I'm Tired

.XXIX.

Pdv Tae :

Quand je me suis réveillé, j'étais seul dans mon lit. Ça me rends triste... Je caresse l'endroit où il se trouvait. C'est froid maintenant, mais je m'en fiche. Je suis sûr que si je prenais l'oreiller je pourrais sentir son odeur, mais je n'ose pas enlever le tuyaux transparents. Des larmes perlent aux coins de mes yeux. J'aurais dû le repousser, ça fait trop mal de le laisser partir comme ça.

Je finis par me relever. Cette longue sieste m'a fait un bien fou, cela fais longtemps que je n’avais pas aussi bien dormit. Dehors, le soleil est presque couché et projette une lumière orangée sur chaque objets et murs de ma chambre. Je relève en serrant contre mon torse le coussin sur lequel il a reposés à tête. Je regarde la ville s'endormir doucement. Mes pensées s'entrechoquent, se repoussent ou dansent les unes avec les autres. Je n'arrive pas à les saisir et elles passent devant mes yeux dans un meli melo de souvenirs et de réflexions. Je soupire et les chasse d'un revers de la main. Je regarde ma table de nuit. Un cadre en bois y est posé avec une photo de mon père à l'intérieur.

Je me lève péniblement. A quoi ça me serre de vous décrire encore la douleur présente lorsque je fais le moindre geste tant mes poumons doivent puiser dans leurs misérables réserves de forces pour les concrétiser ? J'ouvre la porte de ma chambre, l'oreiller de Jungkook sous les bras. J'ai peur de m'en détacher. Mon ventre gargouille et c'est en traînant les pieds que j'entre dans la cuisine. Je découvre sur la petite table des plats sur lesquels on avait posé un couvercle pour garder la chaleur. Un moreau de papier est posé sur la table :

"Désolé il fallait que je rentre chez moi. Je t'ai préparé ça à manger, j'espère que c’est bon.
Je te laisse aussi mon numéro de téléphone. N'hésite pas.

Jk"

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-Hyung !

-Il en ai pas question.

-Mais j'ai pas eu de crise depuis longtemps... Dis-je d'une voix d'enfant triste.

-C'est pas une raisons au contraire .

Je le regarde avec des yeux de chiens battus. Il m'ouvre la portière côté passager.

-Monte.

-Yoongi... S'il te plaît, laisse moi marcher.

Il se pince l'arrête du nez en réfléchissant. Il fini par me regarder profondément, j'arrive à lire énormément de tristesse dans ses yeux.

-J'ai peur Tae. Je ne peux pas te laisser seul.

Il baisse la tête, honteux de cet aveux. Je décide de passer devant lui et je m'assois dans la voiture.

-Tu me laisse en milieu de chemin alors ?

Il secoue la tête en souriant,  plutôt content de ce compromis. Il démarre.

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Aujourd'hui, il m'a emmené au cinéma. C'était bien, ça faisait longtemps qu'on n'y était pas aller tout les deux. D’habitude, on en profitait pour inviter les jumeaux et mon parrain, mais ils n’étaient pas disponibles.

Ça doit faire trois jours que Jungkook attend sans doute un message de ma part. Mais je lui ai dit que c'était juste quelques instants lui et moi, rien de plus. Je ne peux m’empêcher d’avoir un pincement au cœur en imaginant sa déception, mais je n’y peux rien, c’est ainsi.

-Comment ça se passe avec Jimin ?

Ses joues s'échauffent et il se racle ma gorge.

-Ça va...

-Il est gentil ?

Il hoche la tête. Ça me rends heureux, il s'occupe plus de lui maintenant et j'ai l'impression que le cendrier du balcon est plus vide qu'avant.

Yoongi roule depuis déjà 10 minutes, lorsque je pose ma main sur son épaule.

-Dépose moi là. C'est plus très loin.

Il se gare sur le côté de la route et soupire bruyamment avant de sortir son téléphone et de monter comme d'habitude la sonnerie à fond. Il le pose sur ses cuisses, près à décrocher au moindre problème. Je descends de la voiture et le regarde s'éloigner petit à petit. Je me sens un peu coupable. Il s'inquiète tellement pour moi. Je commence à marcher lentement.

Je me sens bien et je respire à plein poumon l'air qui sort de mes bouteilles que je trimballe à bout de bras dans mon sac. Le monde me regarde mais j'en ai rien à foutre, c'est sans doute parce que j'ai coincé derrière mon oreille une des cigarette de mon Hyung. Je veux bien croire que ça fait un choc, et c'est le but : provoquer. Je suis les consoles de Yoongi et bizarrement ça a eut un effet positif sur moi.

Pdv narrateur :

Taehyung marchait à petits pas dans les rues. Il croisait et se faisait dépasser par plusieurs passants pressés de rentrer chez eux. Il marchait lentement afin de profiter de ce semblant de liberté. Il sortit de la monnaie de sa poche et entra dans la boulangerie. Il en ressorti quelques minutes plus tard, un petite paquet encore tiède dans les bras.

Il continua de marcher. Sa respiration se fit de plus en plus dure et sifflante à tel point qu'il suffoqua rapidement. Il chercha fébrilement son téléphone alors que sa vue se troublait. Les passants ne faisaient pas attention à lui, il avait juste droit avec des regards de jugement. Il réussi à sortir son téléphone. Il s'évanouit avant d'avoir pu appeler Yoongi Hyung.

Il était effondré sur le sol, aucun souffle ne passait la barrière de ses lèvres, mais personne ne s'arrêtait. Les gens le contournaient avec une indifférence non feinte. Une voix s'exclama soudain, réveillant la panique chez quelques passants :

-Appelez une ambulance ! Vite !

Une chance qu’un jeune homme ressemblant à un ange arrêta son groupe d’amis pour s’occuper du malade.

Pdv Yoongi :

L'appartement est bien vide sans mon meilleur ami affalé devant la télé. Je décide d'aller prendre une douche en l'attendant. Jimin m'a conseillé que lorsque j’avais envie de fumer, de prendre une douche. Bon évidement ça veut pas dire que je dois me doucher toutes les cinq minutes mais bon. Le but c'est de penser à autre chose.

Je referme à clef la porte de la salle de bain. Je retire mes vêtements un à un et mon regard s'attarde sur mes poignets striés d'une infinité de traits. Ils sont recouverts d'une croûte de sang ou de cicatrices. Je les caresse presque tendrement avant d'entrer dans la douche et de laisser couler l'eau chaude sur ma peau.

J'en ressort la peau rougit par la chaleur et je cours jusque dans ma chambre pour m'habiller d'un Sweat bleu foncé que j'ai piqué à Taehyung il y à trois jours. Il est trop grand pour moi mais je sens son odeur. En parlant de Tae, je remarque qu'il n'est toujours pas arrivé. Je me dépêche d'aller prendre mon téléphone sur la table du salon. Ah ! Il m'a envoyé un message pour me dire qu'il passait deux secondes à la boulangerie. Je soupire, un mince sourire s'étirant sur mes lèvres. Je m'allonge sur le canapé. Lorsqu'il rentrera, je suis sûr qu'il voudra regarder un drama ou un animé. Je sers mon téléphone contre moi et m'endors. Je suis vraiment un chat moi, je m’endors à n’importe que heure…