Chapitre 5

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De retour au manoir, Julie repensa à la soirée en se couchant. Elle se souvint des prodromes de son malaise mais pas ce qui avait suivi, seulement un sentiment de sécurité. Le lendemain, elle avait retrouvé l'appétit et sa joie de vivre.

Elle profita de son énergie retrouvée auprès des orphelins en narrant aux plus petits des histoires, en apprenant aux jeunes filles les bases du savoir faire et du savoir être puis en enseignant aux jeunes garçons, l'histoire du roi Hector, grand chevalier qui sauva le pays d'une invasion de barbares, il y a plusieurs siècles de cela.

Les jours s'écoulaient, Julie avait retrouvé sa forme et retrouva ses longues journées partagées entre les sorties avec sa tante et ses visites à l'orphelinat. Les invitations aux bals affluaient, Julie n'avait jamais autant essayé de robes de bal que ces deux dernières semaines. Pendant les soirées, Julie évitait le plus possible de croiser le prince lors des repas et lors des danses.

Philippe ne comprenait pas la distance prise par Julie. Il avait espéré pouvoir de nouveau danser avec elle, mais en vain. Elle fuyait vers une autre direction à chaque fois qu'il tentait une approche. A force de la voir s'amuser en présence des autres hommes, il comprit que cela était sans doute mieux ainsi. Il comprenait à présent le motif de la fugue de la jeune femme. Elle connaissait parfaitement sa beauté et comptait en jouer. Elle était peut-être d'une beauté qui le stupéfiait mais elle était superficielle, comme l'avait parié Georges. C'était peut-être mieux finalement que Julie prenne de la distance avec lui.Comme le voulait la tradition, le prince devait devait organiser un bal au château. Philippe avait lancé les invitations et tournerait la page sur Julie le lendemain de son bal.


Le matin du bal, Julie passa sa matinée à lire un roman, assise sur un banc, profitant de la chaleur et des senteurs fleuries du printemps. Julie fut interrompue par la gouvernante qui lui remis une lettre. Elle reconnut le sceau royal de La Bravis... elle recevait enfin des nouvelles de Valéria. Elle ouvrit le message et en lu le contenu. Une larme roula sur sa joue, une larme de joie. Valéria lui annonçait sa grossesse. Julie rangea soigneusement la lettre et referma le livre. Ses amies lui manquaient. Elle aurait tant aimé admirer le ventre arrondi de Valéria et voir grandir son enfant.Julie avait fait un choix, celui de suivre son oncle. Elle ne le regrettait pas mais son cœur abritait toujours, malgré les semaines passées, la nostalgie d'Angéor et de son ancienne vie. Elle devait se changer les idées et combattre son vague à l'âme avant le grand le bal au château. Sa tante ne lui pardonnerait pas!

Le manoir de Lannecil était tout proche de la plage. Elle avertit la gouvernante de sa promenade et se rendit à la plage. La brise maritime et son parfum iodé l'apaisèrent d'emblée. Julie retira ses chaussures, ses bas et savoura le contact de ses pieds sur le sable chaud. Elle s'assit, les jambes repliées et regarda l'horizon. Elle aurait pu rester des heures dans cette position, où la caresse ensoleillée l'apaisait. Ce moment de quiétude, de calme, l'isolait du monde extérieur. La richesse, le confort et les belles robes ne remplissaient pas ce sentiment de vide. Depuis quelques jours, il lui manquait quelque chose en elle, lui apportant un vide incommensurable et parfois, une tristesse, sans qu'elle sache pourquoi... enfin, elle pensait le savoir mais refusait de l'admettre : le prince Philippe lui manquait atrocement alors qu'elle le détestait.

Elle détacha son chignon et laissa sa chevelure d'ébène flotter dans l'air. Elle ferma les yeux, s'allongea sur le sable chaud et goûta à la paresse.

***

Cela faisait plusieurs jours que Philippe s'inquiétait. Bruce, son ami qu'il avait envoyé en mission d'espionnage, n'était toujours pas revenu. Il aurait du être de retour depuis plus de deux semaines déjà. Il avait pensé que le retard était du à quelques imprévus, chose courante en mer, mais maintenant, son absence prolongée et silencieuse en devenait inquiétante. Sa mission était capitale dans la capture du pirate Bennard pour mettre enfin un terme à la tyrannie de la Sirènebleue sur l'océan Anhe.

Saga La Nabriguie. La liberté d'aimer. (Terminé )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant