Malheureusement, jamais mes bonnes résolutions n'avaient été aussi courtes. Même celle d'arrêter de boire après ma première cuite avait été plus longue. J'avais l'impression que les deux semaines qui avaient suivies n'avaient été qu'une grosse gueule de bois.
Alors que j'avais pu rayonner face à Chris dans la salle d'interrogatoire, ma magie semblait m'avoir quitter. Je me retrouvais noyer sous une pile de dossier, dont la majeur partie avait porté plainte contre la même personne mais pour des raisons à chaque fois différentes et toutes avec très peu de preuves. Charles, mon cher et tendre collègue, avait cru bon d'en accepter quelques uns ce qui à fait venir les autres en masse. Étant celle qui à ce moment là avait le moins de clients en difficultés, la joie de traiter leurs cas m'était donc revenue.
Et c'était ainsi que mes maux de tête en continue avaient commencé, que mes nuits s'étaient à nouveau drastiquement raccourcies et même ma douce caféine c'était retrouvé impuissante face à tout cela. Pas besoin d'insister sur le fait que dès lors que son précieux soutiens fut perdu, ce fut pour moi la dégringolade.
Ses petits clients m'avaient demandé tellement d'effort et de temps, que lorsque deux de mes plus gros clients eurent besoin de mes services, je ne fut pas en mesure d'accepter. C'était donc à contre-cœur que j'avais dû les rediriger vers le magicien du cabinet qui avait étrangement fait disparaître tous ses dossiers en cours.
Mais ses coups de couteau à mon ego n'avaient visiblement pas été suffisant pour que je me reprenne. Je cessais d'exister lorsque que je cessais de travailler et pourtant, rien ne semblait être assez. Je su réellement que j'avais touché le fond quand Viviane toqua à la porte de mon bureau.
J'étouffais tant que je pouvais le bâillement qui tentait de s'échapper, secoua ma tête pour reprendre mes esprits et m'exclamais:
- Oui ? Entrez.
- Zoé, je peux vous déranger une minute ? Ce ne sera pas long.
- Oui, aucun problème, installez-vous, lui offris-je en désignant de la main la chaise de l'autre côté de mon bureau
- Merci.Comme à son habitude, Viviane prit son temps. Elle s'assit et observa la pièce avant de retourner son regard vers moi, prête à donner son jugement.
- Zoé. Comme vous le savez sûrement, j'ai beaucoup d'affection pour vous. Je pense que vous êtes déjà une très bonne avocate et qu'avec les années vous deviendrez probablement l'une des meilleures.
- Merci. Venant de vous ça me touche énormément.
Elle sourit légèrement mais leva sa main, comme pour signifier qu'elle n'avait pas terminé.
- Je vois à quel point vous êtes dévouées à ce cabinet et à ce métier en général. Vous faites actuellement plus d'heures que quiconque, et pour être honnête, cela commence un peu à m'inquiéter.Je secouais la tête avec un petit rire nerveux, seul type de rire dont j'étais capable depuis quelques jours.
- Je suis pas sûre de comprendre.
Pourtant, je me mettais moi-même sur la piste. A ce stade, c'était purement de la mauvaise foie.
- Vous êtes là avant que le soleil se lève et encore là quand il se couche. J'ai posé la question et plusieurs fois vous êtes rentrés qu'après que les femmes de ménages soient parties. Plusieurs de vos collègues ont même suspecté que vous aviez élu domicile dans votre bureau. Zoé, ne le prenez pas mal mais vous êtes visiblement très fatigué. Laissez votre esprit de compétition pour une fois de coté, rentrer chez vous et reposez-vous. Tous vos dossiers seront de toute façon là demain quand vous reviendrez, sans aucun doute à la première heure.Je voulu répliquer mais aucun argument ne semblait assez bon.
- Ce n'est pas une punition, mais une après-midi de repos. Cela vous fera le plus grand bien et vous serez beaucoup plus efficace ensuite. Croyez-moi.
Son regard était bienveillant même si tout le reste de son attitude me montrait que je n'avais pas le choix.
- Il n'est même pas onze heure, je suis censée tout laisser ici maintenant ? Je peux tout de même terminé ce que j'avais commencé ?
J'avais l'impression de me retrouver face à ma mère, à demander la permission.
- Laissez tout. Et vous avez exactement dix minutes pour sortir de ce bureau et voir la lumière du jour. Ne me faites pas revenir, menaça-t-elle sur son ton dur mais protecteur
- Bien Madame, répondis-je en ayant du mal à contenir mon sourire
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Si sûre d'elle
RomansaNouveau Départ - Spin-off/ Tome 2 Zoé Launier a toujours été une femme déterminée. En couple depuis le lycée avec son meilleur ami, elle s'est pourtant retrouvée le cœur brisé alors qu'elle terminait ses études de droit. Aujourd'hui, elle est une a...