Chapitre 19

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Mais une fois le mariage terminé, le petit week-end hors du temps qui l'avait accompagné dû prendre fin à son tour. Je fus de retour à Paris et troquais les longues routes de campagne pour mon bon vieux métro bondé. Retourner au boulot avait été facile, mais je comprenais pourquoi certains de mes collègues ne juraient que par « le bon air de la campagne » quand ils racontaient leur petites sorties de la fin de semaine.

Seulement une part de moi se plaisait tellement face à ma montagne de dossier, qu'il aurait été criminel de l'en privé. Ainsi j'étais de retour, une triple dose de caféine coulant déjà dans mes veines face à mon ordinateur ayant déjà perdu la moitié de sa charge depuis ce matin. Je pris deux rendez-vous et en accueillis trois autres tout en travaillant sur un quatrième dossier. Nora passait régulièrement devant mon bureau et me jetais des coups d'œils amusés. « Je sais pas, j'ai pas l'habitude de te voir aussi guillerette, c'est bizarre, c'est tout. » s'était-elle simplement justifiée avant de retourner à la photocopieuse quand je lui avais demandé.

Il était vrai que j'avais le sentiment de pouvoir soulever des montagnes. Et en quelques heures, les résultats semblaient prouvé que j'en étais capable. La belle rousse avait dû me tirer de mon siège pour qu'on aille mangé ce qui en d'autres circonstances aurait pu être assez affolant.

- Vas-y. Dit-moi. T'es amoureuse, tu t'es envoyé en l'air, t'as découvert une pizza encore meilleure que celle d'Antonio ... Dis-moi. Je t'assure, je peux l'entendre, tenta-t-elle de découvrir
- Aucune pizza ne peut-être meilleure que celle d'Antonio, lui rappelais-je en la menaçant de mon index
Elle haussa les épaules d'un air désinvolte, comme si ses propos n'avaient pas frôlé l'insulte.
- Tu parles pas mais tu souris. Comme ça toute la matinée et sans me donner de raison, forcément mon esprit commence à s'imaginer des choses.
- Et j'étais comment dans tes scénarios ?
- Sexy, comme toujours. Mais mis à part ça, le reste de l'histoire dépasse trop souvent la réalité. C'est pour ça que j'ai besoin de l'entendre.

Je souris et poursuivie :
- Bien qu'il soit vrai que j'étais plutôt sexy, j'ai rien de croustillant à te raconter. C'était un beau mariage, mais rien ne s'est passé.
- Tu va me dire que ton meilleur ami est militaire mais qu'aucun de ses amis n'était beau et célibataire ?
Je mourrais d'envie de la corriger. Le terme « meilleur ami » pour moi n'avait jamais appartenu à Jer dans mon esprit. Sam l'avait détenu et s'en était emparé. Jer, malgré notre proximité restait l'ami d'enfance de Lisa. Mais je ne me voyais pas embêter Nora avec ses détails.
- Quelques uns l'étaient mais aucun n'est la raison de ma bonne humeur.

L'air faussement inquiet, elle enchaîna :
- C'est la drogue alors, c'est ça ? Tu peux me le dire, je le balancerais pas à Jacques, promis.
J'explosais de rire, ce qui rendit ne lui facilita pas la tâche pour garder son sérieux.
- Si tu y tiens vraiment, j'ai juste pris de bonnes résolutions.
- C'est pas réservé pour nouvel an, ça ? Quand t'as bu un peu trop et que tu te rend tristement compte que tu rendre plus si bien dans ta robe après toutes les fêtes ?
- Disons que j'innove alors. Et rien à propos de perte de poids, de ne plus toucher à l'alcool ou autre truc du genre, j'ai juste décidé de ne plus me compliqué lavie.

Le regard perplexe de la rousse en disait long. Elle ne me répondit pas immédiatement et continua à manger ses sushis. Après quelques bouchés, elle conclue :
- Tu tiendras pas deux semaines. Tu aimes trop le compliqué. Tu vis et tu respire le compliqué. Si on pouvait manger le compliqué, tu serais obèse. Et c'est pas une critique, c'est ce qui fait que tu es si doué dans ton boulot. Tu ne te contente jamais de la solution de facilité, tu préfères te battre et trouver l'introuvable. C'est ça ce que j'adore chez toi d'ailleurs.
- Et si j'en avais marre de tout ça ? Je veux pas dire dans le boulot mais dans ma vie personnelle. Je passe mon temps à mettre des barrières, des règles et de me lancer à moitié dans des histoires qui vont nul part. Je suis même plus capable de me poser avec quelqu'un et juste voir où ça nous mène.
Nora m'écouta attentivement et finit par dire sans grande conviction :
- Si c'est ce que tu veux, ok. Je respecte ça, mais je pense que tu auras besoin d'avoir un sentiment de contrôle à un moment ou un autre.

Si sûre d'elleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant