Chapitre vingt-trois

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John resta à l'hôpital deux semaines, comme promis par Sherlock. Tous les jours, Holmes venait le plus longtemps possible, jusqu'à être presque poussé dehors lors de la fermeture aux visiteurs. John et lui sortait souvent dans le parc de l'hôpital, bras dessus, bras dessous, sous les regards parfois étranges, parfois attendrit des autres patients.

Émilie, l'infirmière de Watson était au courant de leur relation pour être entrée sur l'un de leur baiser. Elle avait sourit.

Au delà des journées, avec Holmes, il y avait les nuits, seul et abandonné aux griffes de ses cauchemars. La guerre avait été remplacée par le corps brûlant de Mikaël, qui l'accablait de toutes les fautes.

John se réveillait en sueur, tremblant et rongé par la tristesse et la culpabilité d'avoir appuyé sur la détente. Les yeux glacés de son ancien amant le consumait de douleur dès que leurs regards entraient en contact, dans ses songes.

La peur du noir et de la nuit le submergeait aussitôt. Le calme était si pesant qu'il respirait à peine. La pénombre lui faisait croire à un fantôme brûlé. Il ne dormait plus correctement. Ne mangeait plus grand chose. Et sans Sherlock, son sourire disparaissait trop vite.

John Watson n'avait jamais été si désespéré à l'idée d'avoir tué quelqu'un. Pendant la guerre, il avait tué beaucoup trop de gens. Mais cette fois...c'était un ami, un être cher, qu'il avait aimé et admiré, et qui était devenu fou par sa faute.

Tout était de sa faute.

***

Deux semaines après son entrée dans le bâtiment, donc, Holmes vint chercher John pour le ramener chez eux.

- J'ai signé tous les papiers, ont peut y aller, dit le détective en entrant dans la chambre.

John sortit avec lui de l'hôpital, après avoir salué la plupart des soignants. Durant son séjour, il avait su charmer presque tout le monde, patient compris, par son sourire et sa gentillesse communicative. Sherlock sourit en le voyant dire au-revoir à tous ceux qu'ils rencontraient.

Un taxi les ramena tous deux au 221b Backer Street, où Mme. Hudson pleura tant elle était heureuse de revoir ''son Watson dans un état pas trop déplorable''.

Elle remercia Sherlock bon nombre de fois avant de laisser les deux amants monter, un sourire protecteur aux lèvres.

John entra en premier dans l'appartement, et sentit aussitôt une douce odeur de viande confite. En effet, Sherlock le ménage jusqu'à la table où était disposés plusieurs petits plats confectionnés par leur logeuse bien aimée.

- Je l'ai aidé, souligna fièrement Sherlock. Elle a tenu à te faire ce cadeau. D'après elle, la nourriture de l'hôpital est bonne à jeter et tu aurais faim.

- Voilà un point sur lequelle elle n'a pas tord, sourit Watson en se mettant à table, ménageant tout de même son bras.

Ils mangèrent en silence, savourant chacun la nourriture et le bonheur qui les entourait.

***

Le soir venu, alors que John s'était légèrement assoupit dans son fauteuil, Holmes prit son violon et prépara l'archet.

Dans le calme de Londres, perçant la brume qui voilait la ville presque endormie, Sherlock joua.

Sa main souple faisait glisser l'archet sans effort, donnant l'impression d'une danse mélodieuse. Les notes vibrèrent en lui, et en tous ceux qui l'entendirent cette nuit là.

C'était une hymne à la joie et à la passion. Lorsqu'il ralenti le tempo, qu'il acheva sa musique par les quelques notes restantes qui semblèrent s'échouer sur le sol, et qu'il rouvrit les yeux, John était souriant.

Il le fixait, une lueur d'amour et de fierté dans le fond des pupilles.

Sans un mot, Holmes déposa son instrument. Sans un bruit, John se rapprocha de lui. Sans musique, ils se mirent à danser.

Une danse douce, lente et belle. Une danse qui combla le cœur des deux amants.

Ils glissaient sur le sol, sans un seul son, tels des fantômes ou de légers coups de vent.

Ils étaient ces brises, lorsque vient l'automne, ces baisers volages, lorsqu'un amour naît, ces gouttes d'eaux qui joues de la musique en coulant.

Ils étaient ensemble.
Et c'était bien suffisant.

J.O.H.N.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant