Chapitre deux

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Lorsqu'une voiture arriva sur les lieux du crime et que Sherlock, accompagné de Watson, en sortit, Donovan jeta un regard lourd de reproche et de haine à son patron, qui se contenta de hausser les épaules. Comme d'habitude, le détective ignora superbement le ton acerbe de la jeune femme, qui lui expliqua quelques détails inutiles a ses yeux,et entraîna John à sa suite, pour aller examiner le corps et les alentours. La victime était allongée sur le dos, les cheveux blonds en bataille, les yeux grands ouverts et la bouche figée en une grimace terrifiée. Sur le mur, à côté d'elle, était écrit en lettre de sang le mot « Renfield », tel que l'expliquait le commissaire quelques minutes plus tôt. John frissonna devant cet insalubre spectacle, tandis que Sherlock sourit comme un gamin dans un magasin de jouet. Le médecin recula de quelques pas pour observer, les yeux remplient d'admiration non dissimulée, son ami inspecter le corps. Sherlock s'affaira à se mettre dans la même position que la victime, sous les regards amusés et moqueurs des policiers qui ne le connaissaient pas, à lui tâter les côtes, à sentir son cou ou encore à lui retirer ses chaussettes.

- Alors ? Demanda Lestrade au bout d'un moment.

- Rien de plus que des évidences, répondit Holmes en se relevant, les yeux malicieux et un sourire satisfait sur les lèvres.

John leva les yeux au ciel. Lorsque son ami prenait cet air, c'est qu'il allait frimer pendant dieu sait combien de minutes en exposant ses constatations que personnes d'autre que lui, à part son frère ou feu Moriarty, n'aurait pu faire.

- L'alliance de cette femme est vieille de dix ans environ, mais elle est propre et entretenue, sauf qu'elle vit seule, ce qui veut dire qu'elle a été marié, et est donc divorcée. Cependant, elle éprouve toujours un certain attachement à son ancien mari, qui l'a sûrement oublié, si l'on en croit la manière dont elle prend soin de sa bague. Je vous conseil vivement de faire des recherches pour le retrouver, il pourrait être utile. Lorsqu'elle s'est fait agressée, elle se tenait là (il désigna un endroit bien précis de la pièce avec son doigts), avant que son tueur ne l'étale par terre, pour avoir une meilleure prise sur son cou. Il s'est assis sur elle, l'empêchant de bouger et lui brisant trois côtes, puis a achevé de la tuer. L'homme est tout simplement partit parla porte ouverte, sûrement quelques minutes après que le voisin arrive et découvre le corps.

Lorsqu'il s'arrêta, plus aucun regard moqueur n'étaient braqués sur lui.Justes des yeux ronds d'admiration et de stupeur. John sourit, pas peu fière d'être le meilleur ami de cet énergumène asociale et pourtant si attachant. Il était le seul humain sur cette terre à pouvoir se vanter d'occuper une place, même minuscule, dans la vie du sociopathe, et ce n'était pas rien.

- Pourquoi après ? s'étonna Lestrade, perdu.

- Voyons, Lestrade, vous me décevez, même si je n'avais pas une estime très haute de vous, lâcha froidement Sherlock.

- Regardez, intervint gentiment John en montrant des traces de sang à peine visibles au pauvre commissaire. Le tueur à dû légèrement marcher sans le savoir dans la flaque de sang qu'il avait lui même créé en ouvrant le poignet de Samantha. Lorsqu'il a entendu Gregson arriver, il a légèrement paniqué et s'est dépêché de se cacher, n'ayant pas d'autres solutions.

En effet, les traces de sang amenaient jusqu'à la chambre de Samantha Winchester, ou elles stagnaient un moment avant de repartir vers la porte, puis de disparaître.

- Je dois dire que tu m'impressionne, John, fit Sherlock. Visiblement, vivre avec moi te réussit.

John sourit un peu sous le compliment de Holmes, chose assez rare pour pouvoir être savourée, même si finalement, il s'était accordé le mérite de son « éducation criminelle ».

J.O.H.N.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant