I'm Tired

.V.

Pdv Tae :

-Mon lapin, réveille toi ou tu vas être en retard.

J'ouvre les yeux. Mon lapin ? Depuis quand ma mère m’appelle comme ca ? Et surtout pourquoi elle vient elle-même me réveiller ?  C’est le monde a l’envers. On allume la lumière dans ma chambre et je rabats la couverture sur moi en grognant. Je finis par me lever et regarde autour de moi. Mais qu'est ce que je fous la ? Cette chambre n'est pas la mienne. Les murs sont gris foncés, le bureau dans un tel désordre et des vêtements éparpillés un peu partout. Elle est petite et n'a rien à voir avec ma chambre si bien rangée et lumineuse.

Par pure réflexe je regarde la table de nuit à la recherche de mes médicaments. Ils sont où ? Je panique et fouilles dans les tiroirs, sous le lits mais en vain.

Je sors de la chambre et me dirige vers ce qui me semble être la cuisine.

La maison est très petite, les pièces pas très bien entretenues, chargées d’objets, de bibelots. Je fais un focus sur le vieux canapé en cuir avant d’entrer dans la cuisine.

-Excusez moi ? Où sont mes médicaments ?

La femme assise à la table à manger me regarde en levant les sourcils. Elle croque dans une tartine de pain avant de me répondre :

-Pourquoi tu voudrais des médicaments ? Tu as de la fièvre ?

-Non… mais je suis malade.

Elle se lève en faisant une petit moue inquiète que je trouve adorable. Elle vient poser sa main sur mon front avant de sourire. Elle ressemble à un petit lapin comme ça en souriant de toutes ses dents. 

-Olala mon petit Jungkook, sors de ton rêve ! Tu n'es pas malade.

Je la regarde rire sans comprendre. Comment m'a t-elle appelé ? Jungkook ? C'est qui ça Jungkook ? Je la regarde sans comprendre.

-Dépêche toi d'aller te doucher ou tu vas finir par être en retard. Cette vieille excuse bidon pour louper un contrôle de maths ne marche plus sur moi chenapan !

Je retourne vers ma chambre en traînant les pieds, je ne comprends pas du tout ce qu'il m'arrive : je me réveille dans une maison qui m’est inconnue et voilà qu'on me dit que je ne suis pas malade ? Toute ma vie était un rêve ou quoi... Je soupire et ouvre le placard pour chercher de quoi m’habiller.

Du noir.

Du noir.

Encore du noir.

Noir.

Noir.

Et ça c'est bleu non ? Ah non, c'est noir.

Ça aussi.

Bordel mais c'est quoi cette garde robe...

Oh mais c'est pas noir ça. C'est un t-shirt blanc ou devrais je dire : 24 t-shirt blancs. Je soupire bruyamment. J'attrape un des seul jean délavé à trou avec un t-shirt noir et une ceinture usée. Je me dirige vers ce qu'il me semble être la salle de bain. Je me déshabille rapidement et laisse couler l'eau sur mon corps. Alors que je prenais le savon dans mes mains, mon regard descend sur mon ventre.

Attends...

QUOI ?? C'est quoi ça ?

C'est bien un 6 packs d’abdos dessiné sur mon ventre ? Genre du vrai muscle ? Comment c'est possible ? Normalement je n'ai aucun muscle apparent et surtout pas sur le ventre. Mille et une questions me passe par la tête et je finis ma douche. Je me sèche et m'habille quand mon regarde rencontre enfin la surface lisse du miroir. C'est quoi ça ? Pourquoi c'est pas moi dans le miroir ?

Je commence à paniquer, à tirer sur mes cheveux bruns et épais, je cherche désespérément mes deux grins de beautés sur le bras. Mais je ne trouve que ce visage et un corps qui ne m'appartient pas. Le mystère des abdos est résolu. Je ne suis pas moi. Je suis lui. Je ne sais pas qui il est mais au final je m'en contre fou. Je veux retrouver mon corps.

-Jungkoook !!! Je m'en vais travailler ! Dépêche d'y aller ou tu vas devoir courir !

Courir.

Elle m'a dit que je pouvais courir ? Et c'est là que la vérité me fout une grande claque dans la figure. Je touche la gorge et trace le chemin de mon œsophage jusqu’à mes poumons de mes doigts. Je ne ressens aucune difficulté pour respirer. La douleur à miraculeusement disparut. Je ne l'avais pas remarqué avant mais maintenant c'était évident. Le poids qui pesait normalement sur mon torse avait disparu. Je bloque ma respiration pendant quelques secondes mais je n'éprouve aucun vertige. Une victoire, un exploit même. Je revis. Je sors de la salle de bain attrape son sac de cours et son téléphone. Je regarde le nom de son établissement et sors finalement de l'appartement. Je descends les étages à toute vitesse, le sourire aux lèvres. Je saute de la dernière marche pour poser le pied sur le trottoir. Je me stoppe, à peine essoufflé de ma descente. J’hésite. J’aimerais courir tout de suite mais quelque chose me bloque.

Je marche donc lentement dans les rues comme à mon habitude et puis je me rappelle que je suis en retard. Je marche vite.

De plus en plus vite.

Et me voilà qui cours.

Je cours pour la première fois depuis longtemps.

Je sens le vent chaud me gifler le visage, secouant mes cheveux.

Je rigole, heureux de pouvoir connaître cette sensation et puis mes larmes coulent. Je pleurs de bonheur, ça fais tellement de bien..

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J'arrive enfin au portail et le dépasse alors que le surveillant commençait à le refermer. Je respire bruyamment essoufflé de mon effort. Je ne sais pas combien de temps est ce que j'ai couru mais ce n'était pas assez pour moi, j'aurais voulu faire le tour de la terre en sprint.

Je trouve plus facilement ma salle que je ne le pensais. Évidement je suis en retard. Je m'excuse, gêné de donner cette image à Jungkook. Une fille me fait signe de s'assoir à côté d'elle contre la fenêtre. Le roux qui se trouve devant moi et ma voisine ne font que parler pendant que j'essaye de rester concentrer sur le cours, prenant tant de note que j'en ai mal à la main.

-Hey Kookie, me chuchote le roux devant moi.

-Hmm.

-Pourquoi tu parles pas ?

Je ne relève pas la tête de mon exercice de maths.

-Je travaille.

-Toi ?
Il me prend mon cahier des mains et regarde mes notes, impressionné.

-Qui es tu et qu'à tu fais de Jeon Jungkook, le dessinateur de lapin ?

Je ricane devant cette blague vraiment stupide.

-Park Jimin et Jeon Jungkook, pendant que vous riez, peut être voudriez vous venir faire les exercice au tableau ?

Le professeur nous tend deux craies. On se lève sans rechigner et on complète rapidement les deux équations assez complexes. Enfin pour eux, personnellement mon lycée est de meilleur niveau et j'ai déjà eut une bonne note à l'évaluation. Le talent que voulez vous… j’ai l’impression de passer pour un mec prétentieux à alors que je ne le suis pas du tout, je suis juste un bon élève. On retourne à notre place sous les yeux sidérés du professeur.

-Très bien Jimin comme d'habitude. Quand à Jungkook... On va dire que les miracles peuvent arriver en pleine nuit.

Je me sens vexé par cette remarque. Ce mec est vraiment si nul que ça en maths alors qu'il est en S ? Je feuillette son cahier et comment dire... Il est fort en dessin... Mais les exercices sont à moitié finis ou presque tous faux. Je me sens désespéré et alors que le prof continue son cours, je corrige tous les exercices et je les termine au stylo vert. Et puis rapidement je comprends que Jungkook n’est pas un mauvais élève, il a juste pas envie de travailler.

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La fin de l'après midi ce passe relativement bien. Je reste les trois quarts du temps avec le roux, Jimin. Je ne sais pas pourquoi mais ce garçon me dit vraiment quelque chose. J'ai l'impression que je l'ai déjà vu quelque part. Il y a aussi cette fille, Rosa qui me colle et m'embrasse comme si de rien n'était, j'ai du mal avec ça. Les filles c'est vraiment pas mon truc mais je prends sur moi pour ce Jungkook, même si je la repousse un petit peu.

La sonnerie de fin de journée me permet de sortir de ce lycée. J'ai envie de courir encore une fois. Jimin me salut avant de me dire de se ramener à sa soirée demain. J'hoche la tête.

J'ai couru. Encore et encore, du plus vite que je pouvais. Je ne me lasserai jamais de cette sensation.

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J'arrive enfin chez lui. Je mange avec la mère de Jungkook, je ne parle pas trop et je m'impressionne moi même de toute la quantité de nourriture que j'avale. Je finis par monter dans ma chambre rassasié, je fais tout ses devoirs en un temps records et je me couche. Par réflexe je cherche mes médicaments sur la table de nuit. Je soupire. J'aimerais rester dans ce corps toute ma vie. J’avais enfin été un garçon normal pour une fois…

Je finis par m'endormir dans un sommeil sans rêve. Le même fash bleu que la dernière fois et je suis trop habitué à avoir le souffle coupé que je ne remarque pas que je respire à nouveau mal.