12. LUCY

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J'arrive au parc en courant, le souffle court et les joues rouges.

Il fait noir, vraiment noir. C'en est presque effrayant. J'ai peur de l'obscurité ou plutôt de ce qui se cache derrière, tapie dans l'ombre, en silence.

Dans le parc, il n'y a qu'un seul banc qui est faiblement éclairé par la lueur froide du lampadaire juste à côté. Sur ce banc, Grey est assis, penché en avant, les mains croisées et la tête baissée. Je prends place, posant mes fesses sur le fer glacial du banc tout en resserrant les pans de mon manteau autour de moi.

Et nous restons ainsi pendant plusieurs minutes. Aucun de nous ne prend la parole, restant plongés dans nos pensées. Étrangement, ce silence n'est pas gênant. Il n'est pas gênant mais je vais le briser car je commence vraiment à avoir froid.

— Pardon Grey mais je ne pense pas que tu m'aies fait venir ici à minuit pour qu'on se les gèle ensemble.

Il esquisse un sourire qui étire douloureusement ses lèvres. Un sourire que je trouve d'une infinie tristesse.

— Non, en effet. Alors... Je voulais juste te dire... Hier, on t'a vu avec Natsu.

— Ah...

Oui, ma réponse est d'une horrible banalité. Mais que puis-je répondre d'autre ? Je sais très bien qu'ils m'ont vu. Igneel me l'a déjà dit ce matin. Je suis déjà au courant que les deux témoins de l'histoire sont ces deux lycéens. Je n'avais même pas besoin de l'affirmation de Grey.

— Et... Lucy, tu n'as pas eu d'autre problème avec ça ?

— Tu veux savoir quoi en réalité, je l'interroge.

Il pousse un soupir et se passe une main dans ses cheveux de jais avant de se tourner vers moi, rivant son regard sombre dans le mien.

— Tu peux être sincère et me dire quel est ton lien avec Natsu?

Je le fixe pendant un long moment, le mettant un peu mal à l'aise. Je lâche un léger soupir.

— Natsu est mon ex-petit ami. On a été ensemble pendant un an.

— Et... Et qu'est-ce qu'il s'est passé ?

— Pourquoi tu veux savoir ?

Je le vois se raidir et c'est seulement là que je m'aperçois que mon ton était bien trop sec et cassant, sur la défensive.

— Excuse-moi, je fais. C'est juste que... Ce n'est pas le genre de sujet que j'aime aborder. Le « sujet rupture Natsu » je veux dire.

— Non, non. Tu as raison. J'ai manqué de tact, c'est à moi de m'excuser.

— Ne dis pas n'importe quoi, je le reprends. C'est moi qui suis en tort, là.

— Non, c'est moi !

— Puisque je te dis que c'est moi !

— C'est moi qui ai abordé un sujet sensible !

— C'est moi qui suis trop sensible !

— Mais merde ! Tu vas me laisser avoir tort à la fin ?!

— Non...

Il ne répond pas mais me fixe, le regard brillant. Je me plonge dans ses yeux noir, la même lueur que la sienne brillant dans mes prunelles.

Et nous éclatons de rire, sans pouvoir nous retenir. Un rire incontrôlé, qui a juste envie de sortir de nos entrailles. J'halète et mon souffle est court. Je ris tellement que des larmes me montent aux yeux. Co-Comment c'est possible de rire autant pour... Pour rien en fait ? Il n'y a aucune raison et pourtant nous rions à gorge déployée. Presque à nous en déchirer la mâchoire.

Maman... Tu peux me dire pourquoi ? [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant