Chapitre 2

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Aniort, trois mois plus tard.


Aexandre Sartaing vivait dans le manoir familial de la capitale. Sa mère l'avait rejoint après sa violente dispute avec son père suite à la fugue de sa cousine Julie.

L'héritier du marquisat de Lannecil profitait de sa jeunesse dans la capitale avec ses pairs et amis tout en travaillant pour la monarchie comme conseiller du roi. Il se prépara pour une soirée chez Alfred Pibush, un de ses amis, héritier du comté de Salcest.

Comme à l'accoutumée, les soirées entre amis étaient bien arrosées et quelques fois, accompagnées par des jolies jeunes femmes aux mœurs légères. Mais ce soir là, la soirée était exclusivement masculine.

— Vous m'avez l'air ailleurs Alex.

Alexandre regarda Alfred. Tous les regards convergeaient vers lui. Alexandre soupira.

— Ma mère a reçu une lettre de mon père. La première depuis leur séparation. Il aurait apparemment retrouvé ma cousine il y a quatre mois de cela et maintenant il nous demande de la recevoir au manoir d'Aniort et d'y préparer un bal pour qu'elle puisse faire son entrée dans la vie mondaine. Je ne vous précise pas l'humeur de ma mère depuis que mon père a cédé aux caprices de ma cousine.

— Et alors, qu'allez-vous faire?

Le baron de Mendish, Luc d'Orcande se délectait pour les histoires de famille assez cocasse pour lancer des paris.

— Je n'ai pas le choix, ma mère non plus. Julie devrait arriver dans la semaine avec mon père.

— Je ne me rappelle pas d'avoir entendu parler de cette histoire d'avec votre cousine.

Tout le monde se retourna sur Philippe De Vart, prince héritier de la couronne de Canéon, neveu du roi actuel.

— Vous étiez en voyage quand cela s'est passé, Philippe. Il n' y a pas grand chose à raconter. Mon oncle a recueilli ma cousine à la mort de ses parents. Il l'a placé au couvent de Vouennes, réputé pour être le meilleur établissement pour jeunes filles de bonne famille. Mes parents lui ont offerts la meilleure éducation qui soit. Education qu'elle n'aurait jamais eu si ses parents étaient encore en vie. A ses dix-huit ans, elle est revenue au manoir de Lannecil. Ma mère lui avait trouvé un fiancé, le deuxième fils du comte d'Orclift, lui promettant ainsi un avenir plutôt agréable. Sauf que le lendemain matin de son arrivée, elle s'est enfuie en laissant juste un petit mot d'excuse comme quoi elle ne voulait pas épouser un inconnu. Mes parents se sont disputés et c'est depuis ce jour que ma mère réside à Aniort.

— Quelle histoire en effet! Je ne me fais pas de soucis pour elle. Avec une belle dot, elle aura le privilège de choisir son époux, persifla le prince.

— Enfin, en espérant quand même qu'elle soit assez jolie. De quoi a t-elle l'air? Questionna Luc.

— A vrai dire, je n'en sais rien, je ne la connais pas.

— Et bien messieurs, souligna Luc, je ne sais pas vous, mais moi il me tarde d'assister au bal donné chez les Sartaing. Allez, j'ouvre les paris : cent pièces que la cousine d'Alex soit jolie comme tout et qu'elle fasse tomber les cœurs!

— Pari lancé, répondit Georges Duhac, baron de Rustences. Vu la conduite de la demoiselle, je parie aussi cent pièces sur un caractère vaniteux et égoïste.

— Vous n'oublierez pas Alexandre, de nous envoyer les invitations, ordonna Philippe. Cette petite capricieuse aura sans doute besoin d'être remise à sa place et je compte bien m'en occuper.


Deux jours plus tard, la marquise de Sartaing retrouva son époux qu'elle n'avait pas revu depuis un an et demi. C'est avec un certain mépris qu'elle reçut sa nièce.

Saga La Nabriguie. La liberté d'aimer. (Terminé )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant