Sans maison à Poudlard

PROLOGUE

Un silence de mort remplit la grande salle, au moment où le premier nom de cette répartition va être appelé.

L'attente a été longue, et la faim et la fatigue se font sentir autour des bancs de bois alignés dans la plus grande pièce de Poudlard. La chanson du choipeau magique, qui ouvre la cérémonie selon la tradition ancestrale de Poudlard, a semblé durer une éternité.

Pour passer le temps, les préfets des quatre maisons ont pris les paris, en misant sur les futures affiliations des premières années, en se basant sur l'attitude et le physique des nouveaux.

Un garçon nerveux, blondinet et rondouillard, stresse au point d'en trembler, il ira sûrement à Poufsouffle, de même que la grande et maigre jeune fille qui s'endort en bavant sur l'épaule de son voisin.

La petite brune a l'air méchant ira à Serpentard, c'est la fille de  Marcus Flint, un mage ancien partisan de Voldemort.

Le fils Potter ! Alors lui aucun doute il foncera à Gryffondor, comment pourrait-il en être autrement vu son père?

Enfin, la répartition commence. Matthew Artot est envoyé à Serdaigle, ce qui semble exaspérer son grand frère, à la table des Gryffondor.

Le blondinet tremblant, un certain Guillaume Cazaux, rejoint à la surprise de tous les Serpentard, dont les deux préfets-en-chef, dépités, passent discrètement quelques mornilles à leur voisin.

Une fille est appelée. Izé Duclos. Maigrichonne, elle a l'air émerveillée devant la grand salle, c'est sûrement une sang de bourbe qui découvre le monde de la magie.

Elle s'assoit et enfile le couvre chef miteux qu'est devenu le choipeau au cours des siècles.

Puis elle attend. Tout Poudlard attend.

Au bout d'une minute les élèves s'impatientent. Deux de plus ils se mettent à chuchoter, cinq c'est carrément des cris de protestation. Les professeurs se regardent inquiets. Izé ne bouge pas elle a les yeux fermés, insensible à l'agitation qu'elle provoque.

Le choipeau enfin ouvre ses coutures qui lui servent de bouche pour parler. Tous les élèves se taisent et attendent avec impatience le jugement...

Mais ce n'est pas un nom qui sort du choipeau. C'est un cri horrible, strident, à réveiller les morts, si fort et si inattendu que les élèves de première année, tout proches, tombent à la renverse. Le choipeau hurle pendant quelques secondes ce son affreux puis, comme pris de spasmes, s'envole de la tête d'Izé, prise de court, et s'écrase sur la table des professeurs. Professeurs qui devant un tel spectacle restent pétrifiés, muets de stupeur.