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Jace

J'ai envie d'en apprendre plus sur cette histoire avec Evans et puis passer un moment avec Peter m'aidera peut-être à le connaître un peu mieux. J'aime bien savoir des choses sur les gens qui m'entourent. Comme je lui ai dit je ne fais confiance à personne mais lui, il m'inspire confiance. C'est débile vu que je ne le connais que depuis trois heures tout au plus !

-Ouais si tu veux, lâche-t-il en haussant les épaules.

Cache ta joie !

Je m'essuie les mains et remet mon t-shirt. Je ferme mon box et avance au rythme des pas de Peter. Il ne se déplace pas si lentement que ça mais moi qui cours toujours dans tous les sens c'est difficile de bouger aussi lentement.

-Qu'est-ce que t'as pensé de ce que tu as vu tout à l'heure ? je lui demande.

-Je trouve que tu es doué. 

Ok, c'est déjà pas mal. Je ne pense pas qu'il en dira plus.

-Pourquoi devenir kiné et pas bosser comme Mike ? Je veux dire aider les gars à mettre en place des nouvelles cascades et tout.

-Tu crois que je n'y ai pas déjà penser ? Personne ne veut bosser avec le looser de service ! crache-t-il avec dégoût.

Pour une fois je vais prendre sur moi et être gentil.

-Je ne pense pas que tu sois un looser sinon je ne t'aurais pas demandé tout à l'heure de m'apprendre plein de trucs.

-Et je te le répète Jace, je n'ai rien à t'apprendre !

-Mais pourquoi tu réagis comme ça ? je m'emporte.

-Parce que tu as un bien meilleur niveau que celui que j'avais !

-Un compliment ?

-Non c'est un fait, rétorque-t-il en reprenant ma phrase de tout à l'heure.

Il semble surpris de nous voir arriver sur notre lieu de résidence.

-Les bars sont trop loin d'ici, lui précisé-je. Je t'invite dans mon antre.

-T'es sûr que c'est une bonne idée ?

-Quoi, t'as peur de tomber sous mon charme ?

Je fais le malin mais en fait je n'oserais rien tenter. Je ne suis pas prêt à me prendre le premier râteau de ma vie !

Il lève les yeux au ciel sans répondre. Ce type est aussi froid qu'un bloc de glace. J'espère quand même le dérider un peu. Je sais qu'il est capable de sourire je l'ai vu à l'oeuvre et je préfère nettement ça que son côté insensible.

Je l'invite à entrer et sors des bières du frigo. Je me laisse tomber dans le canapé et tapote la place à côté de la mienne pour qu'il me rejoigne. Il prend place en tendant sa jambe devant lui.

-C'est encore douloureux ?

-Par moment, mais c'est supportable.

Le silence s'éternise et c'est vraiment très embarrassant. Je n'aurais jamais dû lui proposer de boire un coup avec moi. C'était stupide comme idée.

-Le pire c'est quand je reste debout trop longtemps ou que je garde la jambe pliée pendant un moment, ajoute-t-il après ce qui me paraît une éternité.

Surpris qu'il m'ait confié une chose pareille je me tourne vers lui et nos regards s'accrochent. Je le vois de bien plus prêt que tout à l'heure. Ses yeux sont verts mais parsemés de petites tâches marrons. Ils sont vraiment magnifiques...

-Merci.

-De quoi ? je demande perplexe.

-Tu viens de dire que j'avais des yeux magnifiques.

Mais quel con ! J'ai pensé tout haut.

-Ouais, de rien.

-Les tiens aussi sont pas mal, ricane Peter.

-Je sais ! 

-J'imagine que ça t'aide pas mal avec tes groupies, souligne-t-il.

-Bah faut bien en profiter ! Personne n'a jamais rien trouvé à redire ! Et puis me dit pas que tu n'as jamais profité de ton physique et de ton statut à l'époque.

-C'est vrai, seulement je ne m'intéressais pas filles, ni même maintenant d'ailleurs, murmure-t-il toujours en me fixant.

Voyez-vous ça ! Monsieur Bennett est donc gay lui aussi... Quelle info !

-Ah vraiment ? Donc c'est pour ça que ça te dérangeait tout à l'heure que je sois en caleçon ?

-T'es pas le premier mec que je vois aussi peu vêtu, et puis qui dit que t'es mon genre ? 

Touché !

-Je suis le genre de tout le monde ! m'exclamé-je en riant. T'as vu ce Dieu vivant que je suis ?

-Et modeste en plus ! soupire Peter.

J'allume la télé pour combler le blanc dans la conversation. C'est très gênant. Ce mec me fait perdre mes moyens ! Je n'ai jamais été aussi intimidé face à un homme, pourquoi devant lui alors ?

-Sinon, tout à l'heure à l'atterrissage j'ai vu que tu t'étais un peu mal réceptionné. C'est pour ça que tu avais mal au dos ? reprend mon kiné.

-Ouais, t'as remarqué ça ?

-Oui, je pense que tu te replaces parfois trop vite sur la selle du coup c'est ton dos qui prend tout le choc alors que si tu te repositionnais plus lentement tu répartirais la charge dans tes jambes également.

Je réfléchis à ce qu'il vient de dire. En effet c'est fort probable. Demain pendant l'échauffement je ferais comme il a dit pour voir un peu si je supporte mieux le choc même si je suis certain de m'y prendre comme il faut.

-Tu vois que tu peux m'apprendre des trucs !

-Je ne suis pas doué pour transmettre et puis franchement t'es magique sur la piste.

-Wow ! Bah dis donc ! 

-Quoi ? râle-t-il.

-Quel compliment ! 

Je suis en fait ravi de l'entendre dire ça. S'il n'avait pas eu cet accident il serait encore le premier dans le métier. Peut-être qu'on aurait même bosser ensemble. J'aurais adoré faire des spectacles avec lui. 

-T'y habitues pas trop ! Grogne Peter.

-Demain pendant l'entraînement tu pourrais venir ? lui proposé-je espérant un oui.

-Je n'ai rien de mieux à faire de toute façon...

-Merci, c'est toujours sympa de parler avec toi, je répond vexé.

Je vais chercher deux autres bières et quand je me replace dans le canapé nos genoux se frôlent. Je suis plus proche de lui que tout à l'heure mais il ne semble rien trouvé à y redire. Je lui tend la sienne et quand il la prend nos doigts entrent en contact. Je ressens une décharge électrique dans tout mon corps. Il ne bouge pas et moi non plus la canette restant entre nous deux tandis que nous ne détachons pas nos regards l'un de l'autre.

Il me trouble beaucoup trop pour un mec que je ne connais que depuis peu. Mais ce n'est pas comme si je ne m'étais jamais tapé un parfait inconnu avant. Seulement je n'ai jamais mélangé vie pro et vie affective. Sexuelle. Pas affective, je n'ai pas le temps pour les sentiments.

Il respire plus vite et sort sa langue pour humidifier ses lèvres. J'ai envie d'y goûter histoire de voir si cette bouche est aussi savoureuse que belle. Je me mord la lèvre en me penchant vers lui m'attendant à ce qu'il recule mais il n'en fait rien. Nos visages ne sont plus qu'à quelques millimètres l'un de l'autre...

Perfect BikerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant