Chapitre 10

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J'attendais devant la porte, une lettre qui ne viendrait probablement jamais. Mon père était confiant, mais je ne l'étais pas. On recevait ces lettres un an avant les affectations officielles. J'espérais encore porter leurs uniformes très bientôt. Papa essayait de me rassurer autant qu'il le pouvait, car je sentais qu'il n'avait plus beaucoup de force avec tout ce qu'il endurait en ce moment même alors je devais mener ce combat toute seule sans son aide même si je ne désirais que ça. Son aide. Il était allongé dans son lit toute la journée à regarder la télé ou à lire des magazines. Il était souvent sur son ordinateur également mais je ne savais pas vraiment ce qu'il faisait. Même ma mère ne le savait pas. Mais honnêtement je pense qu'elle le savait elle ne voulait juste pas me le dire pour éviter de me faire une quelconque peine. Finnick et moi ne nous parlions plus beaucoup, on était un peu en froid suite à cette lettre. Aurore me disait qu'une fois les lettres reçues toutrentreraient dans l'ordre. Mais si l'un de nous était refusé je pense que ça ne changerait pas grand-chose au fait qu'on soit en froid. 

J'étais sortie courir pour oublier cette situation assez embarrassante. L'air était très fraie même si j'étais couverte je sentais un peu ce vent froid ça m'aidé à me rendre compte de la réalité de la vie, de ma vie. J'étais destinée à réussir ma vie, comme tous les membres de ma famille, j'étais prédestinée à fairede grandes choses avant même ma conception. Mais je devais aujourd'hui me battre face à quelqu'un qui était mon ami, face à quelqu'un qui m'a aidé à rattraper mon retard dans des cours qui était important face à ma future vie. Je courais encore et encore à attendre qu'une idée me vienne pour me battre face à ça et également face à mes parents qui n'étaient pas encore au courant. Je fis le tour du quartier en moins d'un quart d'heure, un nouveau record pour moi. En revenant près de chez je vis une voiture garée devant chez moi et ma mère à côté d'un homme. Elle le serrait dans ces bras et l'embrassait. Je crus que mes yeux allaient me sortir de la tête quand je vis ça. J'enlevais mes oreillettes et retournais sur mes pas pour me cacher derrière une haie. La voiture s'en alla et ma mère prit le courrier et rentra ensuite dans la maison. J'attendais quelques minutes avant de rentrer à mon tour. J'essayais de me faire discrète pour ne pas avertir ma mère que j'étais rentrée à la maison. Je marchais sur la pointe des pieds pour ne pas l'avertir. 

"Mademoiselle Arizona Virgina Forbes. entendis-je. Nous sommes ravis de vous accueillir dans le programme de l'académie navale d'Annapolis. Votre candidature nous fait le plus grand plaisir." Je ne te lis pas la suite, tu la liras toi-même. dit ma mère.
-De quoi ? 
-Tu comptais nous le dire quand tu allais demander une affectation là-bas ?
-Papa et Tom sont déjà informés. 
-J'étais encore la seule à ne pas savoir. 
-Tu nous l'aurais dit quand que tu trompais papa ?
-Quoi ? 
-Tu crois que je ne t'ai pas vu? Il était là il y a même pas un quart d'heure, dans notre maison ! Tu trompes papa alors qu'il sauve des millions de personnes et tu oses me faire la morale parce que je te cache des choses? Je ne vais pas te confier des choses sur ma vie alors que tu cherches à nous cacher des choses! 
-Tu tournes en rond et je...je ne sais pas ce que tu as vu mais c'est faux. 
-Tu es qu'une traînée. Tu trompes papa et tu fais la morale aux autres alors que tu te comportes comme une salope. 
-Je ne te permets pas!
-Et moi je te permets pas de pleurer au chevet de papa alors que tu vas coucher avec quelqu'un d'autre ! 
-Tu ne sais pas ce que c'est...
-Si je sais très bien ce que c'est !
-Non ! tu ne sais pas ce que c'est de vivre sans son mari tu ne peux pas savoir le manque que ça procure !
-Tu es qu'une salope! Tu crois quand même pas que ça va changer quoi que ce soit à mes yeux ?
-Arrête...
-Tu l'as trompé!
-Oui je l'ai trompé plus d'une fois et alors qu'est-ce que ça peut te faire!?
-Pardon ? Qu'est-ce que ça peut me faire ? Tu te tapes des hommes autres que papa, tu pleures quand tu sais qu'il est mourant alors que tu vas voir ailleurs et tu restes avec lui...juste pour l'argent c'est ça ? 
-Non ce n'est pas pour ça mais...
-Mais quoi ? 
-J'en avais besoin d'accord . J'avais besoin de me sentir alors attirante et oui j'ai dérapé mais qu'est-ce que ça peut te faire? Tu es juste ma fille tu n'es pas mon mari ou autres.
-Quand papa le saura...
-Il ne saura rien. 
-Je lui dirais.

-Tu ne vaudras pas mieux que moi. 
-Je vaux déjà plus que toi. Je suis au-dessus de toi, tu vaux rien, tu es qu'une traînée tu ne vaux rien. Tu'as même pas à me demander l'absolution, non tu n'as pas le droit. Et au moins j'aurais la conscience tranquille de savoir que papa le sait.

Je lui arrachais la lettre des mains avant de monter prendre ma douche. En ressortant, je vis des messages s'afficher sur mon téléphone, il y en avait deux de Finnick. Il avait reçu sa lettre et lui aussi était pris apparemment il était fou de joie.


"Dans ce cas, on peut arrêter de se battre." lui envoyais-je. 
"Qui a gagné ce combat? Désolé je déteste perdre."

"On a gagné tous les deux."

"Félicitations."

"À toi aussi."

"Café, 4 pm."

"J'y serrais." 


Je m'habillais, me maquillais, me coiffais assez rapidement avant d'aller me préparer des gaufres au chocolat fondu avec du raisin et des fraises. Je grignotais ce repas devant un épisode de Gossip Girl en attendant l'heure de rejoindre Finnick. Aurore ne répondait pas à mes messages, ni mon père. Pourtant je venais de leur annoncer quelque chose d'important pour moi. Au bout d'un moment mon père répondit à mon message, il était très heureux pour moi, il me demandait également si j'avais des nouvelles et je lui répondis que ce qu'elle faisait n'était pas mon problème. Il comprit tout de suite que quelque chose se passait, mais j'essayais de le rassurer en lui disant que ce n'était rien, qu'elle le lui dirait un jour ou l'autre sans mon aide.

Je partis vers 3h30 en prenant ma voiture. Mon portable ne faisait que vibrer mais je ne répondis pas. Non pas parce que le téléphone au volant c'est mal, mais parce que c'était ma mère qui essayait de me joindre. Elle a essayé plus de vingt fois et quand je fus arrivée au café je mis mon téléphone en mode silencieux. 

-Félicitations. me dit Finnick. 

-Ça fait deux fois en une journée que tu me félicites. 

-Oui, parce que je suis fier de toi. 

-Je le suis aussi de toi. 

-C'était tellement génial qu'on soit affecté ensemble. 

-Oui, tellement. 

-Au moins j'aurais déjà une amie là-bas, j'aurais déjà un repère affectif. 

-Un repère affectif ?

-Je tiens à toi. 

-Je tiens à toi aussi, mais on s'habituera très vite aux autres personnes. 

-Peut-être, peut-être pas mais au moins je t'ai toi. Notre "combat" n'était rien par rapport à tout ce que la vie nous réserve, on sera toujours en compétition. Alors la meilleure chose à faire est de tout donner pour au moins ne pas avoir le regret de ne pas s'être battu jusqu'au bout.

-Je me bats toujours au maximum, je n'aime pas perdre.

-Je me battrais toujours, que ce soit pour une victoire, une médaille, une récompense, comme pour toi.

« Je suis un soldat »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant