Just friends?

Chapitre 19; Un champ libre

18h49________ Lundi

Nous prenons l'autoroute. Je me sens libre. Mes cheveux dansent avec le vent. A quelques centimètres du sol qui se défile sous mes yeux, j'observe mes chaussures. Il faudrait vraiment que je les change; elles sont devenues toute grises, des traces noires dont j'ignorais l'existence jusqu'à maintenant se trouvent à différents endroits sur mes vieilles baskets.

Je relève le regard. Je ne sais pas où nous allons, mais nous roulons à 110km/h et cette vitesse me fait un bien fou. Adam guette mes réactions à travers le rétroviseur. Il a un sourire taquin. A ce moment là, j'oublie tout. J'observe juste son regard posé sur moi, ses lèvres que j'ai envie d'embrasser encore et encore. Il détourne le regard et se concentre sur la route. Je respire fort. Même si la visière de mon casque est fermée, je sens des odeurs; celle de la campagne,  de l'herbe fraîche...

En descendant de la moto, je manque de trébucher, il me ratrappe au bon moment en souriant.

_Arrête de te foudre délibérément de moi, dis-je.
_Je me fous pas de ta gueule je rigole juste à tes idioties.

Je soupire.

_Par ce que c'est moi l'idiote maintenant?

Il acquiesce, je lui donne un coup de poing dans l'épaule.

_Bon, finit la rigolade. Des choses sérieuses nous attendent.

Trop absorbée par Adam, je n'avais pas détaillé l'endroit où nous sommes. Je dévisage le paysage; des arbres. Beaucoup d'arbres, un immense parking où nous sommes garés. Nous sommes accompagnés par un chant que sortent gaiement les oiseaux. Je ne les vois jamais quand ils chantent, depuis toute petite. Je ne savais jamais où ils se cachent. Ca avait le don de m'énerver, mais aujourd'hui je me contente juste de les entendre.

_Bekky? Ça fait trois fois je t'appelle,  tu viens? me demande gentiment Adam.
_Oui, désolée, j'arrive.

Il me sourit puis nous prenons un chemin qui s'enfonce des les bois. Mais où va-t-on?

_Tu m'emmène où là?
_Tu verras. L'a bas on pourra parler de tout. Je te raconterai tout.
_Tu m'as déjà tout raconté.
_Tu ignores encore beaucoup de choses à mon sujet, bébé.
_Aaah! Ne m'appelle plus comme ça!  C'est horrible.
_C'est ce qu'on verra... bébé, dit-il en me faisant un clin d'oeil.

Je roule les yeux. Ce qu'il peut être pénible quand il s'y met!

_Et toi aussi, arrête de faire ça.
_De faire quoi?
_De rouler des yeux. Je déteste.
_Pourquoi ça? demandé-je en souriant.
_On dirait tu me sous-estime. 

J'éclate de rire.

_Tu pense sérieusement ça? dis-je en me débarrassant d'une feuille qui s'est coincée dans mes cheveux.
_Ouais. Donc arrête de faire ça.
_On verra.
_Comme tu veux, bébé.

Je soupire. C'est vraiment un gamin...

_...on est arrivé.

Je le dépasse, et wahou, une magnifique étendue d'herbe entourée d'arbres s'offrent à nous. Je souris.

_Wahou, c'est magnifique Adam.

Il vient derrière moi et passe ses bras autour de mes hanches.

_Je savais que ça te plairait, me chuchote-t-il comme s'il avait peur de briser la douceur de la nature qui nous entoure.

Un frisson me traverse et je ne cesse de sourire.

_Que veux-tu faire ici?
_A ton avis? dit-il en embrassant mon cou ardement.