Chapitre 8

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La chambre choisie pour Julie était ravissante. Un grand lit à baldaquin avec un drapé bleu ciel, assorti au blanc des draps apportait une touche de fraîcheur à la pièce. Une grande armoire et des petits meubles étaient aussi à disposition où Denise, la femme de chambre attribuée à Julie, y rangea ses affaires. De longs rideaux blancs occultaient la lumière du jour. Julie s'approcha de la fenêtre et accrocha les rideaux avec les embrasses tressées qu'elle trouva posées sur un meuble. La fenêtre était grande. Elle l'ouvrit et sortit sur le balcon arrondi qui entourait la grande et large tour où elle se trouvait. La vue sur l'océan Anhe était imprenable. Elle fit le tour et s'arrêta en voyant que le balcon menait sur une autre chambre. Elle retourna à l'intérieur et constata qu'elle venait d'avoir un coup de cœur pour cette chambre.

L'heure du repas approchait, elle se prépara et fut conduite dans une salle à manger. Le repas se déroulait en toute intimité, en présence du prince, de son cousin et de Bruce. Philippe entama le sujet de conversation que tous attendait.

— J'ai invité pour demain midi toutes les personnes qui ont été mises dans la confidence de la mission de Bruce.

— A ce propos Philippe, j'aimerais savoir à qui vous en avez parlé, voulu savoir Bruce.

— Au départ, à personne. Je n'en ai parlé que récemment, lors du bal donné chez Luc, il y a plusieurs semaines.

— Le cercle des suspects est restreint, ajouta Alexandre. J'ai été mis dans la confidence avec seulement Luc, Georges et Alfred.

Philippe regarda Alexandre.

— Evidemment Alex, vous ne figurez pas dans ce cercle des suspects, étant donné votre lien avec Julie.

— Attendez... je me mêle peut-être de ce qui ne me regarde pas mais... enfin oui cela me regarde vu que ça me concerne... Julie se mit à rougir devant ces regards tournés vers elle. Elle poursuivit cependant. Vous êtes en train de dire que votre taupe serait un ami à vous?

— Oui, confia Philippe.

— Et vous pensez réellement qu'il prendrait le risque de poursuivre l'oeuvre de Bennard, sachant qu'il pourrait être démasqué à tout moment? Et pourquoi suis-je donc en danger?

— Le pourquoi vous êtes en danger, je désirerai vous en parler en privé un peu plus tard. Après, en ce qui concerne votre première question, oui tout est possible. Bennard n'était peut-être que le pion de la taupe. Tout est envisageable. Mais j'avoue que j'aimerais qu'il se manifeste pour pouvoir l'arrêter et vous venger à vous et à Bruce.

— C'est pourquoi nous sommes réunis ici ce soir, continua Alexandre. Il faut se mettre d'accord sur l'attitude à adopter demain en présence des suspects. Rester soi-même, tout en restant attentif aux faits et gestes de nos amis. Ils ne doivent en aucun cas douter que nos soupçons pèsent sur l'un d'eux.

— Il se trahira lui même, en essayant d'obtenir des informations sur ce qui s'est passé hier soir, ajouta Bruce.

Le repas fini, Julie se retira dans sa chambre. Elle se doutait bien que par sa présence, tout n'avait pas été dit. De toute manière, cela l'arrangeait, elle voulait admirer le coucher du soleil du haut de sa tour. 

Le soleil était encore présent. Des touches de rosées se mélangeaient déjà au ciel bleu, annonçant le coucher imminent du soleil. Peu à peu, le ciel s'obscurcit, le rose partit, chassé par la teinte orangée, glissant peu à peu le paysage dans la nuit. Le soleil n'était plus qu'une grosse boule rouge, délimitant le ciel de l'océan, et répandait autour de lui, sa couleur pourpre, avant de disparaître et de laisser la lune et les étoiles affirmer leur place de maîtres dans la nuit.

Saga La Nabriguie. La liberté d'aimer. (Terminé )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant