Chapitre 2

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Aniort, un an plus tard.


— Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire....

Cayla écoutait Clémence chanter tout en déposant avec fierté leur gâteau d'anniversaire. Cela faisait six années qu'elles n'avaient pas fêter leur anniversaire, sachant qu'au pensionnat, les anniversaires passaient inaperçus. Pour cette occasion, Clémence s'était surpassé en confectionnant un grand repas tandis que Cayla était parti acheter du bon vin. En un an, Clémence était devenu une experte en cuisine surtout en pâtisserie alors que sa sœur excellait dans l'art d'entretenir une ferme. Depuis plusieurs mois, elles avaient économisé pour pouvoir s'offrir une belle journée pour leurs dix neuf ans. Elles s'étaient acheté du tissu, et chacune avait confectionné pour l'autre une belle robe. Si les six années passées au pensionnat avaient été horribles, les sœurs Duhac avaient pu apprécier les cours de couture et de cuisine qui finalement leur avait permis de pouvoir se débrouiller seules.

Les deux sœurs s'offrirent leur cadeau. Clémence eut droit à une jolie robe bleue et Cayla la même robe en vert.

Depuis un an, leur vie avait changé. Elles étaient peut-être coupées du monde, mais au moins, elles étaient libres et heureuses.

— Dans trois jours, le roi Frédérick va céder sa couronne à son neveu, prononça Cayla, la bouche pleine de tarte. Hum... elle est vraiment bonne ta tarte, enfin comme d'habitude...

A ces mots, Clémence sentit la tristesse l'envahir. Cet événement lui rappela ce dont elles avaient fui. Elle avait entendu dire que leur frère avait tenté de mettre fin à la vie de la future reine. Comment Georges avait-il pu se transformer en monstre?

— Ça te dis qu'on aille en ville à cette occasion? continua Cayla. Cela nous ferait du bien de voir un peu de monde, on ne va pas rester enfermées ici toute notre vie!

— Je ne sais pas...

— Mais si, en plus, ce sera l'occasion idéale pour porter nos robes. Le soir du couronnement, il y aura un bal dans la place du centre ville. Et puis, personne ne nous connaît, on ne risque pas de nous jeter la pierre!

— Tu n'as pas tort... Bon, c'est d'accord...

Clémence savait que Cayla avait raison : elles étaient jeunes, il fallait qu'elles s'ouvrent aux autres, qu'elles retrouvent une vie sociale. Elles avaient fait le deuil de leur frère, par devoir. Leurs cœurs souffraient encore de sa trahison envers la couronne. Georges était peut-être parti mais les conséquences de ses actes en revenaient à ses deux jeunes sœurs.

— J'ai même envie de me promener dans Aniort ! Confia Clémence qui accepta de se libérer de sa peur.

Cayla battit des mains.

— Fêtons dignement cette nouvelle vie qui commence! Profitons de la vie Clémence ! S'enchanta Cayla tout en remplissant les verres de vin.

Les deux sœurs trinquèrent et burent avec plaisir, s'émerveillant de l'ivresse qui réchauffait leur sang.

***

Leur anniversaire fut bien arrosé... un peu trop même. Clémence se réveilla difficilement, portant la main à sa tête, tout en regrettant d'avoir vidé deux bouteilles avec sa sœur. Elle se força à se lever et trouva Cayla à table, la tête calée entre ses mains.

— Toi aussi, tu as mal à la tête?

Clémence rejoignit sa jumelle.

— Thé ou café?

— Quelle question Clémence, du café, rien que du café. Je ne peux rien avaler d'autre ce matin.

— Elle commence bien notre nouvelle vie, ironisa Clémence.

Saga La Nabriguie. La liberté d'aimer. (Terminé )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant