- Encore un peu plus haut. Encore... Stop ! À droite maintenant. C'est ça, et centré par pitié !
Les mains sur les hanches, Diana commande et observe d'un œil expert les deux hommes de main accrocher une nouvelle acquisition au mur. C'est un tableau de taille moyenne, abstrait à première vue mais si l'on s'éloigne de quelque pas, on parvient à distinguer un visage, celui d'une femme aux grand yeux bleus. Lorsque l'artiste est venu présenter son œuvre, Diana a tout de suite eu un coup de cœur, et à présent accroché bien en évidence, elle ne regrette pas sa décision.
- Qu'en dîtes vous Oscar ? Demande-t-elle à l'auteur du tableau.
Ce dernier s'avance d'un pas pour se placer à ses côtés et observe son œuvre d'un air pensif, une main sous le menton.
- Parfait. Je n'imaginais pas qu'elle vous plairait autant et que vous décideriez de l'exposer à l'entrée de votre galerie ! Je suis flatté.
Diana jette un coup d'œil au quarantenaire à moustache, vêtu d'un long manteau marron usé et de lunettes rondes. Elle note que ses mains sont toujours tâchées de peinture depuis la dernière fois qu'elle l'a vu.
- J'admire votre tableau que voulez vous ! Cette femme que vous avez représentée... lorsqu'on reste à la regarder, c'est comme si elle pouvait lire en nous. La vivacité des couleurs et votre coup de pinceau rendent l'œuvre entière quasiment vivante, j'en suis presque troublée... Mais de la bonne manière !
Oscar Bowers continue de fixer le tableau, comme s'il était lui même hypnotisé. C'est le côté que Diana préfère dans ce travail : pouvoir aider les artistes peu connus comme Oscar, participer à leur ascension et leur permettre de vivre de leur art.
- Lorsque j'ai décidé de la peindre, je n'étais pas réellement conscient vous savez, finit-il par articuler. C'est comme si quelqu'un guidait mon bras et mes gestes, jusqu'à ce qu'elle apparaisse, là, comme si elle avait toujours sommeillé en moi...
Diana le dévisage pensivement. Les artistes sont des personnages bien étranges et fascinants à la fois, se dit-elle. Ils vivent souvent en marge de la société, incompris, seuls... un peu comme elle. C'est sans doute pour cela qu'elle les apprécie tant.
- Et maintenant tout le monde va pouvoir la contempler et la voir telle que vous l'avez toujours imaginé au fond de vous, répond Diana en lançant un sourire chaleureux à Oscar. C'était un plaisir de faire affaire avec vous.
Elle lui tend la main et Oscar Bowers sort enfin de son bouleversement pour lui donner la sienne.
- Merci à vous Mademoiselle Greyson. Merci infiniment.
- Tout le plaisir est pour moi.
*
Le reste de la semaine se passe agréablement bien après un week-end mouvementé et fort en émotion. Diana se remet petit à petit de la visite d'Anne Henricks mais reste toujours constamment à l'affût, ne voulant en aucun cas baisser sa garde. Elle passe chaque jour devant le merveilleux tableau d'Oscar, et le trouve de plus en plus beau chaque matin. Cependant, elle ne peut s'empêcher de ressentir une impression de déjà vu avec cette peinture. Ces yeux lui paraisse à la fois familiers et étrangers. C'est sûrement une des raisons pour lesquelles il continue de la fasciner.
Vendredi, en fin d'après-midi, il lui vient finalement une idée pour le faire connaître.
- Alan ?
Ce dernier s'arrête dans la lecture des comptes et lève les yeux vers la jeune femme. Ce jour là il porte une autre chemise, violette cette fois-ci et ses cheveux forment un épis amusant. Il redresse ses lunettes sur son nez et répond :
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Diana - La traque a commencé
ParanormalDepuis des siècles, le nombre de sorcières et sorciers a terriblement diminué et les derniers se cachent parmi les humains, cherchant désespérément à échapper à ceux qui souhaitent leur mort : les chasseurs. Cependant la guerre est sur le point d'éc...