Chapitre 21

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Je ne m'étais jamais sentie aussi bien dans ma vie. Je me sentais beaucoup plus confiante depuis que j'avais réellement volé, depuis que j'avais réellement piloté un avion, je me sentais tellement mieux. J'avais l'impression de savoir qui j'étais vraiment, j'avais l'impression de vivre ou pour être exacte de revivre. Tout le monde était content et heureux d'avoir volé, ça se voyait sur leurs visages tout le monde étaient aussi heureux que moi je l'étais. On rêvait tous d'une chose : y retourner. Les cours de simulations à côté de ça ce n'était rien, c'était tellement bon et meilleur de voler en réalité. Rien n'était comparable aux sentiments qu'on pouvait ressentir lorsqu'on était dans les airs. C'était plus fort que l'amour, plus fort que la haine, plus fort que n'importe quels sentiments en ce monde. Le seul sentiment qu'on arrivait à ressentir dans les airs c'était une incroyable envie d'aller aux toilettes le plus vite possible. Je vous promets c'est vraiment horrible. Le colonel Bandcow m'avait raconté que lors d'une de ces missions il était contraint de rester dans un avion sans pouvoir sortir et il avait vraiment cru qu'il devrait se faire dessus. Mais il pensait à la mort, la mort qui pouvait lui ôter la vie à chaque instant et après il se préoccupait plus de rester en vie pour sa famille plutôt que de penser à cette envie pressante qui pouvait le distraire et donc l'envoyer tout droit à la mort. Apparemment il suffisait de trouver une sorte de muraille entre notre envie et la réalité et après ça on ne ressentait plus rien. Honnêtement je ne savais pas comment faire ça, apparemment il avait longtemps avant de trouver quelle était sa barrière à lui. Sauf que moi, je résiste jamais longtemps à une envie d'aller aux toilettes assez urgemment. 

-Arizona! cria Vaslin. 
-Oui ? 
-Tu es au courant pour la deuxième session de vol? 
-Bien sur. 
-Tu connais les date ? Apparemment faut les découvrir, enfin faire preuve d'ingéniosité.
-Je ne sais pas vraiment si je peux te les dire. 
-Pourquoi ça ?
-J'ai eu du mal à les avoir. 
-Tu as eu du mal ?
-Ouais je t'ai dit. souriais-je bêtement. 
-Allez! Un indice! 
-Va dans le hangar à chasseur. Souviens-toi d'une date lors de la Seconde Guerre mondiale. Et si ça peut t'aider, je porte un prénom qui peut être un indice. 
-Comment tu sais ça ? 
-C'est ma grand-mère qui a instauré ce code lorsqu'elle travaillait à l'administration pour voir si des élèves pouvaient être fort physiquement et mentalement. Je connais la date depuis que je suis petite, il y a juste les quatre derniers chiffres qui changent. 
-C'est pour ça que tu ne t'en préoccupes pas ?
-Un peu, j'en ai bien peur. 
-Tu s une favorisée! dit-il en rigolant. 
-C'est vrai que j'ai la chance de ne pas m'appeler Ulysse. 
-Non mais, tu es sérieuse on avait dit qu'on gardait ça pour nous. 
-Je sais, je dis juste ça pour te taquiner. 
-Coquine. 
-Ça dépend dans quel sens tu l'emploies. 
-C'est une proposition ?
-Peut-être. dis-je en faisant un sourire. 


Je m'éloignais de Vaslin et partis en direction d'un salle de cours. 


-Arizona. cria-t-il dans le couloir. Tu vas m'faire perdre la tête. 


Je rigolais à l'intérieur et traçai ma route. Je passais devant Finnick sans même tourner la tête mais je n'espérais qu'une chose, qu'il est entendu ça et que ça le dévore de l'intérieur.

Je pris mon téléphone et composai le numéro de mon père.

-Arizona ? Qu'est-ce qu'il y a ? dit-il.

-En général quand quelqu'un appelle quelqu'un d'autre on dit "allo".

-Pas chez nous tu le sais bien. 

