Maman... Tu peux me dire pourquoi ? [terminé]

2. LUCY

 Je me lève d'un bond, les membres complètement raides

— Natsu Dragneel, je souffle.

Son sourire mauvais s'étend sur ses lèvres.

— Qu'est-ce que tu fous là, je crache.

— C'est toi qui es venu dans mon lycée.

Mes poings se serrent et mes ongles s'enfoncent dans ma paume de main. Je contracte la mâchoire. La simple présence de ce garçon me met hors de moi, respirer le même air que lui me révulse. Je me sens mal. J'ai l'impression que le monde oscille autour de moi.

Le lycéen fend le groupe qui s'était formé autour de moi et s'approche. Il se penche vers mon oreille pour que je sois la seule à l'entendre.

— J'étais là le premier, Luce...

— Ne m'appelle pas Luce, tu n'en as plus le droit.

— Toi, tu ne connais personne, continue-t-il en m'ignorant complètement. Je ne suis pas le même qu'il y a trois ans... Je suis bien moins gentil et encore moins avec toi pour tout te dire.

Mes yeux s'écarquillent. Je pose ma main sur son torse et le pousse violemment

— Le cours est censé commencer.
Je me rassois et, comme si le prof attendait que je dise ces mots, il commence son cours. Les autres élèves me lancent des regards un peu énervés en retournant se rasseoir pour prendre des notes.
Mouais... Réussir à bien s'intégrer dans son nouveau lycée, on repassera !

§§§

La cloche sonne. Je range mes affaires et sors de la salle, mon étui sous le bras. Je sors mon emploi du temps et vérifie mon prochain cours : musique.

Je déambule dans les couloirs, à la recherche de la salle, la 315. Je la trouve enfin. Je toque et on m'autorise à rentrer. C'est une grande pièce au parquet lustré qui semble insonorisé. Sur les murs, sont accrochés et exposés flûtes, violons, altos, clarinettes. Dans un coin repose une batterie ainsi qu'un clavier et dans l'autre, une contrebasse.

Une femme aux cheveux roses et bouclés arrive et me sourit.

— Bonjour ! Je suis madame Aries, la prof de musique. Tu es bien Lucy Heartfilia ?

— Euh... oui, c'est moi.

— Je suis vraiment contente que tu ais choisi l'option musique, ça va être une fabuleuse année ! On a plein de projets !

J'esquisse un sourire face à l'enthousiasme de la prof.

— Viens, me sourit-elle à nouveau. On a réservé ce créneau juste pour les terminales de l'option. Trois n'ont pas pu être présent à cause des formalités à remplir dans leurs classes mais je vais te présenter le quatrième !

Elle m'emmène dans une salle attenante au centre de laquelle se trouve un large piano à queue.

Et, dos à moi, un garçon aux cheveux de jais est assis devant cet instrument.
Il lève ses mains avant de les poser sur les touches et de commencer à jouer la plus exquise des mélodies.
Je m'approche de lui discrètement pour l'observer jouer. Ses doigts sont rapides et se baladent avec adresse sur le clavier. Son corps bouge au rythme de la mélodie, comme s'il la vivait entièrement. Ses yeux sont fermés, le laissant être envahi par les notes et profiter avec délectation des images que la musique fait naître dans son esprit.

Je souris tristement. Je connais cette mélodie. C'était la chanson préférée de ma mère, celle qu'elle me chantait souvent quand j'étais petite.
Toujours en faisant le moins de bruits possibles, je sors mon violon de son étui et le cale sur mon épaule. Je dépose mon archet sur les cordes et, sans même avoir besoin de partition, je laisse le son de mon instrument se mêler à celui du piano. Le brun, continuant toujours à jouer, tourne la tête dans ma direction, rouvrant ses yeux de la couleur d'une nuit sans lune. Il est tout d'abord surpris de me voir mais il reprend vite ses esprits et m'adresse un immense sourire avant de se reconcentrer sur sa partition et de continuer à jouer avec encore plus d'ardeur.