IX- L'enfer est pavé de mauvaises intentions

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Des lumières bleues et rouges clignotent au coin de son œil pendant que Diana observe de manière distante les policiers en uniforme s'agiter dans tous les sens. Des photos de la scène de crime sont prises par des médecins en combinaison blanche comme si c'était une œuvre d'art qu'il fallait à tout prix conserver en négatif. Le corps inerte d'Alan enveloppé dans une sac mortuaire est déplacé sur un brancard jusque dans une ambulance. Le bruit des portes qui se referment sur lui résonnent dans le crâne de la jeune femme alors que le policier réitère sa question.

- À quelle heure êtes-vous arrivée sur le lieu du crime ?

Diana essaye de se concentrer sur ses paroles et de réfléchir mais son esprit ne cesse de revenir à la dernière image qu'elle a d'Alan : son visage pâle baignant dans une marre écarlate, la gorge ouverte. Pourquoi lui ? Il était tout ce qu'il y avait de plus innocent alors pourquoi l'avoir tué ?

- Mademoiselle Greyson, veuillez répondre s'il vous plaît. À quelle...

- Laissez Bryan. Je m'en occupe, lui indique une voix féminine.

Diana lève les yeux vers une femme vêtue d'un trench-coat à carreaux original, d'un pantalon large de bonne qualité et d'un chemisier blanc contrastant avec sa peau très noire et ses cheveux courts de la même couleur. À première vue, Diana voit tout de suite que c'est une femme forte qui en impose. La preuve : ledit Bryan s'en va sans une contestation pendant que l'inconnue s'arrête en face de Diana. Elle lui tend la main.

- Lieutenant Emily Idalgo. Comment allez-vous ?

Ainsi près, Diana remarque que ses grands yeux toujours en alerte sont soulignés d'un fin trait d'eyeliner blanc et que son ton posé et professionnel est totalement maîtrisé. Ce doit être la meilleure, se dit la sorcière en lui tendant la main à son tour. Elle a intérêt d'être prudente.

- Diana Greyson. Au vu des circonstances, j'espère que vous me pardonnerez si j'ai quelque peu de mal à me remémorer tous les détails. Je n'arrive pas à croire ce qui s'est passé.

La lieutenant hoche la tête en signe de compréhension.

- Évidemment Mademoiselle Greyson. Cependant toutes ces questions sont importantes et le moindre détail peut nous aider à découvrir ce qui est arrivé.

Mais Diana sait déjà ce qui s'est passé. Les chasseurs, cela ne peut être qu'eux. Néanmoins, elle ne peut pas lui expliquer ça sans révéler qui elle est. C'est tout bonnement impossible.

- Je ferai tout ce que je peux pour vous aider lieutenant.

Cette dernière dévisage attentivement Diana pendant de longues secondes avant de lui sourire et de sortir de sa poche un petit carnet de note. Il est gribouillé sur la couverture et son stylo est mâchouillé au bout. Sûrement le témoin de longues heures à tenter d'élucider les plus grandes affaires de Manhattan.

- Très bien. Quand est-ce que vous avez vu Alan Faulks en vie pour la dernière fois ?

- C'était hier soir quand j'ai quitté la galerie avant lui. Il devait être 20h30.

- Et cela vous arrive-t-il souvent de rester aussi tard ? Et Monsieur Faulks ?

Diana, se tenant droite au milieu de tout cette agitation morbide dont elle est rarement témoin, se force à garder son calme puis croise lentement les bras contre sa poitrine.

- Oui cela m'arrive très souvent. Je suis totalement investie dans cette galerie et ça ne me dérange pas de rester plus tard afin de régler quelques affaires. Pour ce qui d'Alan, il rentre, ou plutôt rentrait, en général plus tôt que moi, comme le reste de mes employés.

Diana - La traque a commencéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant