Chapitre 5

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Les jours qui suivirent le déménagement passèrent très vite, chacun prenant ses repères dans ce grand et magnifique manoir.

La pluie avait enfin cessé pour laisser la place au froid et aux gelées matinales.

Après une mauvaise nuit, Valéria se força à se lever et ouvrit les volets de sa chambre. Le manteau de givre recouvrait tout le paysage annonçant l'arrivée imminente de l'hiver. Malgré le froid, le soleil irradiait sous un ciel bleu. L'air frais lui fit du bien.

Valéria songea à quel point sa vie s'était transformée, mais dans le bon sens. Elle s'épanouissait au contact des enfants. Elle n'avait qu'un seul regret, celui d'avoir quitté l'homme rencontré au château, avec qui, elle aurait pu vivre une véritable histoire d'amour. Elle pourrait le retrouver, seulement elle ignorait qui il était et elle se voyait mal débarquer au château pour retrouver l'identité de l'homme qui occupait son cœur et ses pensées. Elle était prête maintenant à prendre le risque de confier son cœur à l'amour. Elle était si comblée qu'elle savait, qu'en cas de déception, elle aurait un foyer aimant qui l'attendrait. Elle n'était plus seule.

Valéria retrouva Julie en cuisine pour le petit déjeuner. Elles préparèrent le café, grillèrent les tranches de pain et attendirent Suzanne. Henri vint à leur rencontre les prévenir que Suzanne ne se sentait pas bien.

Inquiètes, les deux amies partirent la retrouver. Après avoir frapper plusieurs coups à la porte, elles entendirent des sanglots et décidèrent d'entrer.

— Suzanne, que se passe t-il?

Valéria se précipita vers son amie, assise, pleurant devant sa coiffeuse.Les joues ruisselantes de larmes, les yeux rouges et cernés témoignaient de l'immensité de son chagrin. Valéria ne la questionna pas, la prenant seulement dans les bras, lui apportant le réconfort dont elle avait besoin. Suzanne rompit le silence.

— Excusez-moi les filles, je suis bouleversée. Tenez, leur dit-elle en leur donnant le journal, lisez et vous comprendrez.

Valéria et Julie lurent le titre de l'article, intitulé : drame à la mine d'Hambrie. Elles comprirent la suite.

— Ça recommence encore et encore. A chaque fois que cela se produit, je suis dans cet état. Oh, le journal en parle mais à quoi bon? Les choses bougent-elles pour autant? Non, bien sûr. Tant que ces messieurs qui gouvernent ne seront pas directement concernés, rien ne bougera. Je suis en colère de voir que le roi ne s'en soucie pas. C'est son peuple qui meurt, des enfants... des innocents!

— Que pouvons nous faire pour que cela bouge? Questionna Julie.

— Rien malheureusement.

— Avez-vous déjà essayé?

Suzanne regarda Valéria et lut dans ses yeux verts de la détermination.

— A quoi bon, personne n'écouterait une ancienne orpheline.

— Peut-être, mais la fille du comte de Laproussie et petite fille du baron De Baïan pourrait peut-être faire bouger les choses.

Valéria prit les mains de son amie dans les siennes.

— J'ai tellement été bafouée par ma tante, que je revis depuis que je vous connais. Je me suis enfin trouvée. Laissez moi vous aider, votre cause me tient à cœur.


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Hôtel de ville, Hambrie.

Valéria attendait à son rendez-vous avec l'administrateur de la ville, monsieur Keypour. Pour l'occasion, elle avait revêtu une des plus belles robes de sa mère que Julie avait raccommodé au goût du jour. Son chignon strict mettait en valeur la beauté de son visage et de ravissantes perles ornaient ses oreilles. La porte s'ouvrit et un homme d'une quarantaine d'année, habillé d'un costume sobre, vint à sa rencontre.

Saga La Nabriguie. La liberté d'aimer. (Terminé )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant