Aquarelles

Chapitre 13

Bonne lecture !

Sting attendait Rogue au Sabertooth depuis presque une heure quand Yukino et Minerva arrivèrent, resplendissantes. Il embrassa les joues de son amie et salua sa fiancée d'un long baiser.

— Bonjour, fiancé, sourit-elle en rougissant.

— Bonjour, fiancée, répondit-il en caressant ses cheveux blancs coupés au carré.

— Vomissez des petits cœurs ailleurs que devant moi, merci, râla Minerva en fronçant du nez.

Malgré ses paroles, l'asiatique aux longs cheveux d'un noir brillant sourit. Elle n'aimait pas les démonstrations d'amour mais trouvait tout de même mignonnes celles de Sting et Yukino. Dire qu'ils avaient une fille, maintenant ! Ils s'étaient tourné autour pendant deux longues années avant que Lucy et elle ne parviennent à les mettre ensemble. Et encore, il avait pour cela fallu s'inspirer de la Grande Bible de l'Entremetteuse, un livre étrange écrit par une certaine Mirajane Strauss. Dès que Lucy l'avait aperçu dans les rayons de la librairie, elle avait supplié son frère de le lui acheter. Minerva ne savait pas trop pourquoi Lucy s'était enflammée pour ce livre. Elle avait souvent ri aux éclats en observant les exemples donnés par l'auteure. Les noms originaux avaient sans doute été modifiés, laissant place aux malencontreuses aventures de Nathan, Gérard, Erina, Gary, Léa, Lise, Julia et Greg. Les plans démoniaques de l'auteure étaient si étranges, malsains et intrusifs qu'ils ne pouvaient qu'être réels et avoir fonctionné. Par ailleurs, Lucy assurait qu'ils étaient d'une efficacité implacable. L'asiatique n'était pas certaine que le mot « implacable » convienne, mais il était sûr qu'ils avaient permis la mise en couple du blond avec sa blanche.

Elle jeta un coup d'œil aux autres clients du Sabertooth et son regard fut attiré par un homme aux cheveux roses. Il semblait avoir leur âge et observait Sting d'un regard à faire pâlir les morts, ruminant une rancœur presque palpable.

— Sting, y'a un mec bizarre qui te fixe, l'informa-t-elle d'un un coup de coude.

Il tourna la tête vers la direction qu'elle lui indiquait d'un geste du menton et manqua d'avaler de travers. Il se leva et prit l'homme dans ses bras. Elle haussa les sourcils. Ce n'était pas une réaction normale face au danger.

— Natsu ! Tu m'as tant manqué ! s'extasiait le blond avec de grands gestes. J'ai tant de choses à te dire et...

— Ne me touche pas. Tu me répugnes, le coupa ledit Natsu.

Le blond se recula, blessé. Il ne comprenait pas. Pourquoi son mentor le rejetait-il ? Alors même qu'il l'avait supporté des années durant, toujours souriant ? Il demanda :

— Qu'est-ce que j'ai fait, Natsu ? Pourquoi tu me regardes comme ça ?

L'interpelé ne répondit pas tout de suite, tournant son regard vers Yukino. Un rictus se dessina sur ses lèvres. Il était effrayant ainsi, son visage déformé par une haine que Sting ne comprenait pas.

— Tu trompes Lucy avec une greluche qui a l'air paumée et tu oses me demander ça ? Que tu me prennes Lucy passe encore, je ne peux pas contrôler ses sentiments, mais que tu la trompes ? C'est inacceptable.

Sting resta interdit. Tromper Lucy ? Contrôler ses sentiments ? Natsu était étrange. Il échangea un regard avec ses amies, avant de faire signe d'attendre à Orga, le patron du bar. Celui-ci s'apprêtait à appeler les autorités.

— Je crois qu'il y a erreur, Natsu. Yukino est ma fiancée et Lucy...

— Et Lucy est ta femme ! l'interrompit à nouveau son ancien ami. Tu es dégoûtant, Sting. Avoir été admiré par quelqu'un comme toi me donne envie de me laver à l'eau de javel.

Le blond allait répliquer mais fut coupé. Encore.

— Qu'est-ce qu'il se passe ici ?

Rogue était enfin arrivé.

— J'essaie d'expliquer à cet idiot que Yuki est ma...

Il s'arrêta net. Pour la première fois depuis trois ans, Lucy venait au Sabertooth. Il avait fallu que ce soit ce jour. Il ne savait pas ce que représentait son ancien mentor pour Lucy, mais il devait avoir une grande place dans son cœur pour qu'elle ait rempli tout un carnet de ses portraits. Il ne voulait pas qu'elle souffre de voir deux de ses amis se sauter à la gorge sur un malentendu. Et pourtant, elle était là, les bras ballants, les lèvres entrouvertes, les sourcils haussés et les yeux écarquillés.

— Natsu ?