Chapitre 10

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J'étais arrivée en avance au boulot lundi matin. Mais je ne prétendrais pas que je ne sentais plus du tout les effets de la soirée de samedi. Mon estomac semblait toujours un peu fragile mais les maux de tête avaient finalement disparu.  

Je m'installais derrière mon ordinateur et posais mon café à emporter sur mon bureau, là où l'accès serait le plus optimale. Je retrouvais le dossier de mon premier client de la journée et m'assurais de le connaître sur le bout des doigts avant que celui-ci arrive. Je ne voulais rien n'oublier et surtout être le plus efficace possible aujourd'hui pour pouvoir terminer tôt. 

J'entendis les bureaux se remplir au fur et à mesure. Nora s'arrêta un court instant pour me saluer et demander si j'allais avoir besoin d'aide mais je lui répondis que mon client allait arriver d'une minute à l'autre. Et, une dizaine de minutes plus tard, celui-ci entra, guidé par la jeune secrétaire. 

L'affaire n'avait rien de particulier. Juste un entrepreneur débutant, qui voulait lancer une start-up et utiliser son propre appartement comme local en attendant de se développer mais qui s'était vu refuser à la dernière minute par son proprio. Ce genre de choses se réglaient la plupart du temps à l'amiable, après qu'un compromis ait été trouvé. 

Ce n'était pas à travers ce genre de dossier que je retrouvais la poussé d'adrénaline qui m'avait fait me tourner vers ce métier. Je rêvais de donner des plaidoyers à faire pleurer le jury et de d'accusation passionnée qui ferait craquer un témoin à la barre. Pour moi, avocate avait été le moyen de développer mes talents d'oratrice et de montrer que j'étais plus intelligente que j'en avais l'air. 

Mais les procès qui se finissent au tribunal ne sont pas si courant que ça et peut importe ma détermination, mon manque d'expérience m'avait parfois joué des tours et je n'avais pas vu certains coups venir. 

C'était pour ça que j'essayais de ne rien lâcher pour que je puisse acquérir cette expérience, peut importe le nombre d'affaires ennuyantes que ça impliquait. 

J'avais eu quatre rendez-vous de clients ce matin. Les deux derniers n'étaient même pas prévu. Mais une collègue était partie en congé maternité et ses clients avaient été temporairement réparti entre les différents avocats du cabinet. Ils avaient pris rendez-vous, mais avec elle et le changement s'était fait durant la matinée. 

Je ne craignais pas le surplus de travail, d'autant plus que celui-ci m'avais permis d'avancer sur les dossiers avec Nora. Notre pause déjeuner c'était donc fait dans les bureaux, entourée de textes de loi. 

L'après-midi n'avait pas été beaucoup plus tranquille. J'avais même dû aller jusqu'à mettre une alarme pour m'assurer que je sorte bien à 20h et pas plus tard, perdant bien trop rapidement la notion du temps dans ce genre de situation. 

Quand celle-ci retentit, je me forçais m'arrêter et rangeais tout. Je récupérais ma veste et mon sac avant de me mettre en route. Je ne m'arrêtais qu'une seule fois en route pour m'acheter de quoi manger. Je n'avais d'ailleurs pas eu le temps de terminer le sandwich et le tenais toujours en mains alors que je franchissais les portes du bar. 

Le barman leva ses yeux vers moi, laissant apparaître un petit sourire au coin de ses lèvres. Lui rendant son sourire je m'approchais à pas lent, le laissant juger à quel point j'étais désolée sur mon visage. 

Arrivé face à lui, seul le comptoir faisait barrière entre nous. Toujours silencieuse, je cherchais les mots. Voyant que je ne savais pas par quoi commencer, le barman prit les devants : 
- Qu'est-ce que je te sers ? demanda-t-il comme si c'était une question piège 
- Qu'est-ce que tu me conseille ?
- De l'eau, se moqua-t-il 
- Va pour de l'eau.

Si sûre d'elleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant