Moi=dépressive.

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J'étais en train de ranger mes vêtements dans l'armoire quand on frappa à la porte.

- Entrez criais-je.

Raven poussa la porte et se jeta à mon cou.

- Que me vaut cet honneur plaisantais-je en lui rendant son étreinte.

- Ça fait plaisir de te voir dit elle en s'asseyant sur le lit.

Je la regardais attentivement. Cela faisait trois ans qu'on ne s'était pas vu mais elle n'avait pas changé. Des yeux sombres et brillants. Un teint bronzé. Une forte poitrine. Et une longue crinière brune parfois ondulée.

- Alors quel est ton pouvoir ? demandais-je en finissant de remplir l'armoire.

- Je suis télépathe et peut parler avec les animaux. Je les comprends et ils me comprennent. Ça à commencé avec mon chat. J'étais malade et il est venu squatter mon lit. J'ai commencé à le caresser et il m'a demandé de lui gratter le derrière des oreilles. Deux jours plus tard le professeur était chez moi. Et toi?

- C'est encore confus. Le professeur pense que je peux donner vie à ma volonté. Par exemple j'ai souhaité que ma prof de sport se casse la cheville et deux heures plus tard elle à chuté dans l'escalier. Tout cela est encore nouveau pour moi. Je ne sais pas encore trop me servir de mon "pouvoir" du coup j'évite de souhaiter des choses.

- Dur commenta Raven. Tu n'es pas trop déboussolé ici? Je veux dire avec les gens qui parlent anglais et tout...

- Dans mon lycée j'avais 11 heures d'anglais par semaine. Disons maintenant que j'ai 11 heures d'anglais par jour. Ça va je m'en sors pour l'instant. Reste à savoir si ce sera la même en cours.

- Ça va si j'ai réussi tu devrais t'en sortir. Bon je vais manger tu viens ?

- Non merci ça va aller. Je suis fatiguée je vais essayer de dormir. Demain peut être.

- Comme tu veux sourit Raven avant de quitter la chambre.

Je soupirais et m'allongais sur le lit. Voilà ma déprime quotidienne qui faisait son entrée. Tout les jours j'ai un passage où je me sens vide. Je n'ai envie de rien et suis d'un pessimisme sans limite. Je préfère éviter les contacts avec les gens dans ces cas là. J'ai essayé d'en parler aux filles de ma classe lors du retour d'une sortie mais l'une s'est presque moqué de moi et je me suis retenu de la gifler. Trois jours avant j'avais séché les trois quarts du cours de sport pour m'isoler et pleurer en paix. Yumi m'avait alors cherché inquiète. Quand elle m'a trouvé elle à refusé de me laisser seule et de me blesser moralement.
Elle avait réussi à me remonter sur le moment mais c'est revenu comme tous les jours. Je suis dépressive. J'ai fait des recherche et c'est vraiment ça. Ma mère voulait me faire voir un psy mais je lui ai dit qu'elle jettait son argent par la fenêtre. Je ne m'ouvre déjà pas à mes proches ce n'est pas pour parler à un parfait inconnu. Beaucoup de gens ne comprennent pas cet état. Moi je dirais que c'est un des rares moments de la journée où je suis lucide. Je me mets alors à réfléchir à quel point notre monde est pourri. Je sentit des larmes couler sur mes joues. C'était reparti. Je pleurais comme une idiote. Des coups frappés à la porte mirent fin à mes pensées. Je me dépêchais d'essuyer mes yeux et d'aller ouvrir.
Ororo Munroe tenais un plateau repas sur une main et avait l'autre point levé près à re-toquer.

- Bonsoir madame Munroe. Je peux vous aider? demandais-je en m'efforçant de garder une voix calme et posé malgré mon état mental assez mauvais.

- Tu n'es pas descendu manger. Je t'ai donc apporté un plateau repas. Ça ne vas pas ?

Elle vit mes yeux se remplir de larmes. Je lui pris le plateau des mains et le posait sur le bureau alors qu'elle entrait et fermait la porte.

- Si ça va dis-je automatiquement.

Je déteste que les gens me voyent dans cet état. J'ai l'impression de passer pour une faible. Mais je sais que la question est légitime. À vrai dire j'ai tellement l'habitude de porter le masque de la fille bizarre, mal aimé, et renfermé que je deviens se masque et viens à m'oublier moi même.
Mes sentiments sont très paradoxales.
D'un côté je sais que je me sens mal et je ne sais pas comment je fais pour tenir cette situation mental. De l'autre je ne veux pas qu'on m'aide ni même qu'on m'aime. J'ai l'impression dans mon malheur de garantir la paix autour de moi. Comme dans une classe il en faut un qui soit critiqué ou plus pour garder l'équilibre. Un peu comme dans une meutes de loup.

- Tu es sûre me demanda t elle alors que je hochais la tête en lui tournant le dos. Très bien si tu veux en parler je serai dans ma chambre.

Je hochais la tête tandis qu'elle quittait la chambre. Parfois cet état arrivait tout seul parfois il était provoqué par quelques choses. C'est étrange car je vais être drôle social quand ça va et d'une minute à l'autre je bascule. Comme une double personnalité. Le première était l'adolescente lambda avec ses délires. La deuxième avait choisi de mettre son cœur sous clé. Je suis hyper-sensible dans ma déprime. Je vais ressentir les choses à un tel degré que je ne peux pas y faire face. Pour me protéger de moi même je vais mettre ses émotions sous clefs. Je vais m'efforcé de ne rien ressentir. Mon cœur à tellement était brisé et fracassé que le peu qu'il m'en reste me fait souffrir chaque jour. Dans mes deux personnalités j'ai l'impression que l'une est fausse. Elle n'est qu'un masque pour faire croire que tout va bien. Le vrai moi c'est cette fille dépressive et mal dans sa peau mais qui ne veut pas être aidé. Ce moi n'est pas accepté. Je le cache alors. Je le fais ressortir aux moments où je suis seule. Pour l'autre moi j'ai l'impression de jouer un rôle. De n'être que l'ombre de moi même.
Le pire c'est que je préfère que les gens me détestent plutôt qu'ils viennent vers moi. Je me sens mal de ne pas apprécier leurs gestes alors qu'eux m'aiment bien. Je préfère quand le ressentiment est mutuel. Tu ne m'aimes pas. Je ne t'aime pas. Chacun chez soi et les moutons seront bien gardés comme on dit. Je n'ai que très peu amis. Mais parmi eux il doivent être maximum trois ou quatre à se rendre compte que ma bonne humeur n'est qu'une façade. Dans ses moments comme celui-ci j'aimerais n'avoir jamais existé. Que personne ne soit attaché à moi. Je me sens coupable de dire ça mais quand je déprime je n'aime personne. Je veux juste qu'on me laisse en paix et qu'on ne s'occupe pas de moi.
Continuez votre vie d'imbéciles heureux. C'est bien pour vous mais laissez moi être malheureuse en paix.
Je m'écroulais sur le lit en sanglotant. Je déteste ma vie. Je ME déteste.

Tome 1: Mon histoire à l'école du Professeur XavierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant