CHAPITRE 10

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L'été, et avec lui les vacances, touche désormais  à sa fin. Je pense que ces quelques mois au Manoir dans la campagne anglaise ont été les plus heureux et épanouissants de toute ma vie.

Je maîtrise désormais presque parfaitement mon pouvoir, en pouvant changer à volonté certains aspects de mon physique. Pratique pour quand j'aurai des boutons, ou les cheveux gras...

Le seul bémol c'est que le stress me paralyse complètement. Sous pression, ou devant un public, je suis à nouveau incapable de me transformer. Et mes teintures intempestives n'ont pas disparues, bien au contraire.

Mon éducation a elle aussi été radicalement transformée. Je connais maintenant par cœur les règles du quidditch, les usages en vigueur, les bases des sortilèges, vivement que j'aie ma propre baguette magique pour les essayer.

Aujourd'hui enfin est arrivé le jour tant attendu. Nous nous rendons à Londres, sur le chemin de traverse, acheter nos fournitures scolaires. J'ai hâte de découvrir les commerces magiques !

Désireuse de garder mon petit déjeuner, je supplie Lyall et Ted, qui m'accompagnent, de ne pas s'y rendre en portoloin. Ils me rassurent, nous irons par la poudre de cheminette.

Je n'ai aucune idée de ce que c'est, jusqu'à ce que j'observe Ted s'enfoncer, confiant, dans l'immense cheminée du salon. Une fois installé, il lance une poudre verte étincelante en criant le lieu de notre destination.

La fumée retombée, je m'aperçois qu'il vient de disparaître, avalé par des flammes émeraudes. Entre le balais magique, le Portoloin et maintenant ça, quand est-ce que les sorciers inventeront un moyen de transport agréable ?

Mon tour vient bien trop vite à mon goût. Quelle idée ce bûcher ! J'imite les gestes de mon cousin et tentant de ne pas trembler. Je me glisse sans problème dans l'âtre, et articule un pénible chemin de traverse !

Des flammes violacées réchauffent mon corps et lorsqu'elles se dissipent entièrement, je suis au côté de Ted, dans une rue pavée commerçante.

Je suis vivante !

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Après cette crémation volontaire, nous retrouvons une partie des Weasley, Bill et Fleur et leurs trois enfants, préparant la rentrée. Louis, timide et réservé, entre lui aussi en première année à Poudlard.

Victoire et Ted s'éclipsent bien vite au Chaudron Baveur, juste pour saluer Hannah, disent-ils, mais je les soupçonne de vouloir aller boire un verre de bièreaubeurre en tête à tête.

Je dois passer à Gringotts, la banque des sorciers, récupérer de l'argent pour mes courses dans le coffre de mon père. Bill, qui travaille pour eux toute l'année, ne tient pas spécialement à m'accompagner, aussi m'y rendé-je seule en compagnie de Lyall.

J'adore cet excentrique vieillard, toujours drôle et plein d'esprit. Le soir lorsqu'il dîne avec nous, il fait semblant de s'endormir au milieu du repas, mais dès qu'Andromeda a le dos tourné, il se jette sur les pâtisseries, interdites pour son cœur.

Il rouspète en permanence sur la jeunesse d'aujourd'hui, incapable de différencier un esprit frappeur d'un véritable fantôme, l'un étant un non-être n'ayant par conséquent jamais vécu, et l'autre un mort qui n'orait jamais osé franchir le pas final pour rejoindre l'autre côté. C'est un homme doux et prévenant mais figé dans son passé, incapable de suivre l'évolution du monde.

Avant notre arrivée, Lyall me met en garde contre les gobelins, gardiens de la banque. Ils seraient capables de dépecer vivant un voleur pris la main dans le sac. Et ils l'ont déjà fait apparemment.

Sans maison à PoudlardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant