Chapitre 1

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                                                                     Première partie. 

Certaines personnes pensant que la vie d'une famille de militaires est horrible. Mais je fais partie des personnes qui pensent le contraire. Je pense sûrement ça parce que j'ai grandi, et connu des militaires toute ma vie, je ne sais pas mais en tout cas c'est la seule raison qui me pousse à vivre. Mon père adore les bateaux, mais ce n'est pas ce qui me plaît le plus. 
Mon rêve c'est de voler, d'avoir la tête dans les nuages. Il n'y a que ça de vrai. Je préfère être explosée en plein vol plutôt que de me noyer dans de l'eau glacée plein de débris. J'ai sans doute cette peur depuis que j'ai vu Titanic, et depuis je sais que mourir d'hypothermie n'est pas du tout ce qui me branche le plus.

Mon frère venait d'avoir vingt-trois ans et il était devenu lieutenant. Je l'admirais plus que tout lui aussi, mais je voyais ma mère se décomposer tous les jours. Elle avait déjà peur que mon père meurt mais maintenant elle avait peur que son fils meure aussi. Je pense que le plus dur ce n'est pas de mourir, mais plutôt de voir ou d'avoir son enfant qui meurt. Je ne voulais pas la tuer encore plus en lui annonçant qu'après mes dix-huit ans je me retrouverais en tenue militaire moi aussi. 
Nous n'avions pas changé de base depuis plus de trois ans. Mon frère avait été délocalisé bien sûr, mais étant majeur il pouvait partit out seul. Il avait été envoyé en Afghanistan je crois, mais je n'étais pas très sur de ça. Il ment souvent sur ces destinations pour éviter que ma mère s'inquiète mais je me demande parfois si ça marche vraiment.Nous étions au dîné, ma mère avait fait du pudding. C'est sa spécialité, et je dois dire qu'en même temps c'est à peu près la seule chose qu'elle sait cuisiner correctement. Comme chaque soir, nous faisions une prière, et une minute de silence en hommage à mon grand-père.

-Je suppose que demain soir on va encore manger du pudding. dis-je.

-Arizona, tais-toi s'il te plaît. Je n'ai pas du tout la tête à cuisiner et avec mon travail je n'ai pas du tout le temps de le faire. 

-Je sais que tu es infirmière à l'hôpital militaire et que tu fais des horaires de dingue, mais ce n'est pas une raison. Les mères normales prennent le temps de faire à manger.

-Les filles normales prennent les temps de faire à manger pour leurs mères qui bossent tout le temps. 

-Ouais.

-Arizona! cria ma mère en lançant sa fourchette dans la cuisine. 

-Quoi ? 

-Sois une fille normale s'il te plaît. 

-Mais je ne suis pas normale. Je suis une fille qui a grandi dans une famille militaire sur une base militaire, je ne suis pas normale et je n'y peux absolument rien. 

-Tu seras comme la mère de ton père et moi, infirmière assez douée à l'hôpital militaire. Et c'est le plus beau cadeau que tu puisses nous faire. 

-Maman...tu sais très bien que je n'aime ce milieu. 

-Mais non, tu aimes bien ça c'est juste que tu as une mauvaise image du milieu médical. 

-Maman!

-Fini ton pudding et va faire tes devoirs.

Je me levais de table en laissant mon assiette de pudding sur la table et ma mère en train de faire la tête. Je me remis à mes devoirs, avant de me mettre au lit. Après quelques minutes de je les balançais au sol avant de me glisser au chaud dans mon lit. J'envoyais quelques messages à une de mes meilleures amies avant de brancher mon portable pour qu'il charge et me retournais pour dormir. 

Je pensais souvent à ce que ma vie serait si je ne devenais pas soldat, et je me rendais souvent compte que finalement je ne pourrais pas vivre correctement si je ne vivais pas mon rêve pleinement. Je mentais à ma mère en lui disant que tout ce que je rêvais c'était d'un mariage de princesse avec un soldat gradé. Je lui mentais en lui disant que j’élèverais mes enfants avec en tête de les envoyer au front ou tout simplement dans un hôpital militaire. Je lui mentais tout le temps chaque minute de chaque jour, je lui mentais...car je ne voulais pas de mariage, je ne voulais pas d'enfant, je ne voulais rien de ce qu'elle avait eu. Je voulais juste mourir en sauvant mon pays. Est-ce injuste de vouloir que mes rêves se réalisent plutôt que les siens ? Elle voulait ce que je ne voulais pas. Je voulais être ce qu'elle ne voulait pas que je sois. Le but des parents est de prendre soin des enfants, mais ce qu'on oublie de dire c'est que les enfants, eux aussi, sont contraints de prendre soin de leurs parents. Et je sais qu'en voulant être soldat je les décevrais, quoique mon père par entièrement. Je n'arrivais pas à leur dire que ce que je voulais plus que tout c'était être un soldat.

« Je suis un soldat »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant