New York City, Manhattan, 22 Février 2018.
Les rues de New York sont encore grouillantes de monde en cette froide nuit étoilée. Il est près de 21h et c'est comme si la ville ne faisait que se réveiller. Diana longe Central Park par la 5ème Avenue et passe devant de nombreux marchands de Hot-dog et Bretzels en contemplant les lumières de la ville qui ne dort jamais. Malgré le froid, elle progresse face au vent, voulant profiter un maximum de cet air qui la réveille elle aussi. Nombreux sont les New-yorkais qui préfèrent le taxi à la marche, mais pas Diana. Cela lui permet de réfléchir après une longue journée de travail et de nombreux cafés pour rester active. Avec nostalgie, elle se rappelle d'un temps où une simple potion lui permettait de rester éveillée pendant des heures...
Le Metropolitan Museum of Art est toujours éclairé lorsqu'elle traverse pour rejoindre le quartier de l'Upper East Side et son immeuble à cinquante-et-un étages. Encore quelques rues et une multitude d'édifices tous plus aisés les uns que les autres et elle y parvient enfin. 520 Park Avenue. Diana pousse un soupir de soulagement en entrant par le portique et en pénétrant dans l'immense hall. La chaleur des lieux contraste violemment avec l'air frais du dehors et Diana jure une fois de plus contre ces immeubles surchauffés. Finalement, retrouvant sa bonne humeur de tout à l'heure, elle traverse le hall et salue chaleureusement Joseph derrière l'accueil.
- Bonsoir mademoiselle Greyson, lui répond-t-il tout sourire.
Celle-ci lui rend son sourire puis rentre dans l'ascenseur. Une fois les portes refermées, elle s'adosse contre la paroi et ferme momentanément les yeux en se délectant du silence qui y règne. Ici, pas de petite musique insupportable à vous rendre dingue, elle s'en est assurée. Au demeurant, la moindre chose que la jeune femme souhaite, elle l'obtient sans difficulté. On peut dire que c'est l'un des avantages à être quelqu'un de riche et de respecté. Mais Diana sait qu'il lui a fallu énormément de temps pour y parvenir. Passer d'une femme pourchassée à l'une des plus grandes femmes d'affaire de New York n'est pas chose aisée...
Le tintement de l'ascenseur résonne, signalant qu'elle est enfin arrivée au cinquante-et-unième étage. Retirant ses gants, elle sort ses clés de son sac à main et déverrouille la porte fermée à double tour. Une fois dans son appartement et à l'abri, elle peut enfin se laisser tomber sur son confortable canapé en cuir et faire apparaître un ver de vin rouge dans sa main. Elle retire ensuite ses escarpins noirs vernis et son manteau en laine. Encore une journée de terminée, se dit la jeune femme en soupirant de satisfaction.
Après cette petite pause, elle se fait couler un bain et contemple en attendant, l'extraordinaire vue depuis sa baie vitrée surplombant Manhattan. Diana a toujours adoré ce panorama. C'est comme si elle se tenait au dessus de ces gens, observant le grouillement incertain des mortels dans leurs tâches quotidiennes. Se fondre parmi eux n'a pas été facile, des siècles ont été nécessaires pour y parvenir, mais Diana n'a jamais renoncé. C'était le seul moyen de survivre dans ce monde qu'ils ont bâti.
Une fois son bain prêt, elle se laisse lentement glisser à l'intérieur et savoure cette sensation de plénitude qui l'étreint. Comme quoi, on s'habitue aux petits plaisirs quotidiens... Plongeant la tête sous l'eau, elle reste plusieurs minutes sans reprendre sa respiration et laisse petit à petit d'anciens souvenirs affluer. Ce moment de la journée est le seul où Diana baisse ses barrières et s'autorise à être de nouveau elle-même.
Elle se remémore toutes les personnes qu'elle a rencontrées dans son existence et à qui elle a tenu. C'est un moyen pour elle de ne pas oublier. 629 ans c'est long et malheureusement, les souvenirs s'effacent au fil du temps et des circonstances. Robert Durant, Sarah Marchand, Jeanne Foster, Georges Bishop, Anne Henricks, Marjorie Koldings, Marcel Fernandez, Alastair... Les noms et les visages défilent devant ses yeux, amenant avec eux une série d'échos d'événements passés et douloureux. Pourtant, Diana se force à s'en remémorer chaque instant, chaque blessure, chaque bataille perdue et qui font d'elle ce qu'elle est. Diana Durant n'est pas morte, elle a simplement laissé sa place à Diana Greyson, une femme plus forte et implacable, à qui personne ne pourra plus faire de mal.
VOUS LISEZ
Diana - La traque a commencé
ParanormalDepuis des siècles, le nombre de sorcières et sorciers a terriblement diminué et les derniers se cachent parmi les humains, cherchant désespérément à échapper à ceux qui souhaitent leur mort : les chasseurs. Cependant la guerre est sur le point d'éc...