Chapitre 3

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La salle était somptueusement décorée. Lucile avait fait livrer des roses blanches qu'elle posa sur la table et sur les mobiliers.

Alexandre avait retrouvé ses amis : Philippe, Luc, Georges et Alfred.

— Alexandre, vous êtes un cachottier. Vous nous avez rien dit sur votre cousine, l'interrogea Luc.

Un sourire se dessina sur les lèvres d'Alexandre.

— Vous verrez par vous même, elle ne devrait plus tarder. Tenez, la voilà qui arrive.

Les quatre amis tournèrent la tête et restèrent sans voix. La jeune femme était d'une beauté pure, sans artifice. Luc se frotta les mains, le regard triomphant.

— Je crois que je ne vais pas tarder à gagner mon pari. Alexandre, votre cousine est tout simplement magnifique.

— Oui, je reconnais qu'elle est très belle. Mon père dit qu'elle ressemble à sa mère.

— M'autorisez-vous à ouvrir le bal avec elle?

— Je suis désolé Luc, mais ce devoir appartient à Philippe, c'est la tradition. Enfin, si vous le voulez bien mon ami.

Philippe regardait la jolie jeune fille. Oui, elle était très belle, mais qui était-elle à l'intérieur? Georges aurait-il deviné juste, en misant sur un caractère vaniteux et égoïste? Possible. Elle n'avait pas hésité à fuguer sur un simple coup de tête et la voilà récompensée par un bal en son honneur. Il avait envisagé de la remettre à sa place et là, il en avait l'occasion.

— Avec plaisir mon cher Alex.


Tous les invités passèrent à table. Julie, intimidée, était aux côtés de sa tante et de son cousin. Les mets étaient succulents, du plateau de fruits de mer, aux différents plats à base de poissons.Le dessert, une mousse au chocolat, finit de régaler les convives.Julie ne mangeait pas beaucoup, l'estomac noué par tous les regards masculins qui la dévisageaient. Sa tante s'aperçut très vite du succès de sa nièce mais aussi de son inappétence.

— Il ne faut pas avoir peur Julie, tous ces hommes ne font que vous regarder. Vous devriez plutôt vous sentir flattée.

Alexandre entendit la réflexion de sa mère et partit dans un éclat de rire. Pour amplifier le stress de sa cousine, il lui murmura à son tour :

— Le prince en personne, qui est assis en face de moi, ouvrira le bal avec vous.

Philippe entendit la conversation et dévisagea Julie qui s'empourpra.

Elle n'aurait pas la force de valser avec lui, pas tant qu'il afficherait ce regard intimidant envers elle. Était-ce son regard qui l'intimidait ou toute sa personne? Prince ou pas prince, il dégageait beaucoup de charisme. Grand, ses cheveux blonds étaient coupés courts et ses yeux, d'un marron très clair, s'harmonisaient avec son teint hâlé et sa bouche ferme. Son corps dégageait la puissance digne d'un grand chevalier.

Quand son cousin la présenta au prince dès son arrivée, elle lui fit la révérence, évitant son regard qui l'avait déstabilisé. Elle ne savait pas comment elle pourrait gérer une valse avec lui. Malheureusement, elle ne pouvait pas se dérober, elle avait promis à sa tante de bien se comporter. Elle eut droit à une demi-heure de répit, le temps que les hommes prennent un digestif dans le petit salon alors que les femmes restaient entre elles à boire une infusion.

La demi-heure passa vite, trop vite. Alexandre arriva vers elle, accompagné du prince. Philippe affichait clairement son statut en portant l'uniforme royal aux couleurs bleues et blanches. Ses yeux, un peu trop vifs à son goût, reflétaient sa confiance en lui. Il attendait d'elle qu'elle s'incline avant qu'il ne l'invite à danser. Elle se retint de ne pas lui cracher au visage ce qu'elle pensait de son arrogance malgré son statut.

Saga La Nabriguie. La liberté d'aimer. (Terminé )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant