XI- Ville des lumières

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Le chemin jusqu'à l'hôtel dure environ un trentaines de minutes, et pendant ce laps de temps, Diana regarde défiler par la vitre de la voiture cette ville qui fait tant rêver. Elle se laisse aller à se remémorer les temps les plus glorieux de la France et de sa capitale. Les bals, les lumières, la musique et l'intelligence. Malheureusement, l'autre côté de la façade est toujours différente et la jeune femme se souvient également de la famine, la maladie, la pauvreté et le désespoir. Mais toutes ces choses, qu'elles soient bonnes ou mauvaises font de Paris ce qu'elle est : une ville d'espoir.

- Here we are! S'exclame Mathilde Château alors que la voiture se stoppe.

Diana jette un coup d'œil par la vitre et doit lever les yeux pour voir le sommet du prestigieux hôtel. Être logée à l'hôtel du Louvre rien que ça ! Elle espère juste que sa suite n'est pas trop grande. Ce ne serait définitivement pas pratique à sécuriser.

- Je vous remercie Mathilde.

Cette dernière lui lance un grand sourire.

- Pas de problème ! Vous êtes notre invitée d'honneur ! Bon, il commence à faire nuit, je vous propose de nous retrouver demain à 10h pour la visite ?

Diana retient un bâillement en voyant en effet le ciel devenir bleu foncé et les lampadaires s'allumer un par un.

- C'est parfait.

- Great! Hugo va porter vos bagages jusqu'à votre chambre. Reposez-vous bien !

Cette Mathilde a l'air très sympathique et dynamique mais à cet instant, Diana n'a qu'une envie, c'est dormir. Elle lui souhaite une bonne nuit et rentre dans l'hôtel, le fameux Hugo/1m90/100kg/regard qui tue, sur ses talons. Une fois qu'elle est enfin seule dans sa chambre quatre étoiles, la sorcière se laisse lourdement tomber sur le lit moelleux. En effet, qui dit « invité de marque » dit chambre et dîner de marque. Après avoir vérifié par trois fois que la porte est bien fermée à clé, elle s'attelle à sécuriser cette dernière ainsi que les fenêtres comme elle l'a fait chez elle à New-York. Une fois qu'elle est quasiment certaine de ne plus rien pouvoir faire de plus, elle décide d'enfin jeter un œil à la vue qu'elle a depuis sa chambre.

L'air est assez frais et les lumières des lampadaires et des appartements illuminent l'espace d'une chaleur rassurante. Si elle se hisse sur la pointe des pieds, elle peut presque apercevoir le Louvre et un bout de sa pyramide. Tout ici est différent de New-York. C'est une autre atmosphère, plus tranquille, avec moins de circulation et loin du bourdonnement incessant de la mégapole cosmopolite. Paris c'est la ville des arts, des Lumières, de l'amour. Finalement rassasiée de ce paysage, elle se change et se met au lit.

Cependant, malgré la fatigue, Diana ne parvient pas à s'endormir. Elle ne cesse de rejouer dans sa tête ce qui arrivé dans cet avion. Toute cette violence, cette brutalité, cette magie qui s'est exprimée comme si elle attendait ça depuis des années, tout ça remue des choses chez la jeune femme. Ça y est, tout recommence, pense-t-elle. Cette paix qui s'était progressivement installée en elle a finalement disparue à nouveau. Envolée comme une hallucination qui n'avait que trop duré. Un idéal qui devait prendre fin. Elle revoit ce chasseur : ses yeux exorbités, le sang s'écoulant de sa plaie, son ricanement diabolique. Elle voulait le voir mort. C'est ce qu'il méritait. Et au plus profond d'elle-même -et c'est cela qui lui fait le plus peur- elle ne regrette pas son geste. Pas le moins du monde.

Cette phrase de son père lui revient à nouveau en mémoire : « Diana, parfois le seul moyen de défense que l'on a c'est l'attaque, et alors tu ne dois pas hésiter à t'en servir. Parce que ce sera sans doute ton seul moyen de survie. » Lorsqu'elle doute, ces paroles sont toujours là pour la rassurer et la faire continuer à avancer. C'est ce qu'elle fait : survivre. Et pour ça elle n'aura jamais pitié des chasseurs qui essayent de détruire sa vie. Et jamais elle ne pardonnera.

Diana - La traque a commencéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant