"Tu m'as dit oui, puis tu t'es enfuie. De quoi as-tu peur ? Je ne te ferai pas de mal, je te l'ai promis."
Je me lève en sursaut, tapotant à la recherche de mon téléphone pour éteindre mon alarme. Ah ! Trouvé ! Il a eu de la chance. Un peu plus et je m'envoyais dire bonjour à son ami le mur. Bon, il faut l'avouer, je l'aurais sûrement regretté en vue de l'état où il se serait retrouvé.
Je m'assois sur mon matelas posé au sol. Et je contemple mes poignets. Hier je les ai entourés de bandages, mais est-ce que cela sera suffisant ? Je ne le pense pas.
Je me lève lentement et me dirige vers mon armoire. Je m'empare de mon jean de la veille et d'un tee-shirt rose à manches longues.
Je sors de ma chambre.
Et la même routine se répète.
— Bonjour papa !
— Bonjour, Lucy...
— Tu es rentré très tard, hier ? Je ne t'ai pas entendu.
— Oui, désolé ma chérie, j'ai dû faire des heures supplémentaires.
— Il faut que tu te reposes, je le gronde doucement. Tu ne peux pas tenir longtemps à ce rythme, papa.
Il pose sa main dans mon dos et me le frotte comme pour me réconforter.
— Ça va aller, ma belle. Ça va aller. On a besoin d'argent.
— Moi aussi je travaille, papa. Erza et Jellal m'ont accordé quelques jours de congé pour la rentrée mais je reprends très bientôt.
— Tu es jeune, Lucy. Tu dois suivre des études, pas ramener de l'argent. Tu as déjà ta bourse.
Il me sourit et prend une gorgée de son café, coupant court à la conversation, me faisant très bien comprendre qu'il ne veut plus en parler. J'attrape une banane pour la manger en route et embrasse mon père sur sa joue mal rasée.
— Au revoir papa, j'y vais.
Je me saisis de mon sac, le lance par-dessus mon épaule et sors de l'appartement.
Je marche pour aller directement au lycée, je me suis permise de ne pas aller jouer du violon dans le parc aujourd'hui mais je n'ai pas envie d'aller en cours. J'espère seulement voir Grey. C'est la seule personne à s'être intéressé à moi pour ce que je suis et non parce que je suis nouvelle et que Natsu me connaît et que l'animosité que nous nous portons est palpable.
Lorsque j'arrive devant le portail, une masse me fonce dessus avec la vitesse d'un boulet de canon et me serre brusquement dans ses bras. Mais... Depuis quand un boulet de canon a des bras ? Et une chevelure couleur de l'ébène ? Et de beaux yeux noirs ?
— Lucy ! Tu es enfin là, cri mon projectile. Ça fait dix minutes que je t'attends !!
— Mais tu n'étais pas obligé de m'attendre, Grey, je proteste.
— Bien sûr que si ! Nous sommes amis, maintenant !
Amis ? C'est... C'est vrai ? Nous sommes réellement amis ?
Mais finalement, un doux sourire s'étend sur mon visage et je me murmure à moi-même.
— Oui, nous sommes amis maintenant.
Mais alors que je suis sur mon petit nuage, quelqu'un me bouscule violemment et je manque de tomber en entraînant Grey dans ma chute. Je me redresse sans plus attendre et tourne mon regard furieux vers cet adolescent aux cheveux roses.
Natsu... Toujours là lorsqu'il ne faut pas. C'est quoi son problème à la fin ? Ça l'énerve que je me sois fait un ami? Que je ne sois pas toute seule ? Qu'il me le dise directement, ça ira bien plus vite !! Non, respire Lucy, respire. Tu ne vas pas le frapper, tu es calme, zen, respire... MAIS IL VA ARRÊTER DE ME LANCER CE REGARD !!?? Non... Calme...Zen... Respire... Lucy, souviens-toi, le meurtre est puni par la loi... Oui, même en dissimulant les preuves tu finiras par payer pour ton crime... Non, enterrer le corps ne sert à rien... Oui, tuer un être humain est un crime... Oui, même si cet être humain se nomme Natsu Dragneel.
La cloche sonne, interrompant le fil de mes pensées meurtrières. Je fais un petit signe de la main à Grey avant de me diriger vers mon cours. Cours qui s'avère être français avec une certaine madame Aquarius.
J'arrive dans la salle et évidement, avec mon manque de chance incroyable, la prof est déjà là. Lorsqu'elle me voit arriver, elle fait impatiemment claquer sa langue contre son palais.
— Vous êtes en retard, mademoiselle Heartfilia.
— Oui madame, excusez-moi. Je suis nouvelle et je ne parvenais pas à trouver la salle.
— Vous n'avez pas demandé de l'aide ?
— Non, madame, désolée.
Elle lève les yeux au ciel.
— Eh bien, mademoiselle Heartfilia, venez-vous asseoir devant, juste en face de mon bureau, là, vous ne devriez même pas avoir besoin de demander de l'aide pour trouver votre table.
Je prends place le plus silencieusement possible, essayant de me faire oublier, et observe discrètement la prof. Elle est très grande pour une femme, ses longs cheveux bleus tombent délicatement dans son dos. Elle porte un chemisier blanc rentré dans une jupe bustier bleu nuit. Un délicat tatouage orne ses clavicules que le chemisier dénude. Ses yeux aux cils d'une longueur démesurée sont d'un bleu si pâle qu'ils paraissent presque blanc, pétillent d'intelligence. Un délicat bijou doré ornent son front, tout comme les bracelets autour de ses poignets. Elle porte même des chevillères sur ses pieds nus, produisant un doux carillon à chacun de ses pas.
Le cours commence. Cours qui, même si je ne suis pas un grand fan du français, s'avère être passionnant. On parle des textes de l'Antiquité, analysant des extraits de l'Odyssée d'Homère, des créatures mythologiques. Ma feuille est noircie sous mes prises de note. C'est passionnant.
Je crois qu'ici, c'est bien le seul cours où les élèves s'intéressent à tous les dires de la prof et prennent des notes. Et pourtant, madame Aquarius, qui semble être une femme assez sanguine, crie :
— Monsieur Dragneel. Vous me semblez bien dissipé.
— Moi ?!
Le ton incrédule du garçon est si innocent que cela ne m'aurait pas étonné de vous une auréole dorée apparaître au-dessus de sa tête et une paire d'ailes duveteuse battre dans son dos. Mais cette image ne s'immisce pas dans mon esprit pour la simple et bonne raison que je sais que Natsu Dragneel est en vérité un démon. Même si là, j'avoue que je ne sais pas vraiment ce qu'il a fait.
— Je ne suis pas dissipé, madame, reprend-t-il
— Vous parlez, tout comme l'année dernière.
— Euh... Comme dans tout cours, en réalité.
— C'est ce que j'ai dit, donc vous allez cesser. Parce que si vous acceptez d'arrêter de faire l'enfant, nous pourrons remplir un tant soit peu cette boîte vide qui vous sert de crâne.
La bouche de Natsu s'ouvre et se ferme sans qu'il ne produise un seul son. Il semble avoir complètement bugué. Et je me fais alors la délicieuse remarque que cet imbécile aux cheveux roses ressemble à un petit poisson...
Les petits Natsu dans l'eau !
Nage nage nage nage nage.
Les petits Natsu dans l'eau !
Nage nage nage nage nage.
Les petits les gros !
Nagent comme il faut.
Les gros les petits !
Nagent bien aussi !
Les petits Natsu dans l'eau.
Nage nage nage nage nage.
Les petits Natsu dans l'eau.
Nage nage nage nage nage.Mais ma plaisanterie tombe vite à l'eau lorsque madame Aquarius reprend la parole.
— Rangez-vos affaires et levez-vous, monsieur Dragneel.
Il range toutes ses affaires dans son sac et je remarque un petit carnet marron à la couverture délicatement enluminée de doré qu'il s'empresse de cacher dans son sac. Il se lève et va se poster sur l'estrade devant le grand tableau blanc, dans une posture nonchalante.
— Où est-ce que je vais ?
— Mettez-vous donc à côté de mademoiselle Heartfilia, Dragneel.
Il se raidit et je fais de même de mon côté.
C'est une plaisanterie ?!
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Maman... Tu peux me dire pourquoi ? [terminé]
Fanfiction- Je suis désolée... - Pas autant que moi. - Putain... Qu'est-ce que je vais faire si elle meurt ?! Je m'appelle Lucy Heartfilia. Et cette histoire... C'est celle de ma vie. J'ai traversé des épreuves, j'en ai surmonté tandis que d'autres m'ont enfo...