Seoul First

XXXVII.

- Arrête un peu tes bêtises et vient avec moi Lança Juugo en durcissant le ton.

Il s'avança encore un peu pour forcer Karin à lui ouvrir la porte.

- La demoiselle t'as dit non il me semble. Râla une voix familière en provenance de la ruelle voisine.

Juugo et Karin se stoppèrent immédiatement. Une silhouette apparut, c'était Suigetsu. La jeune femme écarquilla les yeux. Que faisait-il encore là ? Juugo s'approcha de son concurrents, le regard pleins de défi.

- Mais t'es qui toi au juste ?

Karin s'empressa de sortir à son tour pour se poster auprès des deux hommes. L'atmosphère était électrique. Cette situation n'annonçait rien de bon.

- Tu sais très bien qui je suis. Lui répondit froidement Suigetsu.

Karin connaissait ce regard. Il n'était pas venu pour plaisanter.

- Rentre chez toi. Repris Suigetsu à l'égard de l'autre homme.

- Je ferais ce qu'il me plait. Répliqua Juugo en s'avançant dangereusement.

La rousse observait la scène, silencieuse et inquiète.

- Dégage ! Râla Suigetsu en le repoussant violemment.

Juugo trébucha sur le trottoir voisin. Complètement ébahi par la puissance du geste, Karin eu le réflexe d'aller le relever.

- Ça va ?! S'enquit-elle en lui tendant une main.

Le jeune homme la repoussa.

- T'as raison, mieux vaut qu'on en reste là. Grogna Juugo en se relevant.

Il accorda un dernier regard noir à Suigetsu avant de repartir d'un pas rapide dans la ruelle sombre. La jeune femme le regarda partir, complètement dépassée par la tournure des événements.

- Quoi ? Tu vas te sentir coupable pour un mec qui t'as violenté peut-être ? S'énerva Suigetsu en faisant de grands gestes dans son dos.

- Tu n'as aucune idée de ce qu'il s'est passé ! Rugit la rousse en se tournant vers lui. Il était ivre... Et il s'en est voulu ! Ajouta-t-elle pour sa défense.

Pour sa défense ou pour son ego ? Elle se posait elle-même la question.

- Bien sûr. Demain il ira violenter une grand-mère dans la rue, mais c'est pas grave, puisqu'il s'excusera ce sera pardonné ! Lui répondit Suigetsu d'un ton sarcastique. C'est très sérieux Karin. Ces gens là il faut les fuir.

Il la planta là et entra dans le restaurant. Il y éteignit les lumières, récupéra les affaires de son amie et ferma la boutique consciencieusement. Toujours ébahie, Karin le regardait faire du pas de la porte. Le jeune homme la sorti de sa torpeur lorsqu'il lui tendit son manteau et son écharpe.

- Met ton manteau. Tu vas être malade. Râla-t-il.

La jeune femme s'exécuta en silence, surprise de l'air autoritaire qu'il prenait soudainement. Suigetsu lui attrapa la main d'un geste vif.

- Je te ramène chez toi. Grogna-t-il en la traînant derrière lui. T'as l'air épuisée, tu ne tiens même plus debout.

La jeune femme n'ajouta rien. Elle était à bout de force. Elle peinait à suivre les grandes foulées de son ami. Pourquoi prenait-il un ton si sérieux ? C'était rare qu'il donne tant de directives.

- Qu'est-ce que tu faisais là ? Finit-elle par demander d'une voix à peine audible.

- Comment ça, qu'est-ce que je faisais là ? Tu pensais que j'allais te laisser toute seule en sachant que ton pseudo mec t'avais fait du mal ? Tu te mettais le doigt dans l'œil, idiote. Répliqua-t-il sans lui attribuer un regard.