Le bal a fini très tard dans la nuit. Trice est restée dormir à la maison et j'en suis ravie. Il doit être près de treize heure et je ne suis toujours pas levée de mon lit. Je n'ose absolument pas faire un tour sur les réseaux sociaux car je sais pertinemment que ma tête y figure par tout. Je n'imagine même pas le téléphone de Will qui doit sonner toutes les secondes !
Pour un moment de détente, Catherine avait proposé une balade en forêt à cheval. J'espérais intérieurement voir Nathan au haras et pourquoi pas l'inviter à se joindre à nous. Lorsque nous sommes arrivés sur les lieux, Dorche et Ashen nous attendait patiemment. J'avais demandé à ce qu'on les prépare nous même : je voulais m'occuper de ma monture en commençant par un bon brossage. Will lui se joignait à nous à pied en tenant Jingle en laisse. Une fois nos montures prêtes et nous, cavalières et randonneurs équipés pour affronter le froid, nous nous sommes mis en selle avec Catherine.
— Vous allez en balade ? Interpella un jeune homme que je connaissais que trop bien.
— Oui Nathan, voulez-vous vous joindre à nous ? Proposai-je.Je fus particulièrement ravie qu'il se joigne à nous. Il monta sur Zafira et ensemble nous partions sur les chemins de randonnée. Nous optons pour un petit tour étant donné que la nuit tombe vite et que nous partons plutôt tard. D'après les habitudes de Catherine, cette balade pourrait durer une petite heure. De quoi profiter de la compagnie de Nathan et du bon air frais de l'hiver.
— Dîtes-moi Catherine, commença Nathan, Dorchadas n'a pas perdu toutes ses capacités sportives depuis le temps ?
— Non, je ne pense pas, bien qu'il n'est plus tellement entraîné depuis sa retraite.
— Serait-ce un défi ? Défendis-je.
— Peut-être... laissa-t-il.
— A votre place Monsieur Limbleton, je ne défierais pas Eléanore à cheval, elle est bonne cavalière !Je me tournais vers Catherine en lui demandant du regard si je pouvais accepter. Elle hocha la tête positivement tout en me soufflant un « faites attention à vous ». Je caressais l'encolure de Dorche comme pour l'encourager à la prochaine course qu'il fera.
— C'est d'accord ! annonçai-je en lançant ma monture à l'allure supérieure.
— Eh c'était un faux départ ça ! Se plaignit mon adversaire en lançant la jument au trot.Je commençais à connaître les chemins de randonnée et j'en reconnu de notre première balade avec les chevaux au début du mois. Parfois un tronc d'arbre nous bloquait la route, mais avec toute la confiance de Dorche, ce dernier sautait les obstacles avec une telle facilité. De temps à autre je me retournais furtivement pour voir où se trouvait mon adversaire : quelques mètres nous séparaient seulement, sa jument se débrouillait très bien en terrain vague. Lorsque nous débouchions sur une clairière que je ne connaissais pas encore, Dorche prit peur à cause d'un lapin qui détala juste devant son nez. Dans un petit cabré, je perdis mon équilibre et je tombais de ma monture, venant m'écraser dans la poudreuse. J'entendis Nathan ralentir sa jument dans un « Oh tout doux ma belle » et enfin sauter à terre.
— Eléanore, tout va bien ? S'inquiéta-t-il en venant m'aider à me relever en position assise. Que s'est-il passé ?
— Dorche a eu peur d'un lapin je crois et il s'est un petit peu cabré.Mon cheval s'avança vers moi doucement en mettant son nez contre ma cuisse, comme s'il voulait s'excuser. Je lui caressais derrière ses oreilles en lui disant que ce n'était pas de sa faute. Nathan m'aida à me relever complètement. J'enlevais la neige collée sur ma veste et mon pantalon.
— Tu m'as fais une belle frayeur, tu es sûre que ça va ? Demanda de nouveau Nathan.
— Oui ça va, j'aurais juste un bleu, c'est tout.
— Tu peux remonter à cheval ?
— Oui carrément, fis-je en m'approchant de Dorche.Il m'aida à me remettre en selle en me faisant contre poids de l'autre côté. Dans un effet de victoire je me penchais pour être près de son visage et je lâchais:
— Mais on peut dire que j'ai gagné, fis-je victorieuse.
