Sans maison à Poudlard

CHAPITRE 38

Ça y est. Je ne suis toujours pas habituée. Je suis Sarah Gelbero, une jeune Serdaigle de deuxième année, une petite fille brune aux cheveux courts, à la peau claire, de grandes lunettes sur le nez.

Mcgonagall avait bien pensé ma nouvelle identité. Il fallait que j'ai le moins de transformations à effectuer, car plus je modifie mon corps, plus il me sera difficile de me maintenir dans cette enveloppe corporelle. Devenir un garçon pour le moment, on oublie donc. Je n'ai clairement pas les capacités de changer toute mon anatomie.

Je me suis seulement grandie un petit peu, ai modifié le ton de ma peau, du moins au niveau du visage. Le plus difficile a été de changer la couleur de mes iris, car je n'avais jamais testé. Les cheveux, la forme du nez et quelques boutons d'acné sont venus tout seuls compléter le déguisement.

Mcgonagall a choisi pour moi la maison Serdaigle et je lui en suis reconnaissante. Elle affirme que c'est en raison de la grande réserve des élèves de cette maison, qui ne me poseront pas trop de questions. Et elle pense qu'il est trop risqué que je reste en première année, où beaucoup de gens me connaissent déjà. La deuxième année lui a donc semblé être un bon compromis, pas trop compliqué en terme de travail et de changement physique, et insoupçonnable.

En me regardant dans le miroir, je me trouve méconnaissable et c'est réellement le cas. Les lunettes que je porte ne sont qu'un support de plus dans le cas où je perdrais le contrôle de mon don de metamorphomage.

Il faut maintenant que mon camouflage tienne dans le temps, ce que je n'ai jamais essayé. Même dans mon sommeil, il faudrait que je garde au moins ma couleur de cheveux !

La journée passe lentement, car je suis toujours confinée dans mon dortoir. Ce matin, Thomson est venu m'aider à me transformer, et m'a détaillé le programme. Pendant quelques jours, je reste dans cette chambre, certe spacieuse, mais sans sortir du tout.

C'est le temps qu'Izé Duclos sorte des mémoires, m'a-t-il affirmé. En attendant, je dois apprendre à maîtriser les bases de sortilèges de première et deuxième année. Refaire en quelques heures tout le programme dans chaque matière, du moins les points essentiels.

À ma disposition, des livres subtilisés par la directrice à Howard. Et les deux adultes au courant, qui m'enseignent durant leur pause les sorts que je n'arrive pas à maîtriser.

Comme si ce n'était pas assez, je dois également apprendre le nom, le caractère et le plus d'informations possibles sur mes camarades de Serdaigle de deuxième année. Car je suis censée les avoir côtoyés depuis un an maintenant !

Enfin, après cinq jours de labeur, je n'ai plus qu'une hâte, quitter ce dortoir privatif dans lequel je menace d'étouffer. Pour ma sécurité, Andromeda n'est plus revenue à Poudlard pour ne pas éveiller les soupçons, mes seuls contacts extérieurs ont donc été la directrice et son adjoint, ainsi qu'un elfe de maison totalement incorruptible et fidèle jusqu'à la mort, Merry, qui est devenu mon compagnon et mon confident.

Ce soir enfin, je quitte cette pièce pour le dortoir des Serdaigle. Je suis nerveuse, stressée, angoissée, mais plus déterminée que jamais. Ma valise, privée des photos trop compromettantes, est déjà transférée dans ma nouvelle armoire. Shimmy est parti en même temps que Grand-mère, et me manque terriblement.

Dans une poche cachée de ma valise se trouvent les seules objets qui pourraient me trahir, mais que je n'ai pas réussi à jeter. Le parchemin pour discuter avec ma mère, qui n'est d'ailleurs au courant de rien par précaution. Les lunettes magiques, cadeau de Ted pour mon anniversaire. Le vif d'or de James, ce présent mystère dont je n'arrive pas à comprendre la signification. Et la lettre de Lyall, disculpant le père d'Hélène.