27. GREY / NATSU

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J'attrape le poignet de ma belle endormie et embrasse chacune de ses cicatrices, une à une. Les embrassant comme si elles étaient les plus belles choses que je n'avais jamais vu. Et c'est vrai. Elles sont sur le corps de la fille que j'aime. Alors elles ont beau être laides, elles sont forcément belles sur elle. Bien entendu, j'aurais largement préféré qu'elle ne les ait pas. Après tout, elle se fait du mal elle toute seule. Mais ça fait partie d'elle, partie de ce qu'elle est.

Et je l'accepte avec ses blessures qu'elles soient visibles ou non.

Et je l'aime avec ses blessures qu'elles soient visibles ou non.

  

Mon téléphone vibre dans ma poche. Je le sors et le porte à mon oreille, le calant contre mon épaule.

— Allô ?

— Viens devant le lycée, Grey. C'est important.

— Natsu ?

— Ouais, aller, bouge ton cul, fait-il de sa voix sans expression depuis le début du coma de mon ange.

— Je ne veux pas laisser Lucy.

— Juste une fois, j'ai vraiment à te parler.

— J't'ai dit non, Natsu, je m'énerve.

— Putain Grey, viens j'te dis !

— Va te faire foutre. Son père n'est pas là et j'ai enfin pu la voir.

Je m'apprête à raccrocher mais les mots de Natsu m'en empêche.

— Le barman a porté plainte. On lui a cassé des verres et fait fuir des clients. On est convoqués au commissariat.

Et merde...

────── Natsu ──────

Je fais les cent pas, mes converses blanches claquant contre le bitume. Qu'est-ce qu'il fait, mais qu'est-ce qu'il fait ? Cela fait presque une heure que je l'ai appelé. Il ne vient tout de même pas à pied ? Son père est bourré de frique et est super sympa ! Il peut bien appeler son chauffeur.

Mais... Mais attendez... Le petit point noir au bout de la rue. Bah si c'est lui ! C'est bien lui qui arrive en courant.

Il est devant moi et se penche en avant pour reprendre son souffle.

— Un Grey sauvage apparaît, je gazouille. Que voulez-vous faire ? L'attraper ? Changer de Pokémon ? Regarder dans votre sac ? Fuir ?

— Je te... Conseille de... Fuir, fait-il toujours haletant.

— Le joueur lance une simple Pokéball. Le Pokémon ne résiste même pas, il est tellement faible qu'il se fait attraper sans avoir perdu un seul pv.

— Hey ! Je suis quand même mieux que Magicarpe !

-—On n'insulte pas Magicarpe ! Après il devient un super de Pokémon hyper puissant du nom de Léviator !

— C'est juste un long têtard bleu !

— Mais non, je gémis. Comment peux-tu avoir si peu de considération pour Léviator ?

On se regarde et on rit tous les deux avant de se prendre dans nos bras. Oui, nous rions. La situation est grave alors nous avons bien besoin de ça pour décompresser. Nous rions, nous rions et nous rions encore. Nous ne pouvons plus nous arrêter. On a les larmes aux yeux, les joues rouges. Nous rions car cela fait des jours et des jours que nous ne l'avons pas fait. Nous rions car nous savons que dans les minutes voire les heures qui vont suivre nous n'allons pas rire du tout.

Maman... Tu peux me dire pourquoi ? [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant