Chapitre 43

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Les mois passaient lentement. Je n'avais plus mis les pieds sur la base depuis des semaines tellement grandes. Il y a quatre mois que Finnick était partis sur un porte-avions près de la Corée du Nord. Mon père lui était en mission diplomatique au consulat général de Dubaï désormais. Il faisait le tour des ambassades et des consulats. Paris. Budapest. Rome. San José. Panamá. La Paz. Lima. Dhahran. Koweït. Et je ne sais quoi d'autres. Je n'avaisaucune nouvelle que ce soit de l'un ou de l'autre. J'avais essayé une multitude d'employer, mais je partais une fois mes essais terminés. Je ne trouvais rien qui ne me plaisait plus que voler. L'armée me manquait. Mais qu'est-ce que j'ai fait ? Je n'en ai pas la moindre idée. J'étais triste de ne plus voler, de ne plus me rendre utile. La seule chose que j'arrivais à faire correctement c'était la cuisine. C'était assez simple.

Éric s'était endormi. C'était très calme. Arthur lisait un livre sur le divan, un livre de sexe pour ne pas changer. Je venais de mettre de l'eau dans les fleurs que nous avions reçues. Il y avait beaucoup de circulation dehors, ce n'était pas vraiment quelque chose d'habituel. Je me tenais près de la fenêtre, je vis le reflet d'Arthur dedans, il venait de poser son livre sur le guéridon en chêne. 

-Tu viens au cinéma avec moi soeurette ? demanda-t-il.

-Oui, pourquoi pas. 

Je me dirigeais vers lui pour le prendre dans mes bras. Depuis mon retour j'étais devenue quelqu'un de différent, j'étais beaucoup plus ouverte avec les membres de ma famille, j'étais proche d'eux, chose que je n'avais jamais eue avant. Je n'avais jamais été très famille, avant aujourd'hui. Ils me faisaient me sentir bien. 

-Voudrais-tu lâcher ma jumelle ? intervient Mathieu. 

-Elle est toute à toi. 

Il partit prendre sa portefeuille et mettre son manteau.

-Vous sortez ? demanda-t-il. 

-Oui, tu veux venir ? demandais-je à mon tour. 

-Où ? 

-Au cinéma. Allez, ça fait longtemps frangin. intervient Arthur.

-Bien sur que je viens. 

Je regardais une nouvelle fois par la fenêtre. 

-Cette voiture est passée vingt fois devant la maison. murmurais-je.

-Tu te fais des films. me répondit calmement Mathieu en me prenant dans ces bras. Tu te fais des films soeurette, il n'y a plus personne qui ne te fera du mal, plus jamais. Je t'en fais la promesse. 

J'entendis au plus loin des cours de feu, des mitraillettes chez les voisins et en à peine deux secondes, je me retrouvais au sol, avec Mathieu et Arthur dessus moi. Arthur s'était jeté sur nous pour nous mettre au sol. Les vitres explosèrent sous l'impact des balles qui se logeaient directement dans le mur, les cris du petit Éricretentissait dans cette maison. Tout d'un coup, la pression qui s’exercerait sur moi je relevais. Arthur s'était élancé dans les escaliers pour protéger le petit tandis que Mathieu et moi étionsencore allongés parterre. La voiture ne faisait que passer devant notre maison, et ils tiraient encore et encore. Les sonss'arrêtèrent aussi vite qu'ils avaient commencé. Mathieu s'assit au sol et regarda l'entrée qui était grande ouverte. J'avais des bouts de verre dans les cheveux, Mathieu aussi. Quelque chose tomba aussi sec. Comme si quelqu'un avait lancé une pierre dans notre maison. Mathieu me regarda et tourna aussi vite sa tête pour voir et en une fraction de seconde il se retrouva encore une fois sur moi avant qu'une explosion nous surprenne. 

« Je suis un soldat »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant