Le retour à New-York fut brutal. Dans le même avion privé qui l'a conduit à Paris, Diana a dû à nouveau supporter sept heures de vol pendant lesquelles elle s'est évertuée à détruire les corps des deux chasseurs. Cela n'a pas été une mince affaire compte tenu du fait qu'elle était dans un habitacle et que les brûler aurait été difficile. À la place, elle a utilisé un très ancien sortilège obscur qui a d'ailleurs laissé des marques sur la moquette. Néanmoins c'était nécessaire et ses choix étaient très limités.
À peine après avoir posé pied sur la terre américaine, elle est contrainte de monter dans une voiture de police pour la conduire directement au commissariat. Assise à l'arrière, les mains croisées sur ses genoux, Diana regarde à présent les grattes-ciels et les avenues illuminées se succéder par la vitre. Elle est bien loin de l'atmosphère tranquille et paisible de la ville des Lumières. En observant les gigantesques buildings attentivement, une sensation d'oppression étreint la jeune femme. Elle cherche la lumière du couché de soleil mais ne parvient à la capturer qu'entre deux bâtiments. Elle ne pensait pas regretter autant Paris et la présence de Mathilde lors de leurs visites.
Lorsqu'ils arrivent enfin au commissariat, Diana est immédiatement conduite à l'intérieur, dans une petite pièce éclairée par des néons de forte luminosité. La sorcière déteste ces lumières qui lui arrachent les yeux et lui provoquent à tous les coups un mal de crâne désagréable. Cependant, elle essaye de faire profil bas et s'assoit sur la chaise en face d'une table rectangulaire comme on lui a demandé. Elle attend dans cette position pendant dix bonnes minutes pendant lesquelles elle garde le regard fixé sur la chaise d'en face et un visage impassible.
Finalement, le lieutenant Idalgo se décide enfin à la rejoindre pour le plus grand soulagement de Diana.
- Désolé pour l'attente, Mademoiselle Greyson, s'excuse-t-elle en prenant place en face de la galeriste.
Diana n'est pas dupe et sait parfaitement qu'elle l'a fait poiroter exprès. Néanmoins, elle ne lui fera pas le plaisir de lui répondre quoi que ce soit. À la place, elle préfère la décortiquer pendant qu'elle ouvre un dossier plutôt volumineux et qu'elle se met à tourner les pages. Elle porte deux grands anneaux d'argent aux oreilles, une alliance à l'annulaire que Diana n'avait pas remarqué la première fois, ainsi qu'un tee-shirt blanc et des bottes à talons.
- Nous allons pouvoir commencer, dit-elle comme si elle donnait le coup d'envoi d'un match à l'issue incertaine.
Diana croise ses mains en évidence sur la table et écoute attentivement Emily Idalgo.
- Pourquoi êtes-vous partie si précipitamment pour la France, Mademoiselle Greyson ?
Première question, premier regard qui tue. La sorcière ne détourne ni ne cligne des yeux avant de répondre.
- Pour affaire. Le Louvre m'a contacté il y a un moment déjà et le directeur souhaitait acquérir certaines œuvres en ma possession. J'ai donc répondu positivement à sa demande de rencontre et d'achat.
La lieutenant griffonne quelque chose dans son fameux calepin.
- Et vous n'avez pas cru bon de nous prévenir de votre « escapade professionnelle » ? s'enquit-elle avec une pointe de cynisme dans la voix.
- Je n'y ai pas vraiment songé à vrai dire. Cela a été décidé très rapidement et je n'ai pas pensé que ça poserait un très gros problème.
Emily Idalgo hausse les sourcils, étonnée ou sceptique Diana ne le sait pas.
- Vraiment ? Nous sommes en plein dans une affaire de meurtre, Mademoiselle Greyson. Si la propriétaire de la galerie où a été tué la victime s'en va à Paris sans prévenir les autorités qui essayent de résoudre son meurtre, vous ne pensez pas que cela met en lumière pas mal de choses ?
VOUS LISEZ
Diana - La traque a commencé
ParanormalDepuis des siècles, le nombre de sorcières et sorciers a terriblement diminué et les derniers se cachent parmi les humains, cherchant désespérément à échapper à ceux qui souhaitent leur mort : les chasseurs. Cependant la guerre est sur le point d'éc...