Chapitre 9

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Il arrêta le moteur de la moto et descendit.

- Voilà, on y est, dit-il.

Je me trouvais devant une petite maison en pierre où il y avait beaucoup de fleurs colorées. J'étais prête.

- Alors c'est là qu'elle habite, fis-je en observant la végétation dense qui cernait la maisonnette.

Paul acquiesça. Il me prit la main et avança vers la porte d'entrée. Inconsciemment, je la serrai avec fermeté.

- Détend-toi. Elle va pas te manger.

Une vielle dame ouvrit la porte. Elle s'essuya les mains sur un tablier bleu marine et serra dans ses bras Paul avant de me dévisager de ses yeux bleu.

- Bonjour madame Moretz.

- Keyla ?

Elle porta la main à son cœur tandis que ses yeux s'écarquillèrent. Paul la rattrapa et alla l'asseoir sur une chaise. Je lui jetai un regard voulant m'excuser. Ce n'était pas une bonne idée que je vienne. Sa grand-mère reprit ses esprits.

- Comment tu t'appelle ?

- Aileen.

- Oh, fit-elle, moi c'est Olga.

- Ça va aller mamie ?

- Oui oui. Asseyez-vous.

Nous nous exécutons. Elle se leva et demanda :

- Vous voulez boire quelque chose ?

- De l'eau, répondit Paul.

Elle nous servit deux grands verres. Je bus une gorgée.

- Dites-moi, qui est Keyla ?

- Cela n'a pas d'importance petite. Dis-moi plutôt pourquoi vous êtes venus.

Elle rajusta son chignon et retira son tablier.

- Eh bien, j'aimerais savoir si vous pourriez me dire qui habitait la maison en haut de la colline il y a environ neuf ans. Paul m'a dit que peut-être vous sauriez.

- Je vois, il n'y a eu qu'une seule famille qui y a habité mais cela fait longtemps que je n'ai plus de leurs nouvelles. Je suis désolée mais je ne vais pas pouvoir vous aider d'avantage.

Elle regarda son petit-fils.

- Veux-tu bien nous laisser seules deux minutes.

- Bien sûr.

Il se leva et sortie du salon. J'étais assise face à la cheminée où était posé le portrait d'un vieil homme. Sans doute son mari. La pièce était petite et chaleureuse. Mal à l'aise, je touchais mon bracelet ce qui attira son attention.

- Tu y habites n'est-ce pas ?

- Oui, je viens d'y emménager avec mon père.

- Tu sais, il s'est passé des choses dans cette maison. Dont je ne préfère pas t'en parler.

- Pourquoi ?

- Je ne veux pas que mon petit-fils en soit mêlé.

- Je ne comprends madame.

- Parfois il vaut mieux ne pas parler du passé petite. Paul me parle souvent de toi. En bien évidemment mais je ne pensais pas que tu changerais tant.

- Vous me connaissiez ? Je suis déjà venue ici petite pas vrai ? Parlez-moi de cette famille qui y habitait autrefois.

- Il n'y a rien à dire. C'était un couple normal avec leurs enfants.

Leurs enfants. La photo. C'était les petites filles sur la photo. Dans ma tête tout se mélange. Je suis perdue.

- Des filles n'est-ce pas ?

Elle me regarda étonnée.

- Comment le sais-tu ?

- Je le sais, c'est tout. Sauf qu'il y en a une qui me ressemble. Et c'est ça que je ne comprends pas.

- Tu en sais déjà trop petite. Tu devrais t'en aller.

- Pourquoi vous ne répondez pas à mes questions ?

Elle se leva et appela Paul.

- Parce que c'est trop dangereux, s'empressa-t-elle de me dire avant que Paul n'arrive.

Il entra dans la pièce avec sa carrure imposante.

- Ramène-la chez elle.

Elle s'approcha de lui et lui glissa à l'oreille.

- Prends soin d'elle.

- De quoi tu parles ?

Olga ne répondit pas et disparu dans la cuisine. Une chose est sûre, je n'allais pas baisser les bras et j'étais bien déterminée à connaître la vérité.

- Tu viens, me dit Paul.

Une fois dehors, les questions continuèrent de se bousculer dans ma tête.

- Elle t'a dit quoi ?

- Pas grand-chose, mais je ne veux pas rentrer tout de suite chez moi.

- Et ton père ?

- Je lui ai dit que je passais l'aprèm avec Lya.

- Elle l'a pas mal pris ? Je veux dire, que tu n'aille pas te baigner. Si tu veux je peux t'y emmener.

- Non.

- Alors tu veux aller où ?

- N'importe où. Tant que c'est pas chez moi.

- Comme tu veux.

Je le regardai dans les yeux et lui souris avant d'enfiler mon casque. Je montai derrière lui et m'accrochai à sa taille. Cette fois-ci, je n'hésitai pas à me tenir fermement.


Trop tardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant