Diana sent son cœur palpiter à vive allure. Elle a les mains moites et le cerveau en bouillie. Tout ce qu'elle parvient à penser c'est qu'elle n'aurait jamais dû laisser Peter Maxwell entrer dans sa vie. Le sentiment de trahison lui oppresse la poitrine alors qu'elle sort de l'ascenseur et pénètre dans le hall de l'immeuble. Joseph est comme toujours installé derrière le comptoir de l'accueil, occupé à trier des papiers. Lorsqu'il la voit, il se stoppe et lui lance un chaleureux sourire.
- Bonjour Mademoiselle Greyson ! Est-ce que vous allez bien ?
La jeune femme comprend qu'il se doute de quelque chose à la manière dont il la regarde avec inquiétude. Elle se souvient avec attendrissement toutes les fois où il a gentiment discuté avec elle et où il s'inquiétait constamment de comment elle allait. Peut-être a-t-il toujours senti à quel point elle est seule et n'a personne pour lui tenir compagnie. Elle lui est tellement reconnaissante que les mots se bloquent dans sa gorge lorsqu'elle s'approche de lui. Elle lui sourit tristement puis prend une longue inspiration.
- Vous savez Joseph, je ne vous ai jamais dit à quel point je vous appréciais. Vous avez toujours été si courtois et gentil avec moi que je ne sais pas comment vous remercier.
- Vous n'avez pas à me remercier Mademoiselle Greyson, lui dit-il surpris. J'ai appris à vous connaître petit à petit et j'ai compris que vous étiez une bonne personne. Et dieu sait que les bonnes âmes sont rares de nos jours.
Diana ressent une vague d'amour pour ce vieil homme. Il est bien le seul individu honnête qu'elle connaisse. De plus, ce qu'il dit est d'autant plus vrai que Diana ressent exactement la même chose. On ne peut malheureusement se fier qu'à peu de personnes aujourd'hui.
- Vous aussi vous êtes quelqu'un de bien Joseph. Une des personnes les plus gentilles et compatissantes que je connaisse. Vous allez énormément me manquer.
L'incompréhension traverse le regard du vieil homme mais avant qu'il ne puisse répondre quoi que ce soit, Diana s'approche et lui dépose un baiser sur la joue.
- Au fait, vous pouvez m'appeler Diana maintenant, ajoute-elle avec un clin d'œil avant de s'en aller. Au revoir Joseph.
Une fois sortie du bâtiment, la jeune femme s'arrête et ferme les yeux alors que le soleil vient lécher son visage. Pour la première fois depuis longtemps elle sait ce qu'elle doit faire et tout est clair dans son esprit. Rien, pas même Peter Maxwell ne pourra l'empêcher de se battre pour garder cette vie qu'elle s'est construite. Elle le mérite bien après tout. Finalement, elle rouvre les yeux et fouille dans sa poche le morceau de papier donné par Anne Henricks lors de sa venue. Elle se souvient de ses paroles : « Lorsque tu en ressentiras le besoin et que tu changeras d'avis, tu sauras où me trouver. ». Ce moment est enfin arrivé on dirait. Elle fixe le bout de papier et murmure d'une voix à peine audible :
- Ipsum revelare.
Une encre bleue apparaît petit à petit pour esquisser le nom d'une adresse. C'est là qu'elle se trouve. Diana continue de contempler les quelques mots, déterminée et à présent certaine que c'est l'unique solution qu'il lui reste. Pendant un instant, elle repense à Peter et à ce qu'elle a ressenti lorsqu'elle se trouvait dans ses bras, blottie contre son corps chaud et cette impression d'être enfin en sécurité. Mais elle chasse vite cette pensée de son esprit et efface une larme qui s'est involontairement échappée. Elle ne doit plus songer à ça à présent. Une trahison de plus devrait au contraire lui servir de leçon : ne faire confiance à personne. Rendue plus forte par cette piqûre de rappel, la sorcière referme sa main sur le papier et l'enflamme discrètement en murmurant les paroles d'un sortilège. Elle espère que George le recevra, peu importe où il se trouve en ce moment. Elle a besoin de lui plus que jamais.
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Diana - La traque a commencé
ParanormalDepuis des siècles, le nombre de sorcières et sorciers a terriblement diminué et les derniers se cachent parmi les humains, cherchant désespérément à échapper à ceux qui souhaitent leur mort : les chasseurs. Cependant la guerre est sur le point d'éc...