Je me suis toujours sentie extrêmement seule. Isolée. Perdue au milieu d'une foule dont je ne faisais pas partie, m'emportant dans un tourbillon de pas et d'illusions.Jamais à ma place, toujours en trop, nageant à contre-courant. Née à la mauvaise époque, ou peut-être au mauvais endroit. Différente.
J'ai beau n'avoir que dix ans, je sais très bien ce que je vaux.
Ma vie pourtant dans mon petit immeuble parisien n'a jamais été désagréable. Ma mère, célibataire et débordée par le travail, m'a élevée au milieu des livres anciens et des souvenirs poussiéreux. Mon enfance est constituée de récits d'aventures et de voyages folkloriques. C'est pour cela que très tôt, je me suis prise de passion pour les mystères, pour la découverte du monde passionnant qui nous entoure. Les sciences et l'histoire me fascinent, tout autant que les mythes et contes fantastiques. Ma chambre a été mon terrain d'exploration, tantôt fusée décollant pour les étoiles, tantôt jungle tropicale, bref, seul point d'ancrage dans ce monde bouleversé par les hommes.
Tout mon primaire aurait pu être un cauchemar. Il va sans dire que vu mon excentricité et mon imagination débordante, je n'avais pas spécialement d'amis. Mais je possédais un secret, si profondément ancré en moi que rien n'aurait pu m'atteindre.
Ce secret, il s'agit de mon histoire. De mon véritable passé. De l'identité de mon père, que je n'ai jamais connu.
Il est mort quelques semaines à peine après ma naissance, laissant ma mère Anna Duclos, veuve avec son bébé à élever, sans argent. Dans quelle circonstance est-il mort ? Aucune de nous deux ne le sait, mais en revanche nous savons pourquoi.
Atlas Tonks, c'était son nom, n'était pas un être normal. Il s'agissait d'un sorcier, non pas comme les sorcières que l'on brûlait au Moyen-âge, mais d'un véritable sorcier, possédant des pouvoirs magiques, et il est décédé dans une lutte terrible entre clans de sorciers.
Et à moi, sa fille, il aurait transmis ses facultés magiques. Ma mère n'en sait pas vraiment plus, si ce n'est qu'il existe une école pour gens comme moi, Poudlard, qui aurait promis de me rendre heureuse.
Cette histoire là, nous nous la racontions, toutes les deux, assises sur le canapé, en rêvant d'une vie où la magie supprimerait tous nos problèmes. Mais pendant longtemps, je n'ai cru à cette fable, que je pensais inventée de toute pièce par ma mère pour expliquer mes différences et ma solitude.
Je la voyais comme mon rêve, mon conte à moi, ce monde inaccessible auquel j'appartenais qui viendrait un jour me réclamer. Et lors des moments de détresse, je songeais à ce monde, en imaginant, juste un instant, qu'il soit réel.
Et puis, en grandissant, des événements étranges se sont succédés autour de moi, me faisant comprendre que je n'étais peut-être pas à cent pour cent normale, et qu'il existait une part de réalité dans la légende entourant mon père.
Par exemple, il y a des moments où je peux comprendre parfaitement une langue qui m'est inconnue, ou savoir la parler. Et puis mes cheveux changent d'aspect et de couleur aussi, quand que suis en colère, ils deviennent crépus et noirs comme du charbon, ou fuchsia et me tombant jusqu'aux chevilles quand je mets de la musique, loin de leur habituel châtain roux bouclés. Ma mère m'assure que se sont des manifestations de mes pouvoirs, et que je dois tenter de les dissimuler pour l'instant.
Mais les événements inhabituels ont continué à se multiplier autour de moi, faisant parfois de ma vie un enfer car je n'avais aucune justification à y apporter.
Objets qui se déplacent et qui disparaissent, météo qui change sans prévenir... Bizarrement des tas de phénomènes paranormaux se produisaient à côté de moi, aussi me suis-je bien vite attiré les foudres de mes camarades de classe, ne voulant être mêlés à l'étrange et pertubatrice personne que j'étais.
