Chapitre 7

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Le crépuscule incendiait le ciel de sa robe orangée. La frégate du prince était prête à lever l'ancre à tout moment. Philippe attendait le retour des chevaliers partis en éclaireurs. L'un d'eux revint, il avait repéré un brick sur l'océan.

Philippe et ses hommes se dirigeaient vers la frégate quand ils aperçurent au loin, un homme, marchant difficilement vers eux. Philippe attrapa la longue vue et reconnut Bruce. Il partit à sa rencontre, et ne dit mot en voyant les lèvres tuméfiées et les hématomes qui recouvraient son visage.

— C'est un piège, réussit à dire Bruce, à bout de souffle.

Philippe le fit s'asseoir sur le sable et s'assit à ses côtés. Il attendit que son ami reprenne son souffle.

— Le brick est un piège. Le longre de Bennard est tout proche, prêt à vous faire couler une fois que vous serez monter sur le navire.

— Que vous est-il arrivé mon ami?

— Ma couverture a été percée à jour, je suis resté longtemps emprisonné.

Ses pires craintes étaient fondés.

— Comment vous êtes-vous enfui? Racontez moi tout.

— Grâce à Julie, elle m'a sauvée. C'est une femme très courageuse.

— Où est-elle? S'inquiéta Philippe.

— A bord de la Sirène bleue, enfermée dans la cale, comme je l'ai été.

Bruce se rapprocha de l'oreille du prince et lui murmura ces mots :

— Il ne l'a pas touché, pas encore. Il veut d'abord votre mort. Avez-vous un plan pour la libérer?

— Il faudrait créer une diversion. Je vais donner l'ordre de faire lever l'ancre de l'Agathe dès la  tombée de la nuit. Je monterai sur une pirogue avec plusieurs hommes et nous aborderons l'équipage de Bennard, les faisant tomber un à  un.

— C'est risqué, mais je ne vois pas d'autre solution. Philippe, avant tout, je dois vous révéler ce que j'ai appris. Quelqu'un m'a dénoncé, vous avez une taupe dans votre entourage proche, faites attention.

Philippe n'essaya pas de contester ce fait. Ce ne pouvait être qu'un proche à lui qui aurait pu constater son attirance pour Julie et être au courant pour la mission secrète de Bruce. La liste des suspects était courte.

— J'ouvrirai l'œil, promit Philippe.


La lune, pleine et majestueuse dans le ciel parsemé d'étoiles luisantes, apportait la lumière nécessaire à la frégate royale, l'Agathe, pour que celle-ci s'aventure dans l'étendue bleutée qui s'offrait devant elle. Plus loin, deux pirogues, chargées d'une douzaine de chevaliers guidés par Philippe et Alexandre, s'engageaient aussi dans l'océan.

Bennard attendait que Marco, sa vigie, lui signale l'approche de la frégate royale. Il fallait attendre que les chevaliers abordent le brick pour attaquer. Il ne voulait pas abîmer l'Agathe, elle avait trop de valeur. Un sifflement résonna dans la nuit, calmant le silence troublant qui s'était installé dans le navire.

— Préparez les canons! Cria Bennard. Marco, par quel côté arrive l'Agathe?

— Par bâbord capitaine!

— Je veux cette frégate intacte. On n'attaque que le brick, est-ce bien clair? Marco, tu ne quittes pas les ennemis de vue, je veux que tu me préviennes dès que l'abordage a commencé.

Bennard se positionna sur le pont supérieur et regarda par la longue vue l'Agathe qui s'avançait doucement vers le brick. Il voulait assister à l'explosion du bateau, à la mort du prince qui le pourchassait sans relâche.

Saga La Nabriguie. La liberté d'aimer. (Terminé )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant