Chapitre 1

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[Avant propos: Libre adaptation et fanfiction de Zorro ( série télévisée 1957 ). Coécriture de Sureau et EleonoreGrant.]

Le bâteau venu d'Espagne allait bientôt toucher les côtes californiennes. Au loin, Monterey se dessinait. La silhouette accoudée au bastingage d'Amara Verdana se dessinait. La jeune femme revenait au pays, après avoir passé cinq ans en Espagne pour y entreprendre des études de littérature ponctuées d'apprentissages musicaux et artistiques divers et variés. Amara sourit, un air amusé et ironique sur le visage, en pensant à ses activités extra-universitaires.

Ces cinq années avaient été ponctuées de lettres très instructives de sa famille sur les événements importants qui s'étaient déroulés à Los Angeles. Son frère, Laurence, avait fait prospérer l'hacienda de son père déjà en pleine floraison. Il avait ainsi pu agrandir l'hacienda, faire construire un atelier pour l'huile d'olive qu'il produisait autrefois en très petites quantités, acheter des hectares de terre pour de nouveaux oliviers, et, dernièrement, acquérir un troupeau de cheval et quelques têtes de bétail qui lui avaient valu la nouvelle position de ranchero.

Si la famille Verdana était prospère, il n'en était de loin pas de même pour la Californie.

Elle avait laissé en partant de Californie un village calme et serein, et apprenait qu'il avait tellement changé qu'il pourrait sembler méconnaissable.

On lui avait appris que le joug espagnol s'était resserré et étouffait les voix qui réclamaient justice et paix pour le peuple californien. Que Los Angeles, tyrannisée par les différents commandante exclusivement espagnols, ne comptait plus que sur un nom pour les sauver : Zorro.

Amara, en Espagne, avait pu expérimenter directement le joug espagnol dont parlait son père et dont s'était plaint son frère Laurence quand il lui avait rendu visite en Espagne. Elle avait appris à les haïr secrètement et à s'en défier. Le combat de Zorro l'avait inspirée. Elle avait, elle aussi, secrètement, payant de sa poche son instructeur, appris plusieurs arts de combat. A Los Angeles, elle aussi se battrait. Elle obtiendrait la liberté de son peuple et la fin du règne espagnol en Californie.

Mais cela, Amara devrait le cacher à sa famille. Fille de très bonne famille - certes pas aussi réputée que les de la Vega - Amara était une señorita magnifique aux longs cheveux d'ébène et aux yeux marrons, assez grande et très fine. Elle avait une peau lisse et dorée. Elle venait de célébrer son vingt-troisième anniversaire; elle s'était rendue en Espagne à dix-huit ans, après avoir été déjà proprement éduquée par les soins de sa mère.

Son père, don Eduardo Verdana, s'était toujours targué de la maturité de son enfant. Quant à sa mère, elle disait à chacune des visites qu'elle recevait qu'Amara était la plus belle fille qui lui ait été donné de voir, si bien que la jeune señorita avait bien des soupirants. De plus, Amara avait profité, contrairement à bien d'autres jeunes filles de bonnes familles, d'une éducation sévère et d'études universitaires. Elle était donc très intelligente et autonome. Elle pourrait prendre un mari pour elle-même et pas seulement pour s'occuper de sa maison. Les Verdana avaient toujours fait les choses ainsi.

Bientôt, le bâteau accosta et Amara sentit sur son visage le vent de Californie. Il lui tardait d'arriver à son ranch. Quand elle put enfin sortir, elle ne se fit pas prier. Ses bagages l'attendaient en bas, et une voiture devait passer la prendre. Celle-ci était déjà là en réalité, et Amara pu voir ses parents. Elle sourit et courut vers eux. Les retrouvailles furent émouvantes, non seulement parce que la señorita leur avait manqué, mais aussi parce que sa beauté n'avait été que décuplée au cours de ses études.

Plus tard, ils purent enfin rentrer tous ensemble à l'hacienda familiale, entre Reina de Los Angeles et Santa Monica, qui avait été rangée pour l'occasion. Amara apprit qu'une fête était organisée le lendemain soir en son honneur, et que tous les haciendado de la région y avaient étés conviés. Elle fit mine d'être excitée par la nouvelle, mais ne l'était guère. Elle aurait préféré un retour discret, afin que les actions de son personnage nocturne ne soit pas associées à son retour. 

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