-Tu vas bien ?

-Bien et toi ? 

-Bien. 

-Alors ce cours de vol ?

-Je t'en avais pas parlé ? Ça c'est bien passé. En fait c'était pire que génial, c'était vraiment trop bien, j'étais trop contente, ça fait un bien fou, c'est génial.

-J'imagine oui, tu sais ça m'a pas intéressé le vol. 

-Je sais, mais c'était vraiment cool. Oh et la prochaine session est le 7 décembre.

-Ouais je sais.

-Papa, qu'est-ce qu'il y a  ?

-Il n'y a rien.

-Papa je te connais. 

-Et bien ça me fait bizarre. 

-De quoi ? Que maman et toi ne soyez plus ensemble ?

-Que ma petite fille souhaite plus que tout s'engager dans l'armée. 

-Papa...

-Non ma chérie, t'es ma petite fille, je t'ai toujours promis que je te défendrais, mais je ne peux plus le faire désormais. T'es pas comme Tom, t'es pas aussi fort même si tout tes professeurs disent le contraire pour moi t'es ma petite fille, tu restes ma petite fille. Je m'en voudrais tellement que tu meurs à cause de moi, je ne pourrais pas imaginer ma vie sans toi, t'es ma fille, mon devoir c'est de te protéger toi. 

-Peut-être que les règles ont changé papa, peut-être que ce n'est plus à toi de me protéger, mais à moi de te protéger toi. Allez au combat c'était toi, mais t'es malade, regarde-toi. Tu n'es plus aussi fort et moi je suis plus forte que toi. Peut-être qu'aujourd'hui c'est à moi de mener ce combat, plus à toi. 

-Chérie...

-Je me suis toujours promis d'être la meilleure, d'être meilleur que Tom pour que j'ai la confiance que tu lui accordes à lui j'ai tout fait...

-Je sais mais ça ne sera jamais pareil.

-Parce que c'est un garçon ? C'est ça, tu me fais pas confiance parce que je suis une fille, parce que je suis ta fille. Papa les temps ont changé, les femmes aussi défendent leurs pays. Je pensais que sur cette égalité là tu étais d'accord. 

-Bien sur que je suis d'accord. Mais je pensais que tu faisais ça pour faire enrager ta mère, mais tu es parti quand même. Reviens maintenant cette comédie a trop duré. Tu gâches ta vie. 

-Que tu le veuilles ou non papa je resterais. C'est pas ton choix, plus maintenant. Ma vie c'est moi qui la fait, qui la trace et c'est comme ça que je veux passer le reste de ma vie. 

-Et moi je ne veux pas que ma fille se fasse exploser en plein vol. Merde Arizona tu te rends compte que c'est dangereux . Tu te rends compte que je suis en train de tout perdre pour avoir suivi mon rêve. C'est un sacrifice, tu pourrais avoir une vie bien meilleure. 

-Je suis la meilleure je ne vais pas m'arrêter. 

-Au point de ruiner ta santé et gâcher ta vie ? Tu t'entraînes depuis que tu es toute jeune, j'imagine même pas les dégâts musculaires. Tu te permets aucun extras, tu n'as jamais eu de petits amis, t'as coupé le contact avec tous tes amis, tu vis reclus du monde et je ne veux pas voir ma fille s'autodétruire.

-Arrête papa. Je ne gâche pas ma vie et tu pourras me faire culpabiliser comme tu veux ça ne marchera pas, ça ne m'atteint pas. 

-Tu n'es même plus humaine. On dirait que tu n'es plus ma fille. 

-Parce que je ne le suis plus. Je prends seules mes décisions papa et si je dois te mettre à l'écart de ma vie...tu sais que je le ferais, tu sais de quoi je suis capable pour réussir et là on pourra dire que oui je n'aurais rien à perdre et que je pourrais me faire exploser en plein vol ça ne changerait rien comme tout le monde m'aura tourné le dos! Tu veux vraiment être ça, papa . Un facteur de ma mort ?

« Je suis un soldat »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant