Chapitre 16

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Noël. L'une de mes périodes préférées. Du moins c'était. Cette année j'allais passer mon Noël à l'école avec quelques amis dans ma situation : qui avaient tous leurs parents au front. Bien que ma mère ne soit pas au front je n'avais plus de nouvelles et elle est portée comme morte pour moi. Je sais que ça ne se fait pas de dire de telle chose, mais j'avais besoin de faire le vide autour de moi, et pour cela je ne pouvais plus la voir pendant un certain temps. Noël est la période du pardon. Je n'arrivais pourtant pas à faire cet effort. Mon père était toujours en congé, mais il était retourné chez sa mère pour faire le vide et rester loin de tout ce qui s'était passé. Quoiqu'on puisse en penser, il a très mal vécu le fait que ma mère l'ait trompé. Il pensait vraiment qu'elle était quelqu'un de sincère et de fidèle. Je le comprends quelque part, j'aurais également très mal vécu le fait d'avoir été trompé par quelqu'un, j'aurais même été capable de péter un câble, de sortir de mes gonds, j'en aurais eu tellement marre. Cette ambiance très mortelle à la maison m'avait d'autant plus poussé à partir construire ma propre vie avant qu'ils puissent me la gâcher. 

Quand j'étais petite, j'adorais cette période de fêtes. Cette période prospère. J'allumais toutes les lumières, toutes les bougies de la maison et à minuit précises, une voiture s'arrêtait devant chez nous et je vis mon père descendre. Je n'avais jamais senti autant de bonheur dans ma vie chaque année. J'aurais sûrement dû profiter davantage de mes neuf ans. Je n'avais jamais ressenti autant de bonheur. Je n'ai plus jamais ressenti ce sentiment. 

J'allais donc passer mes Vacances de noël à courir, réviser, et faire énormément de sport. J'entendais déjà Andy crier parce qu'elle a trop mangé pendant les fêtes et qu'elle n'a pas fait de sport. J'en rigolais déjà rien qu'à y penser.

Je profitais de ces moments de tranquillité pour également me reposer ainsi que sympathiser avec quelques élèves qui n'étaient pas rentrés chez eux. Je m'entendais plutôt bien avec Dane et May. Dane était en dernière année de spécialité, il voulait être en première ligne. Il faisait donc énormément de sport pour se maintenir en très bonne condition physique. May, elle, voulait être comme Marina Carter. Un militaire également scientifique. Pour être honnête j'avais arrêté d'écouter à partir du mot scientifique. Elle était rentrée dans une description très (trop) complexe. Je regardais discrètement Dane en me retenant de rigoler à cause des grimaces qu'ils faisaient. Ils avaient l'air très complices. Même s'ils n'essayaient de pas le montrer. 

-Je peux vous poser une question ? demandais-je. 
-Oui bien sûr. répondit May.
-Ne m'en voulait pas, ce n'est pas de ma faute, mais je suis vraiment très observatrice. 
-On t'écoute Texas. dit Dane en rigolant. 
-Texas ? Tu es sérieux ? On m'a pas fait cette blague depuis que je suis sortie de l'école élémentaire. 
-Tu me fais rire. dis-je. Vous êtes très complice pour des amis, alors vous êtes ensemble ? Ou de la même famille je sais pas. 
-C'est ma meilleure amie, on se connaît depuis toujours et on a toujours eu les mêmes rêves.

Mon sourire s'effaça peu à peu de mon visage car cette situation ne me paraissait pas étrangère. 

-Massachusetts ? dit Dane. 

-Dane arrêté de m'appeler par des noms d'états tu veux! dis-je en lui balançant un morceau de pain à la figure.

-Bon, promis j'arrête, mais c'est tellement tordant. 

-Je ne vois pas en quoi c'est amusant. 

-Alors pourquoi tu rigoles ?

-Tu verrais ta tête. 

-Il est comme ça depuis toujours. Renchérissa May. 

-Alors comme ça vous êtes meilleurs amis. 

-Oui, depuis toujours. C'est tellement beau comme relation je te jure. 

-C'est toujours beau une relation de meilleur ami. dit Dane en souriant à May. Tu avais un meilleur ami Arizona ?

Je repensais à Aurore et à Finnick pendant quelques secondes. Je repensais à comment ils m'avaient tous les deux laisser tomber lâchement. Après quelques secondes je finis par répondre. 

-Non, je n'en ai pas eu. J'ai toujours été seule et j'ai toujours aimé la solitude à vrai dire. Mais en arrivant ici je me suis dit que je devrais commencer à être un peu sociable. 

-Tu devrais oui. rigola Dane.

Je finis de petit-déjeuner avec eux avant de partir faire un footing, en solitaire. J'avais décidé de faire tout le tour de l'école entière. J'ai dû mettre au moins deux bonnes heures avant d'avoir terminé et de finir en salle de musculation. En entrant dans cette salle j'aperçus May et Dane. S'embrassant. 

"Toujours." se disaient-ils. Je savais bien qu'il y avait plus que de l'amitié entre eux. C'est dur de cacher ses sentiments quand on aime passionnément quelqu'un. Le règlement était clair, il n'y avait pas de place pour l'amour ici, mais apparemment ces deux-là avaient décidé de briser les règles. C'était mignon je trouve.

Je me mis à repenser que je verrais bientôt finnick sur le campus. Je devais me rendre dix fois plus puissante mais également lui montrer que je n'ai plus aucune affection quel qu’il soit pour lui. Je ne le voulais plus dans ma vie, même si c'était dur à imaginer, j'avais très bien pu me passer de lui avant. Je partis donc en salle de simulation le temps que la salle de musculation de soi plus occupé par des activités sportives autres que mécanique et robotisé. J'avais besoin de quelques heures supplémentaires en simulations ça ne déplaisait pas plus que ça. J'aimais bien voler, même en simulation.

Je profitais de mes pauses entre les simulations pour envoyer des messages à mon père. Il allait mieux, il se remettait doucement. Je me sentais mieux de savoir qu'il allait bien lui aussi, ça me remontait le moral, ça me rendait plus forte.

« Je suis un soldat »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant