Chapitre 4

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Photo : Shamier Anderson pour Chris

Mon réveil sonna et je l'éteignais dans la seconde. Je dégageais le bras qui était posé sur moi et sortie du lit. Le corps qui y était rattaché se mit à bouger et un grognement sortit d'entre ses lèvres. 

- Pourquoi tu te lèves aussi vite ? Reviens ... marmonna-t-il  
- Tu sais bien que les câlins c'est pas mon truc. 
Dans un soupir il ajouta : 
- Ouais ... je sais. N'empêche qu'un peu d'affection de temps en temps ne me tuerai pas. 
- C'est pour ça que tu es libre de te trouver une vraie petite amie quand tu veux, répliquais-je en riant

J'ouvris les volets et le vis se retourner pour protéger ses yeux de la lumière entrante. 
- J'ai pas le temps. Et quand je bosse les seules filles que je rencontre sont soit des avocates soient des criminelles. Franchement, j'ai du mal à savoir lesquelles sont les pires.
J'acceptais la pique avec un petit sourire et me retenais de balancer un coussin au flic qui squattait mon lit. 
- Ok Calimero, assez pleurniché, il est l'heure pour toi d'y aller. 

Il se retourna et la couverture qui recouvrait le haut de son corps glissa ce qui me laissait admirer sa musculature. Seulement je ne laissais pas cette vue me distraire plus longtemps et haussa légèrement les sourcils comme pour insister sur mes derniers mots. Face à moi, Chris plissa les yeux et je vis dans son regard qu'il s'apprêtait à négocier. 

- J'ai le droit de prendre une douche avant que tu me jettes dehors ? 
- Ok, mais tarde pas trop, j'ai aussi besoin de la salle de bain. 
Il s'apprêta à répliquer mais je le coupais et poursuivis : 
- Et non, je n'irai pas te rejoindre. J'ai des clients qui viennent à la première heure ce matin, il faut que je soit là-bas tôt. 

C'est dans un autre soupir, accompagné cette fois d'un faible sourire qu'il se leva enfin et se dirigea vers le canapé, complètement nu, pour récupérer ses affaires avant d'aller dans la salle de bain. Pendant ce temps, je me dirigeais vers mon frigo adoré d'où je sortis de quoi me faire un petit déjeuner. Je m'installais à table pour déguster celui-ci accompagné de mon incontournable tasse de café. Je n'avais toujours pas finis de boire celle-ci quand Chris fut de retour dans la pièce.

Ses yeux se fixèrent sur ma tasse avec envie et il essaya : 
- Je peux en avoir un aussi, s'il te plaît ? 
Je reposais la précieuse caféine et me leva pour lui faire face. 
- Ça fait partis du petit déj' 
- Ouais je sais, mais cette règle est stupide et la douche ne m'a pas réveillé autant que je l'aurais voulu. 

- La règle n'est pas stupide. Elle nous empêche de nous faire de faux espoirs. Par définition cette règle est donc géniale. 
- Parce que tu crois que je vais tomber follement amoureux de toi parce que j'ai bu une gorgée de café ? Depuis le temps qu'on fait ça, si ça avait dû se produire ça serait arrivé avec ou sans petit déjeuner. 

Je le fixais sans réussir à trouver de réponse. Il marquait un point. Comme à chaque fois. Je comprenais son point de vu, évidemment. Mais, comme à chaque fois, j'étais obligé d'avoir le rôle de la fille chiante parce que je ne voulais rien risquer. Je savais à quel point une peine de cœur faisait mal et j'avais eu ma dose. Au début Chris comprenait ça et appréciait même tout le coté "sans attache" de notre relation. Mais récemment, il avait commencé à en avoir marre d'être mis à la porte au petit matin. Encore une fois, je comprenais. Mais ma tête craignait tellement que mon cœur prenne le relais que j'avais le sentiment de ne rien pouvoir laisser au hasard. 

- Je suis désolée Chris, mais je peux pas ...
Il soupira. 
- Bon sang Zoé. Je sais pas comment tu fais mais t'arrives à passer de la fille la moins prise de tête du monde à la fille la plus compliquée en l'espace de quelques secondes. Tout ça pour un café. 

Si sûre d'elleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant