Chapitre 8

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J'y ai cru. J'ai essayé d'y croire le plus possible, mais en me réveillant ce matin il n'y avait personne dans la maison. Tom était parti courir pour se défouler et maman devait être à l'hôpital avec mon père qui s'était refait opérer la veille. Les corn-flakes étaient sur la table, avec deux bols, de la confiture et une baguette fraîche. Apparemment Tom n'aurait pas déjeuné et serait directement parti. Je pris un bol et mis le lait à l'intérieur avant de le faire chauffer aux micro-ondes. Je commençais à tartiner de la confiture sur mon pain que j'avais légèrement beurré, avec quelques morceaux de pêche. Je repris mon bol pour tremper ces tartines dedans et les manger. Tom rentra au même moment. 

-Tu aurais pu au moins déjeuner, pour une fois qu'il y a quelque chose de bon dans les placards. dis-je. 
-Pourquoi, il y a quoi d'habitude ? 
-Un reste de pudding. Ou des restes de pizzas, voire même du pain et du fromage fondu.
-Très... Appétissant. 
-Ma foi, ça reste mangeable tu sais.
-J'imagine. 


Tom prit la cafetière et se servit un bol de café avant de se joindre à moi pour déjeuner tranquillement. Nous ne nous parlions pas, et puis de quoi pourrions-nous donc parler ? 

Il restait là à tourner sa cuillère dans son bol de café en mettant sa tête au-dessus pour que le fumet lui arrive sur le visage. J'étais à moitié sur mon portable, en train de réfléchir à ce qui arrivait à mon père. 

-Il va s'en sortir tu crois ? demandais-je. 

-Quoiqu'il arrive on aura un père mort. 

-Qu'est-ce que tu veux dire par là ? 

-La première chose qu'on apprend sur le terrain c'est de se protéger et protéger son coéquipier. Mourir est la dernière chose qui vous arrive à l'esprit car plusieurs choses, plus essentiel, passent avant. Et quand on se retrouve loin de tout ça on peut ressentir un certain manque tout simplement parce qu'on ne se sent plus utile.

-Et pour toi papa voudra mourir plutôt que de faire ce pour quoi il est doué ?
-Bien sur! Je ferai exactement la même chose.
-Sans penser à ta famille ? 
-Je n'ai pas de famille. 
-Tu m'as moi. 
-Arizona, tu es comme moi depuis toute petite et j'ai toujours su que tu ferais exactement tout ce que je ferais durant ta vie. 
-Comment ça ? 
-Tu veux être pilote. Tu veux l'être je le sais depuis que tu as l'âge de marcher. Tu voulais toujours que je te fasse voler en te prenant dans mes bras...
-Alors tu le sais...
-Je suis ton frère bien sur que je le sais.

Je sentis à ce moment précis un soulagement, comme un poids qui s'en levait de moi. Je me sentais plus légère. 

-Je dois retourner à l'école demain. 

-Et moi je dois repartir sur le terrain, ou du moins à la base. Il préfère que je reste dans les parages au cas où un malheur arrivait à papa.

-Je comprends. J'aurais la chance de te voir plus souvent dans ce cas. 

-Au moins une fois par semaine, oui.

-Je vais monter dans ma chambre réviser un peu. 

-Je vais aller faire un tour en voiture. 

-D'accord. 

En remontant dans ma chambre je regardais vite fait mon portable. Je vis que Finnick m'avait envoyé plusieurs messages auxquels je n'avais pas répondu. Je les regardais vite fait et au fur et à mesure des messages je sentis qu'il devenait assez froid à cause de ça.


"Salut Finnick! Je suis désolée de ne pas avoir répondu à tes derniers messages, ne soit pas froid et méchant à cause de ça. Mon père a été hospitalisé et mon frère est revenu alors je ne passais pas vraiment tout mon temps sur mon portable, j'essayais de profiter le plus possible. Pour demain, bien sur que je serais plus que ravis de déjeuner avec toi le midi, ça me ferait vraiment très plaisir. Ne soit pas vexé, love xx"

Je venais d'envoyer le message. Je n'eus pas le temps de verrouiller mon portable, que Finnick avait déjà répondu.


"Pas de problème. Oui à demain."


Je ressentais un peu de froideur en lui, mais quelque par Finnick étais toujours assez froid. Il avait toujours été comme ça. Au début il paraît très sociable, mais après il se renferme sur lui-même, ce qui peut lui causer du tort, mais que finalement j'apprécie. 
Je reçus un second message. 


"Et même de loin, je veille sur toi."

« Je suis un soldat »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant