tends deux sachets à sa mère, "vous pouvez lui faire des thés et infusions avec. Et pendant la nuit, elle peut dormir avec plusieurs couvertures pour avoir plus chaud. Elle devrait se sentir mieux d'ici quelques jours."
-"Merci beaucoup, docteur Horan." dit-elle.
-"Oh, moi c'est Niall. Docteur Horan, c'est mon père." Je lui réponds, amusé.
Avant qu'elles ne partent, je me penche vers l'oreille de Milla et lui chuchote :
-"Les médicaments ne sont pas très agréables à boire, alors tu peux rajouter du miel dedans."
La petite fille me regarda avec un grand sourire avant de retourner chez elle.
Je m'occupe de mes autres patients pendant presque tout le reste de la journée. Le soir, lorsque je mange une soupe avec papa, il m'explique avec enthousiasme que les réserves de fleurs de lune se vident peu à peu mais que les vertus de ces plantes sont terriblement efficaces.
-"C'est génial que tu les ais trouvées, Niall."
-"Si tu veux, je pourrais aller en re-cueillir au printemps."
-"Oh, ces fleurs doivent être cueillies en automne, comme tu l'as fait. Sinon elles ne sont pas assez matures pour l'extraction." dit-il, connaissant le sujet mieux que moi.
En me couchant sur mon lit, je m'enroule dans les draps chauds et laisse échapper un soupir d'aise. Je ferme les yeux, non pas pour dormir, mais pour le voir. Voir son visage, ses fossettes lorsqu'il sourit, ses cheveux bouclés dérangés par le vent, ses yeux aussi verts que la profondeur de la forêt...
Harry me manque. Chaque jour sans lui est un supplice. Mais je ne laisse rien paraître devant mon village. Je tente de rester le Niall que tout le monde connait. Le Niall de bonne humeur, serviable, qui rigole tout le temps... Seul Zayn est au courant pour moi et Harry. Quand nous ne sommes rien qu'à deux, il essaie de me changer les idées, de me faire rire... Et parfois ça marche ! Mais je n'aime pas faire semblant d'aller bien devant Louis. J'ai peur qu'il se rende compte de quelque chose et qu'il découvre la vérité. Mais heureusement, je peux faire confiance à Zayn pour taire mon secret.
Pour en revenir à Harry, je me demande toujours ce qu'il est en train de faire. À chaque moment de la journée.
Est-ce qu'il s'entraîne au combat avec ses camarades ? Est-ce qu'il prend le thé avec sa mère, comme je fais avec papa ? Est-ce qu'il est avec Liam en train de parler de banalités ? Est-ce qu'il lui a parlé de moi ? Est-ce qu'il lui dit à quel point il m'aime ? Est-ce qu'il m'aime encore, seulement ? Ça fait presque trois semaines qu'on ne s'est plus vu... Peut-être que ses sentiments pour moi ont changés. Et si, en fait, il a trouvé l'excuse de ne plus se voir juste parce qu'il ne veut plus de moi ?
Non. Impossible. La dernière fois qu'on était ensemble, il m'a prouvé qu'il était amoureux de moi. C'est vrai, on a fait l'amour après tout... Rien que cette pensée me fit monter le rouge aux joues. Je n'arrive pas à croire qu'on l'ait fait. Et pourtant, c'était bien réel. Et merveilleux. Harry a été si doux, passionné et délicat avec moi que c'était sûrement la meilleure chose qui me soit arrivé dans la vie.
J'ai tellement hâte de le retrouver au printemps. Je me suis déjà imaginé des milliers de fois nos retrouvailles...
~ Nous sommes dans la forêt, les feuilles des arbres commencent à repousser, les bourgeons à éclore, et les oiseaux à chantonner. À quelques mètres devant moi, j'aperçois une silhouette de dos, qui a l'air de chercher quelque chose. Ou quelqu'un.
Avec un léger sourire sur mes lèvres, je m'avance vers cette personne. Soudain, elle se retourne et remarque ma présence. Elle sourit aussi. Ses jambes s'élancent dans ma direction. Je me mets à courir également.
Je saute dans ses bras, criant de bonheur. Son visage est enfui dans mon cou. Mes bras l'enserrent avec force, comme si j'avais peur qu'il disparaisse tout d'un coup. Je sens ses lèvres déposer des baisers humides sur ma peau sensible. Il redresse sa tête. Nos yeux se rencontrent. Le bleu et le vert attirés l'un vers l'autre. C'est comme si nous retombions amoureux. Nous ne pouvons pas nous empêcher de sourire. Si fort que ça fait mal aux joues. Si fort que je peux voir ses deux fossettes parfaitement formées sur les coins de ses lèvres. Si fort que nos cœurs battent au même rythme. Si fort que nous pleurons, heureux d'être à nouveau réunis.
Et puis, nous nous embrassons. Passionnément. Nos souffles se mélangent, nos lèvres se fondent parfaitement l'une contre l'autre. Et lorsque nous brisons notre baiser, pour reprendre notre respiration, nous nous chuchotons ces trois mots. ~
Je t'aime
VOUS LISEZ
My dear enemy ~ narry ~
Fanfikce~ Mon cher ennemi ~ Deux clans sont opposés depuis la nuit des temps, Tenzy et Kasba. Tenzy est composé de guerriers sanguins, Kasba de personnes pacifiques. Le premier reproche la faiblesse et la naïveté de l'autre. Le second blâme la violence et l...