— Je peux vérifier quelque chose? Lâcha-t-il près de mon visage.Je ne réagis pas et il déposa ses lèvres sur les miennes. Pourquoi ? Pourquoi il choisit toujours les pires moments pour m'embrasser lui aussi là. Il s'écarta et il m'examina.
— Tout va bien, tu réagis comme la dernière fois que je t'ai embrassé : perdue.
— C'est pas drôle, c'est vache de jouer avec les sentiments d'une fille.
— Je ne joue pas Léa.Je ne savais pas quoi répondre à cela, et tout ce que je fis c'est lancer Dorchadas au pas dès que Nathan fut en selle. Néanmoins, mon cerveau en demandait plus, et j'enfonçais encore un peu plus la lame dans la plaie.
— Je suis contente de voir que mon nouveau statut ne change absolument rien entre nous.
— Pourquoi cela devrait changer ? Tu as juste un nom de la haute en plus, tu restes la même personne. Fit-il. Celle dont j'suis tombé amoureux, marmonna-t-il sans que je n'entende très clairement sa phrase.Nous sommes rentrés tranquillement au haras. Je commençais à ressentir un douleur dans la fesse droite et j'espérais que c'était simplement un bleu entrain d'apparaître. En arrivant, Catherine et mon frère nous attendait. Nathan ne pu s'empêcher de raconter nos mésaventures et Catherine s'avança vers moi en me demandant des nouvelles. Mon frère lui ne semblait pas plus inquiet que ça, comme il disait « elle tient sur ces jambes et elle râle c'est que ça va ! » Bah merci fréro.
J'ai ramené Dorchadas près des boxs pour le desseller et le brosser avant de lui remettre sa couverture pour la soirée. En rangeant la selle dans la sellerie, Nathan ramenait lui aussi la selle de sa jument. Au moment de repartir il me bloqua.
— On se revoit bientôt ?
— Excuse-moi Nathan, je me braque facilement quand tout va trop vite. Tentai-je. J'ai eu beaucoup de mal à accepter déjà mon nouveau statut...Il s'approcha de moi doucement, comme pour me chuchoter quelque chose à l'oreille, je l'ignorais et le contournais pour sortir de la sellerie et rejoindre mon cheval. Cependant avant de franchir la porte je lui lâchais un « j'espère aussi qu'on se reverra bientôt. »
Après avoir ramené Dorchadas dans son pré, je rejoignis rapidement la voiture pour rentrer à la maison. Je fus particulièrement contente de retrouver mon amie dans ma chambre et je lui expliquais ma journée et surtout mes aventures avec Nathan.
— Hanlàlà, mais tu vies vraiment un conte de fée, une véritable histoire de princesse avec un prince charmant sur son cheval blanc ! S'enjoua Trice.
— A la différence que son cheval n'est pas blanc mais alezan.
— Mais vas-y casse pas mon délire !Je lui ai jeté un oreiller sur la figure et nous avons encore longtemps discuté. Je crois qu'elle connaît toute ma vie, encore mieux que moi même ! Merci la meilleure amie ! Quelqu'un toqua à ma porte doucement au point que je ne reconnu pas qui c'était. Je fus la plus heureuse quand je vis apparaître la petite bouille de mon filleul qui sauta dans mes bras. Après quelques heures, ce dernier s'est endormi dans mon lit et je ne tardais pas à le rejoindre. Trice quant à elle commençait à partir dans mon canapé. Cependant je ne trouvais que tardivement le sommeil : je me rappelais ce que m'avais dis Nathan au fil de la journée et j'imaginais toutes sortes de scénarios, romantique ou pas d'ailleurs. Enfin je fus rattraper par la réalité en me rappelant que demain je serais confronter à la conférence de presse.
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L'héritière de Noël - Avent 2018
Romance« Comme l'étoile au sommet du sapin, je brille. Noël est une fête magique, joyeuse, et remplie de secrets... Je m'appelle Eléanore, Léa pour les intimes - et tous ceux qui n'arrivent pas à prononcer mon prénom correctement - et je suis passée de se...