J'ai également été prise pour cible de pas mal de moqueries, et mon fameux secret, qui me permettait de m'échapper de ma triste réalité, n'a fait que m'apporter des ennuis.
Dans une primaire où tout le monde se connaît et où il n'y a qu'une classe par niveau, mieux vaut ne pas sortir du lot, et ne pas se faire des ennemis trop puissants. J'ai échoué sur les deux, en m'attirant la haine des caïds de l'école, une bande de gosses plus grands et plus stupides que les autres, menés par le plus grand et le plus stupide d'entre eux, un certain Baltazar.
Baltazar a joué le rôle de mon nemesis durant tout mon enfance. On se déteste depuis que l'on se connaît, et sa passion est de me tirer les cheveux, de me piquer mes affaires, et surtout de me faire punir.
Depuis qu'il est chef de toute une bande, les choses ont pris un autre niveau. Agressions physiques et verbales, rackets à la sortie de l'école... Je ne suis pas la seule concernée bien sûr,mais j'en souffre tout particulièrement.
Au début, je ne me laissais pas faire. J'allais prévenir la directrice, les professeurs, sans réel succès, et puis je me débattais, je me vengeais de leurs coups en douce. Mes pouvoirs, si on peut les appeler comme cela, m'ont bien aidé également. Peut-être trop.
Un jour, la fois où tout a basculé, j'ai cru que j'avais tué Baltazar. Je ne sais pas pourquoi il avait décidé de s'en prendre à moi ce jour-là. Mauvaise note, ou soucis familial ? Aucune idée, en tout cas il a attendu que je sois seule, ce qui est arrivé très vite, et a voulu commencer à me frapper. La haine brillait dans ses yeux devenus incontrolables. Coincée derrière une bibliothèque, seule, je mesurais trente centimètres et trente kilos de moins que lui.
Au moment où son poing allait s'abattre sur mon visage, mon agresseur s'est figé, comme paralysé, et sa peau est devenue rigide et aussi froide que le marbre.
Balthazar n'a pas pu bouger pendant une heure, malgré l'intervention des professeurs et de l'infirmière appelée en urgence. Lorsqu'il s'est finalement remis en marche et réchauffé lentement, il m'a bien sûr accusé de ses maux.
Évidement, j'ai pris la sanction, même si la direction n'avait aucune idée de ce qui s'était passé, et aucune explication à la statufication d'un élève. J'ai failli être renvoyée pour troubles graves au sein de l'établissement et suis passée proche d'un conseil disciplinaire. L'agressée est devenue l'agresseur.
Depuis ce jour, je n'ose plus répondre à leurs attaques. Je sais que c'est moi qui ait immobilisé Balthazar à ce moment, mais je n'ai aucune idée de comment, ni de ce que je pourrais faire d'autre.
Et puis mes pouvoirs ne m'apportent que plus d'ennuis. Je suis devenue une "gosse à problème" selon les professeurs, et bientôt presque toute la classe a fini liguée contre moi.
Alors je subis les attaques. Je ne reste plus seule dans la classe. Je suis sur le qui-vive en permanence. Je tente de survivre aux cours, pour m'évader ensuite en rentrant chez moi dans les mondes de la lecture et de l'imagination.
Mais je n'en peux plus. J'en ai parlé à ma mère, la seule à réagir, contrairement aux éducateurs et aux élèves, qui font l'autruche devant ma situation.
Ma mère a pris les choses en main devant l'inaction de tout le monde. Elle a fouillé dans les affaires de mon père, chose qu'elle n'avait jamais faite auparavant par respect pour celui-ci, et y a déniché, entre autre, une vieille adresse, où le jeune couple était allé peu avant ma naissance.
Si les souvenirs de ma mère sont bons, il s'agirait d'un point de relais entre le monde des humains et des sorciers, qui me permettrait de prendre contact avec les miens.
Le soir même de cette découverte, nous nous y rendons, impatientes.
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Sans maison à Poudlard
FanfictionVoici une fanfiction Harry Potter. L'histoire se passe 17 ans après le combat final, soit l'année où James Potter Jr entre à Poudlard. La plupart des personnages sont de JK Rowling sauf Izé, son père et quelques autres inventions... Bonne lecture...